Mardi 30 septembre – Sports – Génocide et Jeux Paralympiques.

Logo des Jeux Paralympiques de Milan Cortina

Le Comité International Paralympique (IPC) ne voit pas d’objection à la participation des parasportifs israéliens aux prochains Jeux Paralympiques d’hiver qui se dérouleront du 6 au 15 mars 2026 : « Pour être clair, l’IPC ne prend aucune mesure contre des pays en guerre ou impliqués dans un conflit, communique-t-il. Nous intervenons lorsqu’un membre manque à ses obligations constitutionnelles. C’est la raison pour laquelle le Comité National Paralympique de Russie et le Comité National Paralympique de Biélorussie ont été suspendus. » Ils ont tous deux été réintégrés lors de l’assemblée générale de l’IPC qui s’est tenue à Séoul samedi dernier. Surpris par cette décision, le Comité International Olympique maintient pour sa part la participation des sportifs Russes et Biélorusses sous bannière neutre, s’ils ne sont pas sous contrat avec l’armée ou les services de sécurité et ne soutiennent pas activement la guerre en Ukraine. « Concernant le CNP d’Israël, poursuit l’IPC, nous n’avons aucune preuve de manquement à ses obligations constitutionnelles. Il est donc libre de participer aux Jeux paralympiques d’hiver de Milan-Cortina 2026. » Sa participation n’était d’ailleurs pas à l’ordre du jour de l’assemblée générale de l’IPC. On peut en conclure qu’un pays dont l’armée est accusée par l’Organisation des Nations-Unies de perpétrer un génocide contre la population palestinienne vivant dans la bande de Gaza ne manque pas « à ses obligations constitutionnelles » et peut donc participer aux Jeux Paralympiques, avec des militaires ou ex-soldats dans les rangs de son équipe.

Lundi 29 septembre – Culture/Accessibilité – Le Mouffetard en chantier.

Signalétique de l'escalier du Mouffetard

Propriétaire des murs du Mouffetard-Centre national de la Marionnette, la ville de Paris a enfin engagé les travaux de mise en accessibilité. Installée en sous-sol depuis 2013 au 73 rue Mouffetard, la salle de spectacle était non seulement inaccessible aux spectateurs handicapés moteur, mais interdite aux personnes en fauteuil roulant : « Nous ne pouvons pas « porter » un individu dans les escaliers pour sa propre sécurité et celle des autres spectateurs, justifiait sa direction en novembre 2018. Si nous décidions de le faire, cela serait aussi très risqué en cas d’évacuation si un problème intervient lors de la représentation. » Si le théâtre avait sollicité de la municipalité une mise en accessibilité, aucune étude technique n’était alors engagée et c’est donc sept ans plus tard qu’elle est mise en chantier. A l’époque, la ville de Paris invoquait le statut de copropriété de l’immeuble pour ne rien faire.

Dimanche 28 septembre – Sports/Société – Le crime paye.

Vue générale de l'assemblée générale du Comité International Paralympique à Séoul ©Korea Paralympic Committee

Le Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF) regrette la pleine réintégration des comités de Russie et Biélorussie approuvée par l’assemblée générale du Comité International Paralympique (IPC) réunie à Séoul (Corée) : « Estimant la situation inchangée depuis 2023, le CPSF a soutenu la proposition de l’IPC qui visait à prolonger cette suspension. Nous regrettons avec force et tristesse que cette position n’ait pas été plus partagée par nos homologues étrangers. » La réintégration de la Russie a été approuvée par 51,7% des membres, 91 des 176 votants pour, et celle de la Biélorussie plus largement (104 pour). Leurs parasportifs pourront ainsi participer à toutes les compétitions internationales, dont les prochains Jeux Paralympiques de Cortina d’Ampezzo en Italie du 6 au 15 mars 2026, avec leurs drapeaux et hymnes nationaux, entre autres droits et privilèges. Cela met fin aux sanctions décidées après les scandales de dopage institutionnalisé touchant la Russie pendant une dizaine d’années (lire l’actualité du 27 mars 2025) puis l’engagement de ces deux pays dans l’invasion de l’Ukraine déclenchée en février 2022. L’IPC les avait suspendus en novembre 2022 pour non-respect de la charte paralympique et de ses principes éthiques, après avoir le 2 mars 2022 maintenu puis, le lendemain, exclu les parasportifs russes et biélorusses des Jeux Paralympiques de Pékin, en Chine.

Samedi 27 septembre – Transports/Accessibilité – La gare de Lyon redevient inaccessible.

Plan des niveaux de la gare parisienne de Lyon

La SNCF a mis à l’arrêt les deux ascenseurs de la gare parisienne de Lyon (Paris 12e) desservant le réseau RER et métro. Ces deux appareils situés au niveau de la voie N, dont l’un était hors service depuis plusieurs mois, vont être remplacés mais cette opération prendra plus de 6 mois. Ils permettaient d’accéder à la consigne bagages et à la vaste salle souterraine d’échange des lignes A et D du RER, ainsi que des lignes de métro 1 et 14, la seule accessible en autonomie. Les voyageurs en fauteuil roulant devront emprunter l’unique ascenseur restant, situé plus loin sur le quai étroit et au fort dévers de la voie N. Fidèles à leurs pratiques, ni la SNCF ni la RATP n’ont prévenu les usagers par affichette avant l’arrêt des deux ascenseurs. Dans l’hypothèse où l’unique ascenseur à faible gabarit fonctionne, les clients prudents doivent ajouter une dizaine de minutes au parcours entre la gare ferroviaire et la salle d’échange métro/RER.

Samedi 27 septembre – Les initiatives de la semaine.

