Lundi 6 octobre – Politique – Un gouvernement éphémère.
Nommé hier et démis aujourd’hui, le gouvernement formé par le Premier ministre a duré exactement 14 heures et 26 minutes. Sébastien Lecronu a en effet remis sa démission au président de la République, Emmanuel Macron, en affirmant que les conditions nécessaires pour gouverner n’étaient pas réunies. Il était en effet assuré d’une censure par l’Assemblée Nationale dès jeudi prochain et a préféré anticiper son départ forcé. Cette nouvelle péripétie politique suspend les dossiers en cours, dont la mise en place du remboursement intégral des fauteuils roulants annoncée pour le 1er décembre et qui sera certainement renoyée, au mieux, à l’année prochaine.
Lundi 6 octobre – Politique – Chaises musicales gouvernementales.
Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a formé son gouvernement dont la composition a été approuvée par le président de la République et annoncée hier soir depuis le palais de l’Élysée. Il ne comporte que 18 ministres dont 10 du précédent gouvernement dirigé par François Bayrou, censuré par l’Assemblée Nationale le 9 septembre dernier. Parmi les reconduits, Catherine Vautrin ajoute à l’intitulé de son ministère sortant du Travail, de la Santé et des Solidarités, l’Autonomie et les Personnes handicapées précédemment déléguées à Charlotte Parmentier-Lecocq. Si les services du Premier ministre ont annoncé la nomination de ministres complémentaires, ce sera après la déclaration de politique générale prévue demain devant les députés. Plusieurs motions de censure pourraient être déposées et conduire à la chute immédiate d’un gouvernement dont la composition est contestée de toutes parts et même par des politiciens de son propre camp.
Samedi 4 octobre – Social – La Sécu a 80 ans.
Issue du programme du Conseil National de la Résistance, la Sécurité Sociale a été fondée le 4 octobre 1945 par le ministre communiste du Travail Ambroise Croizat et le haut-fonctionnaire gaulliste Pierre Laroque. Elle rassemblait alors en une seule caisse gérée par des représentants syndicaux la plupart des assurances sociales existantes, financée par une cotisation interprofessionnelle, et comptait les allocations familiales, l’assurance-maladie, les retraites et les accidents du travail. Au fil du temps, les syndicats ont été dépossédés de sa gestion et l’État a repris en mains son organisation et ses missions en lui transférant le financement de la construction des hôpitaux publics et de nombreuses autres charges non compensées, alourdissant ses dépenses et créant un déficit systémique couvert par des emprunts bancaires à la charge des cotisants. En 2020, l’aide aux personnes handicapées ou âgées a été adjointe à la Sécurité Sociale dont elle constitue le 5e risque de protection sociale. Aucun ministre n’a salué cet anniversaire, que ce soit la conservatrice Catherine Vautrin pourtant chargée des Solidarités, le ministre de la Santé le docteur Yannick Neuder, et la ministre de l’Autonomie et des Personnes handicapées Charlotte Parmentier-Lecocq.
Samedi 4 octobre – Les initiatives de la semaine.
- Une campagne d’affichage sur 70 panneaux publicitaires de Rennes (Ille-et-Vilaine) vise à faire employer des jeunes travailleurs trisomiques.
- L’AgaPei célèbre le cinquantenaire de la loi d’orientation du 30 juin 1975 par des lâchers de ballon à Toulouse (Haute-Garonne), Albi (Tarn) et Auch (Gers).
- Et pour les 70 ans de l’Adapeila, une dizaine d’usagers handicapés mentaux a annoncé à bord des trains les arrêts de la ligne 1 du tramway de Nantes, le jeudi 2 octobre uniquement.
- 8 adultes handicapés mentaux préparent à Dieppe (Seine-Maritime) un spectacle en collaboration avec le Marilù collectif, représenté au printemps prochain dans trois salles du département.
- Jugeant en deuxième et dernière cassation, le Conseil d’État inflige un blâme à un médecin qui avait contesté publiquement le confrère ayant conduit le protocole de fin de vie de Vincent Lambert (lire l’actualité du 12 juillet 2019.)
- Les ministères du travail, des personnes handicapées et la CNSA donnent de l’argent à Google en faisant de la publicité sur Youtube pour le portail officiel MonParcoursHandicap.gouv.