  • Dans le documentaire La malle aux trésors, 12 adultes handicapés mentaux d’établissements de l’Unapei86 présentent un objet qui leur tiennent à coeur et en expliquent les raisons.
  • La Confédération Française pour la Promotion Sociale des Aveugles et des Amblyopes (CFPSAA) annonce un changement de statuts et d’appellation, elle deviendra le Collectif Français du Handicap visuel (CFHV) à compter de janvier prochain.
  • La Fédération des Aveugles de France organise à Paris 4 ateliers de perception et compréhension d’images en relief (lire cette présentation), l’un sur les Fêtes et âges de la Vie au musée d’Arts et d’Histoire du Judaïsme, les 3 autres autour du Mystère Cléopâtre à l’Institut du Monde Arabe.
  • En attirant l’attention sur cette lacune, une lectrice de La Charente Libre conduit ce quotidien à demander aux organisateurs d’événements culturels de communiquer leur accessibilité aux visiteurs handicapés moteurs.
  • Un EHPAD à domicile ouvre le mois prochain dans le Gatinais (Loiret) pour pallier la fermeture d’un établissement de Dordives et aider des personnes handicapées vieillissantes.
  • A la demande d’un lecteur, C’est à Cherbourg dresse la liste des clubs proposant du handisport ou sport adapté dans cette ville de la Manche et sa proximité.
  • Les archives de Madeleine Louarn et du Centre national pour la création adaptée de Morlaix (Finistère – lire ce reportage) entrent dans les collections à la Bibliothèque Nationale de France.

Vendredi 26 septembre – L’humeur d’Agnès.

Peintre et dessinatrice sourde, Agnès Fédrizzi réagit à l’actualité du moment et hume l’air du temps…

Croquis urbain dans le quartier de la bibliothèque François Mitterrand, à Paris 13e ©Agnès Fédrizzi

Vendredi 26 septembre – Les ratés de la compensation.

  • Poursuivant sa politique de liquidation des travailleurs handicapés, la RATP licencie un agent de maintenance travaillant à Saint-Maur-des-Fossés (Val de Marne) malgré ses 27 ans d’ancienneté après un test positif d’usage de CBD pourtant prescrit médicalement pour stabiliser son handicap psychique.
  • Le véhicule adapté au transport sur son fauteuil roulant d’un jeune myopathe est volé à Saint-Romain-sur-Cher (Loir-et-Cher) et le laisse dans le désarroi.
  • Organisée en sous-main par le milliardaire néo-fasciste Pierre-Édouard Stérin, La Nuit du bien commun de Benon (Charente-Maritime) est lâchée par plusieurs organisations qui devaient recevoir de l’argent pour financer des actions pour des personnes handicapées.
  • Un adolescent handicapé psychique précédemment victime de violences familiales et fasciné par Hitler, placé à l’Aide Sociale à l’Enfance, attaque au couteau une enseignante dans un collège à Benfeld (Bas-Rhin), puis à l’arrivée de la police se blesse grièvement avec l’arme.
  • Au moins 3.500 élèves ne bénéficient pas de l’AESH notifié par les MDPH, et ceux qui sont spécialisés ne sont pas forcément affectés en fonction des besoins spécifiques comme le subit dans l’Oise un enfant autiste et déficient visuel.
  • Un chauffard vingtenaire condamné plusieurs fois pour délits routiers écope de 15 ans de prison pour avoir percuté, sous l’emprise de la drogue et avec délit de fuite, un gendarme quinquagénaire, devenu de ce fait paraplégique.
  • Le restaurant inclusif Atout Coeur ferme après trois ans d’activités, à Annecy (Haute-Savoie), victime de dissensions internes, de la fuite de la clientèle, d’un management toxique, et du retrait abrupt du repreneur Messidor, alors que les jeunes employés étaient très engagés.

Jeudi 25 septembre – Société/Vie Autonome – L’ONU s’oppose à la loi fin de vie.

Logo de l'ONU

Le Comité des droits des personnes handicapées (CDPH) de l’Organisation des Nations-Unies demande à la France de surseoir à l’examen au Parlement de la proposition de loi créant un droit à l’aide à mourir (lire plus bas au 2 septembre). Ce texte a été adopté en première lecture par l’Assemblée Nationale le 27 mai dernier mais son parcours est suspendu jusqu’à ce que le prochain Gouvernement décide ou pas de l’inscrire à l’ordre du jour du Sénat. Dans ses observations (traduction téléchargeable), le CDPH onusien rejette les arguments du gouvernement français et reprend à son compte les arguments des opposants à l’aide à mourir, prenant donc clairement parti. Il demande notamment à la France d’évaluer la conformité de la proposition de loi avec la Convention onusienne des droits des personnes handicapées entrée en vigueur en mars 2010, « d’élaborer, en étroite consultation et avec la participation active des personnes handicapées, un programme législatif pour répondre à leurs besoins [et] d’abroger tout modèle médical et capacitiste. » Lire cet Editorial.

Jeudi 25 octobre – Cécité/Loisirs – Yoga sonore.

L'appareil Flow

Créé par la société aixoise Morphée, le boîtier Flow diffuse 256 sessions sonores de yoga doux ou dynamique, pilates, souplesse, réveil musculaire, stretching, auto-massage et renforcement musculaire. Conçu pour des utilisateurs adultes, son fonctionnement aisé et le caractère uniquement descriptif des mouvements à effectuer le rend facilement utilisable par des personnes déficientes visuelles ; les « disciplines » sont sélectionnées en actionnant la clé gauche crantée, puis la partie du corps à faire travailler avec la clé droite également crantée, la leçon étant lancée par le bouton le plus à gauche du corps de l’appareil. Le second bouton de gauche modifie la durée de la session, réglable par 4 pressions successives à 10, 15, 30 ou 40 minutes, et les deux boutons de droite servent à régler le volume sonore du haut-parleur. Au lancement de chaque session, la voix rappelle la discipline choisie et les réglages sélectionnés (partie du corps, durée), faisant ainsi de Flow un outil de détente corporelle entièrement sonore pilotable sans voir. Équipé d’une batterie, il se recharge via un câble USB, léger et solide il est aisément transportable. Flow est vendu 79,95€.

Mercredi 24 septembre – Vie Autonome/Accessibilité – L’IDF réagit.

Logo de la Région Ile-de-France

Mis en cause pour la suppression du subventionnement des Fonds Départementaux de Compensation (lire plus bas au 22 septembre), l’exécutif du Conseil Régional réagit. « La Région Île-de-France, pour aider à l’acquisition des fauteuils roulants, avait accepté […] de donner 250 K€ à chaque MDPH pour compléter les moyens des départements […] Depuis cette année, l’Assurance Maladie a décidé de prendre en charge l’intégralité du coût d’achat des fauteuils : l’aide régionale est donc devenue sans objet. » Argument erroné, d’abord parce que cette prise en charge n’est prévue qu’à compter du 1er décembre et sous réserve de la nomination rapide d’un Gouvernement, ensuite parce que les FDC financent tous les matériels et aménagements adaptés et pas uniquement les fauteuils roulants. La Région rappelle divers engagements, dont le soutien de projets associatifs « en faveur des aidants des personnes en situation de handicap » pour un montant de 3,50€ par personne aidée (« Plus d’1 million d’aidants ont été accompagnés depuis 2016 pour 3,5M€ ».) Elle cite également le financement de « la Maison du répit à Boulogne pour 1 M€ afin d’ouvrir des solutions d’accompagnement aux aidants franciliens », maison opportunément installée dans la ville où le Monsieur Handicap de la Région, Pierre Deniziot, est adjoint au maire. Enfin, la Région évoque son soutien au service de transport adapté PAM, régionalisé par elle et qui accumule mécontentement et colère des clients confrontés à des annulations de dernière minute et de multiples dysfonctionnements depuis sa restructuration (lire Les ratés du 18 juillet 2025.)

Mardi 23 septembre – Santé/Handicap psychique – Paracétamol, grossesse et autisme.

Boite de paracétamol

La diffusion planétaire de la dernière trumperie sanitaire contraint l’Organisation Mondiale de la Santé a rappeler que l’autisme n’est pas une maladie qui s’attrape en prenant un médicament ou en se faisant vacciner. Le président des États-Unis d’Amérique a en effet déclaré hier que la prise de paracétamol par des femmes enceintes augmentait le risque d’autisme chez l’enfant à naître, affirmation qui ne repose sur aucune étude médicale concluante ni fondement scientifique. Donald Trump, dont les connaissances médicales sont basées sur des rumeurs comme il le reconnait lui-même, a également mis en cause la vaccination comme étant facteur d’autisme. Tous les propos mensongers pseudo-médicaux ou scientifiques du président américain sont repris par l’ensemble des médias puis exploités par la complosphère. Ils nuisent aux populations et contribuent à stigmatiser l’autisme et les personnes vivant avec des troubles autistiques afin de les rendre captives de fausses thérapies coûteuses développées par des charlatans, et les écarter de la vie en société.

Lundi 22 septembre – Vie Autonome/Accessibilité – Pécresse supprime des subventions.

Le groupe politique Gauche communiste, écologiste et citoyenne du Conseil Régional Île-de-France alerte sur la suppression programmée par la présidente Valérie Pécresse et son exécutif de la subvention régionale aux Fonds Départementaux de Compensation (FDC). Ces Fonds financent pour 2.000 demandeurs annuels des aides techniques et aménagements qui ne sont pas couverts par la Prestation de Compensation du Handicap (PCH) parce qu’ils n’entrent pas dans sa nomenclature, ou complètent des tarifs de prise en charge insuffisants ; ils sont gérés par les départements et les aides aux demandeurs sont attribuées par leurs Maisons Départementales des Personnes Handicapées. Bien qu’elle n’entre pas dans les compétences obligatoire de la Région Île-de-France, son assemblée avait décidé en 2014 d’aider financièrement les Départements en abondant leurs FDC. C’est cette subvention de 2 millions d’euros que Madame Pécresse veut supprimer en catimini lors de la prochaine commission permanente du 25 septembre. Dans ce cadre, chaque Francilien handicapé aura en moyenne l’an prochain 1.000€ supplémentaire de reste à charge sur l’achat de matériels et aménagements. Par ailleurs, le plan régional « métro pour tous » n’apparaît pas dans le plan de mobilité régionale prochainement proposé au vote des élus. De plus, voyager en autonomie sur la ligne B du RER est repoussé de trois ans, les nouveaux trains accessibles commandés par la Région ne pouvant être livrés qu’à partir de fin 2028, au mieux.

Samedi 20 septembre – Les initiatives de la semaine.

Couverture du guide Guidance parentale TND 2025
  • La Délégation interministérielle à la stratégie nationale pour les troubles du neurodéveloppement publie le guide Guidance parentale, téléchargeable en PDF et FALC, pour proposer aux parents des repères clairs sur les programmes validés scientifiquement et accessibles sur tout le territoire.
  • Après avoir constaté les carences, une ex-assistante d’éducation puis AESH crée dans le sud de l’Eure une micro-entreprise d’aide aux formalités administratives pour les parents.
  • 40 parcours de randonnée d’un total de 260 kilomètres sont labellisés Handispot et répertoriés dans la plateforme On Piste et son appli mobile.
  • Femmes pour le Dire Femmes pour Agir prépare l’ouverture d’un refuge pour femmes handicapées victimes de violences installé dans le bourg de Coye-la-Forêt (Oise), dont le projet sera présenté à la population le 18 novembre.
  • La ville de Digne (Alpes-de-Haute-Provence) offre un coupon sport de 30 ou 50€ pour aider des jeunes ou adultes handicapés à pratiquer la discipline qu’ils souhaitent.
  • La communauté de communes du Pays de Sommières (Gard) propose un sac à dos inclusif contenant des ustensiles pour les enfants handicapés intellectuels, psychiques ou cognitifs fréquentant les accueil de loisirs et activités périscolaires du territoire.

Vendredi 19 septembre – Administration/Politique – Suppression des délégations interministérielles.

Sébastien Lecornu

Si le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, n’a toujours pas composé son Gouvernement 10 jours après sa nomination, il annonce une mission « État efficace » de simplification administrative confiée aux deux hauts-fonctionnaires Pierre-Mathieu Duhamel et Denis Morin. Elle doit formuler des propositions pour « rendre l’organisation administrative plus lisible, plus simple et plus efficace » en regroupant, fusionnant et supprimant « des structures qui font double emploi dans le même champ de politique publique » et « contribuer, dans un contexte de finances publiques contraintes, à renforcer la performance de la gestion des départements ministériels comme des opérateurs de l’État. » Le Premier ministre demande également « à la Mission de passer en revue les différentes délégations interministérielles existantes, avec pour consigne que leur suppression soit désormais le principe, et leur maintien une exception. » L’éventuelle suppression des Délégations interministérielles à l’accessibilité, à la stratégie nationale pour les troubles du neuro-développement, à l’aide aux victimes sera donc examinée par la mission. D’ores et déjà, Sébastien Lecornu a décidé de supprimer 7 de ces délégations, dont 3 dans le domaine de l’écologie.

Vendredi 19 septembre – Les ratés de la compensation.

  • Des AESH de Marseille se plaignent de conditions dégradées de travail, manque de considération, utilisation à d’autres tâches, et de mise à l’écart.
  • L’Éducation nationale n’a pas affecté un enseignant coordinateur pour l’Ulis du collège Léonard de Vinci, à Ecquevilly (Yvelines), faisant reposer ce travail sur des personnels non formés et contraignant six élèves à la déscolarisation.
  • Situation confuse à La Réunion où sont recensées 1.100 familles dont les enfants sont en attente d’AESH alors que des personnels sont en attente de formation et d’affectation.

Jeudi 18 septembre – Culture/Justice – Badinter au Panthéon inaccessible.

Le Panthéon de Paris

Le Centre des Monuments Nationaux annonce qu’une exposition en hommage à Robert Badinter ouvrira le lendemain de sa panthéonisation qui aura lieu le 9 octobre prochain. Consacrée à la vie et aux combats de l’avocat devenu ministre de la Justice de 1981 à 1986 pendant le mandat présidentiel de François Mitterrand, elle sera déployée dans la crypte et donc interdite aux visiteurs handicapés moteurs du fait de l’inaccessibilité du lieu ; seule la nef du Panthéon est accessible (c’est dans l’une de ses ailes qu’une exposition sur le sport paralympique avait été accueillie l’an dernier). Rappelons que Robert Badinter a défendu et fait voter la suppression de la peine de mort (1981) et la loi d’indemnisation des victimes d’accidents de la circulation (1985).

Mercredi 17 septembre – Handicap moteur/Loisirs – La bossue selon Ichikawa.

Couverture du livre La bossue

Destinée à un public adulte, la nouvelle publiée par Sao Ichikawa présente la vie particulière de Shaka, jeune Japonaise vivant avec les séquelles d’une forme de myopathie non évolutive qui atrophie ses muscles et déforme son corps. Nantie par ses parents et à l’abri du besoin, elle vit, sans en sortir, dans un foyer de vie qu’ils ont fait construire de leur vivant. La seule vie sociale de Shaka, ce sont les existences fictives qu’elle expose sur les réseaux sociaux et les textes érotiques publiés par des éditeurs. Son quotidien égocentré est ponctué par ses difficultés respiratoires, les relations avec les personnels et pensionnaires, et une idée fixe : se faire « engrosser » pour pouvoir avorter, sa manière de devenir une « vraie » femme. Comment y parviendra-t-elle ? Au-delà d’un récit cru, sans tabou et volontairement choquant, l’autrice elle-même myopathe plonge le lecteur dans un foyer de vie et le validisme très présent dans la culture japonaise. Il invite également à découvrir le mouvement antivalidiste initié dans les années 1970 par l’activiste Tomoko Yonezu, qui aspergea de peinture rouge la célébrissime Joconde lors de son exposition à Tokyo, le 20 avril 1974. La bossue, nouvelle de Sao Ichikawa, traduit du japonais par Patrick Honnoré, éditions Globe, 14€ en librairie.

Mardi 16 septembre – Emploi/Droits – Aménagements raisonnables pour parent aidant.

Logo de la Cour de Justice de l'Union Européenne

La Cour de Justice de l’Union Européenne vient de juger qu’un employeur devait mettre en place les aménagements nécessaires pour qu’un salarié puisse aider son enfant handicapé. Dans un arrêt rendu le 11 septembre, elle s’appuie sur la législation européenne et la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées pour déclarer que « l’interdiction de discrimination indirecte fondée sur le handicap s’applique à un employé qui n’est pas lui-même handicapé, mais qui fait l’objet d’une telle discrimination en raison de l’assistance qu’il apporte à son enfant atteint d’un handicap lui permettant de recevoir l’essentiel des soins que nécessite son état » et qu’un « employeur est tenu […] d’adopter des aménagements raisonnables, au sens de l’article 5 de ladite directive, à l’égard d’un employé qui, sans être lui-même handicapé, apporte à son enfant atteint d’un handicap l’assistance lui permettant de recevoir l’essentiel des soins que nécessite son état, pourvu que ces aménagements n’imposent pas à cet employeur une charge disproportionnée. » Rendue à la demande de la Cour de Cassation d’Italie, cette décision a valeur de jurisprudence dans l’ensemble des États membres de l’Union Européenne. Les parents d’enfants handicapés peuvent donc l’invoquer pour obtenir en France, dès maintenant, des horaires de travail adaptés et d’autres aménagements sous les réserves qu’ils soient « raisonnables » et ne représentent pas « une charge disproportionnée. »

Lundi 15 septembre – Transports – Tarification en Île-de-France.

Navigo Easy

Après avoir oublié les clients handicapés lors de l’élaboration de la nouvelle billettique (lire l’actualité du 19 mai 2025), l’autorité organisatrice Île-de-France Mobilités (IDFM) ne parvient pas à élaborer de solution simple : les accompagnateurs voyageant avec un tarif réduit ou gratuitement doivent utiliser une carte Navigo Easy distincte pour leurs autres déplacements alors que les supports physiques ne sont pas différenciés. « Pour le moment, il n’est pas possible de stocker sur un même Navigo Easy des tickets Métro/Train/RER ou bus/tram à tarif plein et réduits, si l’on a déjà stocké des tickets en amont, justifie IDFM. Des raisons techniques et de compatibilité informatique avec les valideurs expliquent cette impossibilité : les valideurs sont dans l’incapacité de savoir quel titre valider entre les deux, car ils ne peuvent déterminer à l’avance si l’accompagnant voyage en tarif plein ou s’il accompagne bien une personne en situation de handicap […] Si l’un des titres était validé par défaut, le voyageur pourrait se retrouver lésé ou en situation de fraude, ce que nous ne souhaitons pas. » Depuis le lancement de la nouvelle tarification, de nombreux visiteurs sont en effet piégés par le tarif distinct Métro/Train/RER et bus/tram et se font verbaliser sans mansuétude. « Nos équipes techniques, en lien avec les opérateurs de transports, travaillent depuis plusieurs mois pour trouver la meilleure solution », ajoute IDFM au sujet de la situation des accompagnateurs de clients handicapés.

Dimanche 14 septembre – L’humeur d’Agnès.

Peintre et dessinatrice sourde, Agnès Fédrizzi réagit à l’actualité du moment et hume l’air du temps…

Le Grand Palais rénové ©Agnès Fédrizzi

Samedi 13 septembre – Les initiatives de la semaine.

Couverture de l'un des guides en FALC
  • La ville de Saint-Lo (Manche) publie des guides téléchargeables d’information en Facile A Lire et Comprendre présentant les 5 écoles communales.
  • Le Conseil National Consultatif des Personnes Handicapées lance jusqu’au 3 octobre un appel à candidatures pour créer son Conseil des enfants, composé de 11 membres âgés de 8 à 12 ans, afin qu’ils s’expriment sur les sujets qui les concernent.
  • Les Têtes renversantes diffusent une nouvelle série de podcasts décrivant des tableaux à la manière d’audiodescriptions à destination des personnes non-voyantes ou malvoyantes.
  • Le guide de la Saison culturelle (spectacles, expositions, etc.) accessible 2025-2026 à Nantes et sa proximité est publié en ligne, en deux versions Doc et PDF.
  • L’historien de l’art Christian Jamet publie Petit Pierre invente un manège, livre pour enfants présentant l’installation d’art brut réalisée par Pierre Avezard dans les années 1960-70 (lire ce reportage.)
  • Le président du Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis appelle à boycotter la fête nationale du sport, organisée par le ministère, pour protester contre « le choix [gouvernemental] incompréhensible de réduire le budget du sport.

Vendredi 12 septembre – Droits/Emploi/Santé – Report des congés en cas de maladie.

Formulaire d'arrêt de travail

13 ans après une décision de la Cour de Justice de l’Union Européenne, la Cour de Cassation aligne sa jurisprudence en matière de report de congés payés en cas de maladie. Saisie d’un litige, elle vient de juger « que le salarié en situation d’arrêt de travail pour cause de maladie survenue durant la période de congé annuel payé a le droit de bénéficier ultérieurement des jours de congé payé coïncidant avec la période d’arrêt de travail pour maladie. » Elle s’accorde ainsi avec la plus haute cour de l’Union Européenne dont les décisions s’imposent aux États membres, alors que le ministère chargé du Travail n’a pas voulu tirer les conséquences de l’arrêt de la CJUE en faisant modifier la loi nationale. Cette décision permet immédiatement aux salariés vivant une telle situation de demander à leur employeur un tel report, ce qui risque d’entraîner de multiples contentieux aux Prud’hommes qui pourraient pourtant être évités : « La Commission européenne a rappelé la France à l’ordre, lui adressant une lettre de mise en demeure le 18 juin 2025 pour manquement aux règles de l’Union européenne sur le temps de travail, justifie les éditions juridiques Tissot. Elle lui accordait un délai de 2 mois pour y répondre et remédier à ses manquements, soit jusqu’au 18 août, sans que cela n’ait été suivi d’effet. »

Vendredi 12 septembre – Les ratés de la compensation.

L'état de l'entrée de la maison ©Philippe Balleuriod
  • Parce que le maire de Brassac (Ariège) a fait enlever sans préavis une passerelle d’accès couvrant une rigole bordant la rue, un habitant handicapé moteur ne peut plus rentrer chez lui.
  • La plupart des étudiants handicapés en médecine ne bénéficient pas, lors de leurs stages, des aménagements préconisés par la médecine du travail, selon une enquête de l’Intersyndicale Nationale des Internes, qui pointe la mentalité des chefs de service.
  • Est-ce parce que Cnews appartient au milliardaire réactionnaire Vincent Bolloré que le rédacteur d’une chronique littéraire emploie le mot « mongolienne » pour évoquer un personnage ?
  • Un millier d’élèves handicapés n’auraient pas d’accompagnement scolaire dans les Alpes-Maritimes selon l’Adapei 06, entraînant des déscolarisations.
  • L’Adapei de l’Hérault estime que 700 enfants et jeunes sont déscolarisés faute d’aide humaine pour les accompagner au quotidien.
  • Le ministre de la Santé refuse toujours d’inscrire la fibromyalgie dans la liste des affections longue durée ouvrant droit à une prise en charge à 100% des soins, et maintient leur remboursement intégral « au titre des ALD ‘hors liste’, sur décision du médecin-conseil de l’Assurance maladie, pour les formes les plus sévères. »
  • Le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères justifie les carences d’accessibilité des Consulats et des formalités administratives pour les Français établis à l’étranger.
  • Le syndicat Solidaires dresse le bilan de la Direction générale des Finances publiques en matière d’emploi des personnes handicapées, relevant par exemple que sur les 38, un seul apprenti a finalement été recruté.
  • 27 des 72 universités ont répondu à l’appel à projets du ministère de l’Enseignement supérieur sur l’aide aux étudiants handicapés, et 6 seulement sont retenues.
  • L’administration de l’Éducation nationale multiplie les obstacles à l’aide aux élèves handicapés par des AESH pendant la cantine, déplore le sénateur Cédric Vial.
  • Avec la liquidation judiciaire de l’APAEI et une enquête judiciaire pour malversations financières, la reprise d’activité de l’unique IME de l’île Marie-Galante (Guadeloupe) traîne en longueur et la rentrée des enfants est reporté sine die.
  • L’Éducation nationale refuse de créer un PEJS à Limoges (Haute-Vienne) en invoquant l’existence d’un équivalent à Tulle (Corrèze) à une heure de route et deux heures en train, ce qui contraindrait les enfants à vivre en internat dès 11 ans.
  • C’est une action de solidarité qui a financé le matériel informatique d’un lycéen aveugle à Tahiti, et pas le ministère de l’Éducation de Polynésie Française.

Jeudi 11 septembre – Parents/Loisirs – L’Ulis en BD.

Couverture du roman graphique Ulis

Après avoir relaté en 2014 la naissance de sa fille trisomique (lire cette présentation), Fabien Toulmé consacre son nouveau roman graphique à une Unité localisée pour l’inclusion scolaire. Ancrée dans la réalité, l’histoire présente l’évolution d’un ingénieur réseau en plein burn-out et rupture amoureuse décidant de travailler comme Accompagnant d’Élève en Situation de Handicap dans le collège bordelais Aliénor d’Aquitaine. On suit pendant une année scolaire l’état mental d’Ivan, son apprentissage d’une autre vie au contact des élèves de l’Ulis dans laquelle il travaille, les relations entre ses élèves, les enseignants, les autres collégiens, et son progressif retour à la vie et la bonne humeur. Avec en parallèle l’évolution du collégien autiste dont il s’occupe, parvenant à le sortir des crises, enfermement et mutisme, l’un agissant sur l’autre, comme une aidance mutuelle, afin de rejoindre le plaisir de vivre ensemble. Pour construire son récit dessiné en 300 pages, Fabien Toulmé a recueilli l’expérience d’AESH, dont son épouse, de sa fille et son propre ressenti. L’ensemble, teinté d’humour et d’émotion, est plus évocateur qu’un rapport sur un métier aussi merveilleux que méconnu dans sa réalité quotidienne dont on découvre la multiplicité des aspects. Ulis, par Fabien Toulmé, éditions Delcourt, 28,95€ en librairie et 19€ en numérique.

Mercredi 10 septembre – Le caprice de la semaine.

Ecole de plein-air de Suresnes, vue aérienne

Une fois de plus, le président de la République, Emmanuel Macron, change d’avis ! Il voulait créer un musée-mémorial du terrorisme (lire cet article) dans les locaux de l’Institut National Supérieur de formation et de recherche pour l’Éducation Inclusive (INSEI) de Suresnes (Hauts-de-Seine) en l’expédiant ailleurs, voilà qu’il y renonce. Il avait pourtant annoncé en janvier dernier le maintien du projet que le Premier ministre d’alors, Michel Barnier, avait abandonné quelques semaines plus tôt pour, officiellement, des raisons financières. La raison de ce nouvel abandon ? La presque totalité du coût des travaux servirait à restaurer les pavillons et le site de l’ancienne école de plein-air, classés monument historique, alors que le budget initial n’est « que » de 95 millions d’euros. Alors, pour complaire au discours politique sur l’état des finances publiques, la présidence renonce à Suresnes et devrait annoncer d’ici la fin du mois un autre lieu choisi parmi des sites du ministère des Armées. Avec de nouvelles études, alors que celles engagées par la mission de préfiguration sont bonnes pour la poubelle, et après avoir contraint l’organisme de formation des enseignants spécialisés auprès d’élèves handicapés à réduire son activité et à travailler en mode dégradé. Au final, l’école de Suresnes est désaffectée et menace ruine, l’INSEI aura déménagé en mars 2026 à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) dans des locaux à 28 millions d’euros (budget 2023), le musée-mémorial du terrorisme ne sera pas proche du mémorial de la France Combattante, tout cela en ayant gaspillé des millions d’argent public pour faire des économies…

Mardi 9 septembre – Politique – Bayrou renvoyé par les députés.

Résultat du vote rejetant la déclaration de politique générale et la confiance au Gouvernement

Le Premier ministre, François Bayrou, doit ce matin présenter sa démission et celle de son Gouvernement au président de la République après qu’hier soir l’Assemblée Nationale a rejeté le vote de confiance qu’il avait lui-même demandé sur sa déclaration de politique générale. Sur les 558 députés qui se sont exprimés, 194 ont voté pour (tous ceux d’Ensemble pour le République, de Les Démocrates, d’Horizons & Indépendants, 49 de la Droite Républicaine, 4 de Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires et 3 non inscrits) et 264 contre (tous ceux du Rassemblement National, de La France insoumise, d’Écologiste et Social, de Gauche Démocrate et Républicaine, de l’Union des droites pour la République, des Socialistes et apparentés sauf 1, 13 de la Droite Républicaine, 15 de LIOT, 6 non inscrits). Un nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, a été immédiatement nommé par le président de la République, Emmanuel Macron. Les ministres démissionnaires vont expédier les affaires courantes jusqu’à la nomnination de leurs successeurs : ces derniers jours, ils ont multiplié les signatures de décrets, initiatives et déplacements préparant une éventuelle dissolution de l’Assemblée Nationale. C’est ainsi que la ministre chargée du Handicap, Charlotte Parmentier-Lecocq, a occupé deux journées, la semaine dernière, en visites officielles dans « son » département du Nord, aux frais de l’Etat, pour que la presse locale parle d’elle. Le changement de gouvernement s’accompagnera, comme d’habitude, d’un abandon de dossiers et décisions en instance, et d’un retard de plusieurs mois pour d’autres. On peut craindre que, faute de publication du décret réglementant la prise en charge intégrale des fauteuils roulants, celle-ci soit reportée à 2026, voire annulée.

Lundi 8 septembre – Logement – Avis du Conseil d’État sur l’inclusif.

Visuel habitat inclusif

Le Conseil d’État publie l’avis, demandé le 15 mai dernier par le Premier ministre, sur les différentes catégories d’habitat partagé. Il relève que ce dernier « ne fait l’objet d’aucune définition légale », que les formulations sont multiples (accompagné, regroupé) et retient le terme « habitat inclusif » pour qualifier tout ce qui n’entre pas un cadre institutionnel (logement-foyer, résidence autonomie, petites unité de vie, etc.). L’avis examine les différentes formules existantes, et définit les statuts juridiques d’occupation compatibles avec un projet de vie sociale et partagée d’habitat inclusif : logement social, colocation dans le privé et le social, cohabitation intergénérationnelle solidaire, habitat participatif. Il propose de l’étendre aux résidences services et, sous certaines conditions, à des logements-foyers, mais écarte les lieux de vie et d’accueil (LVA) et l’accueil familial. Le Conseil d’État estime que l’offre de services aux occupants ne peut être imposée par le logeur et que « ceux-ci restent librement choisis et librement révocables par l’ensemble des habitants concernés » sous peine de requalifier l’habitat inclusif en établissement médico-social. Il rappelle que les Départements sont libres de déployer l’aide à la vie partagée (AVP) instituée par la loi et d’en définir mes modalités de mise en oeuvre, sous réserve d’équité territoriale entre bénéficiaires et du respect de certaines conditions, conduisant le Conseil d’État à proposer qu’il devienne une prestation nationale obligatoire déléguée aux départements. 10.404 personnes handicapées et 11.338 âgées en bénéficiaient fin 2024, pour 30 millions d’euros versés par la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA) aux Départements, relativisant ainsi la portée de cette aide et du déploiement d’habitats inclusifs.

Dimanche 7 septembre – L’humeur d’Agnès.

Peintre et dessinatrice sourde, Agnès Fédrizzi réagit à l’actualité du moment et hume l’air du temps…

À la Pointe Courte ©Agnès Fédrizzi

Samedi 6 septembre – Santé – Une stratégie pour les MND.

Graphique prospectif à l'horizon 2050 de 3 MND

Comme s’il fallait vider les tiroirs de leurs bureaux avant la chute du Gouvernement lundi prochain, les 4 ministres chargés des Solidarités, de la Santé, de la Recherche et des Personnes handicapées publient par simple communiqué la Stratégie nationale maladies neurodégénératives 2025-2030. Elle liste près d’une quarantaine de mesures visant à Informer et changer le regard, Prévenir et repérer plus tôt, Améliorer la prise en charge et soutenir les aidants, au Renforcement de la prise en charge domiciliaire, à Répondre aux besoins complexes en établissements et Soutenir la recherche et l’innovation. Ce catalogue de mesures, dont une partie s’inscrit dans d’autres déjà engagées, est à la fois très succinct et sans précision de financement, renforçant l’impression d’une action bâclée avant la démission des ministres mardi prochain. Le précédent plan national 2014-2019 avait conduit à l’élaboration d’une feuille de route 2021-2022 qui « n’a dans les faits jamais été mise en oeuvre ni financée, à quelques exceptions près » estime la députée Mathilde Hignet dans une question écrite posée en mars dernier au ministre de la Santé.

Samedi 6 septembre – Les initiatives de la semaine.

Bus des aidants
  • Le département de Charente-Maritime relance la tournée de son bus des aidants dans plusieurs communes.
  • La plateforme d’État des établissements recevant du public accessibles, Acceslibre, a été consultée au mois d’août par 81.991 visiteurs uniques et référence 598.683 lieux.
  • Un parasportif lance la création d’une section multisport au Rheu (Ille-et-Vilaine) avec le soutien de la commune, afin d’offrir un choix d’activités handisports.
  • Trois maladies sont ajoutées aux 13 du dépistage néonatal, les déficits immunitaire combiné sévère ou enenacyl-coenzyme A déshydrogénase des acides gras à chaîne très longue, et l’amyotrophie spinale.
  • Quatre jours avant d’être démissionnaire, la ministre du Logement s’inquiète de la fermeture, à partir de l’an prochain, des réseaux de téléphonie mobile 2G et 3G, ce qui mettra en panne plus de 300.000 ascenseurs.

Vendredi 5 septembre – Les ratés de la compensation.

Entrée de l'IME La Boisnière
  • Une troisième plainte est déposée pour agression sexuelle et défaut de surveillance au sein de l’IME de Château-Renault (Vienne) géré par le Groupe SOS, la victime étant cette fois un adolescent privé de la parole.
  • A Firminy (Loire), quatre adolescents volent le vélo d’un jeune homme amputé de jambe, cassent son téléphone, le frappent, puis deux sont arrêtés par la police et remis en liberté avec convocation pénale.
  • La MDPH de la Collectivité Européenne d’Alsace n’organise plus le transport scolaire d’élèves handicapés et en transfère la charge sur les familles indemnisées forfaitairement, qu’elles puissent ou non assurer les trajets en voiture personnelle.
  • Après l’avoir empêché d’étudier normalement faute de disposer des aides et aménagements nécessaires, l’université d’Évry refuse à un étudiant autiste le droit de redoubler et de s’inscrire.
  • Près de trois ans plus tard, un automobiliste obtient l’annulation d’un forfait post-stationnement indu alors qu’il bénéficiait de la gratuité du stationnement payant, la ville de Paris lui ayant opposé des arguments erronés (lire Les ratés du 12 mars 2021.)
  • L’inspecteur d’académie n’octroie des AESH que pour le tiers des élèves d’Aubagne (Bouches-du-Rhône) qui en ont besoin à la cantine, piétinant les notifications de la MDPH et anticipant la légalisation des PAS (lire cet article.)
  • C’est au mieux en 2030 que la Région Normandie achèverait la mise en accessibilité des lycées dont elle est propriétaire, soit cinq ans après la date-butoir.

Jeudi 4 septembre – Accessibilité – (Mal) informer les élus.

Page d'accueil de la Boite à outils accessibilité

La ministre chargée des Personnes handicapées, Charlotte Parmentier-Lecocq, lance officiellement une « Boite à outils » d’information censée couvrir l’ensemble des aspects et domaines de l’accessibilité applicable par les élus des communes, intercommunalités, départements et régions. Grâce à une compilation, elle met en lien de nombreuses ressources numériques dispersées sur des sites d’État, publics ou privés, classés en fonction des secteurs d’action : santé, solidarités, handicap, culture, citoyenneté et démocratie locale, budget, logement, etc. Pour chaque secteur, une page expose des points de vigilance et d’intervention, avec des liens vers des ressources informatives externes. On relève toutefois de multiples lacunes, par exemple pour la compétence logement sur le recensement de l’offre accessible et adaptée du parc social, en matière d’éducation pour l’adaptation et l’accueil des enfants handicapés dans les activités périscolaires. Manquent également des adresses utiles, celles des sous-préfets chargés du handicap dans chaque département devant prochainement être ajoutées. Annoncée sur l’alias web accessibilite.gouv.fr, la Boite à outils est en fait hébergée sur le site du Gouvernement info.gouv.fr et dépend du Service d’Information du Gouvernement (SIG) ; le contact par long formulaire est à sens unique pour « signaler un exemple accessible inspirant d’une collectivité » à la ministre elle-même !

Mercredi 3 septembre – Santé/Finances – Bayrou veut doubler les franchises.

Logo de France Assos Santé

France Assos Santé s’indigne de la volonté gouvernementale d’instaurer par décret le doublement des franchises et participations financières des assurés sociaux pour leurs dépenses de santé remboursables par l’Assurance Maladie : « L’actualité politique a beau être suspendue au vote de confiance de lundi prochain, le gouvernement entend entériner ce 4 septembre le doublement des franchises et participations [Il] persiste et signe en demandant au Conseil de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie de se prononcer avant le vote de confiance du 8 septembre, malgré la demande du Président de la CNAM de suspendre cette saisine au regard du contexte politique. » L’organisation fédérant des associations de patients et usagers du système de santé dénonce un passage en force destiné à contourner le débat parlementaire dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale pour 2026 : « Nous considérons que le fait de doubler les plafonds annuels des franchises et des participations, les faisant ainsi passer de 100€ au total à 200€, ne garantit plus le droit à la santé pour tous. »

Mardi 2 septembre – Société – ONU et fin de vie.

Image d'illustration ©AdobeStock

Le Gouvernement a adressé au Comité des droits des personnes handicapées de l’Organisation des Nations-Unies sa réponse après interpellation au sujet des récents projets de législation sur la fin de vie. Il rappelle que le projet de loi d’origine gouvernementale a été abandonné et que le débat parlementaire sur la proposition de loi qui le remplace est prévu en octobre au Sénat, sur la base du texte adopté à l’Assemblée Nationale le 27 mai dernier. En réponse aux observations onusiennes, la France répond que l’aide à mourir s’appliquerait à tous sans discrimination positive ou négative du fait du handicap, qu’elle améliore la qualité de vie des personnes handicapées et leur accès aux soins, et prend les mesures nécessaires pour que le choix de vivre ou de demander à mourir « ne résulte jamais d’une absence de solutions de soins ou d’accompagnement, mais s’exerce dans un cadre respectueux de leurs droits et de leur dignité. » La réponse précise également que l’aide à mourir ne pourra être demandée que par la personne en capacité d’exprimer sa volonté, et pas par un parent ou tuteur. Toutefois, la chute annoncée du Gouvernement et l’incertitude politique vont entraîner un report de plusieurs mois, si ce n’est un abandon pur et simple de l’examen parlementaire de la proposition de loi en question. Lire cet Editorial.

Lundi 1er septembre – L’humeur d’Agnès.

Peintre et dessinatrice sourde, Agnès Fédrizzi réagit à l’actualité du moment et hume l’air du temps…

Phare Saint-Louis à Sète ©Agnès Fédrizzi
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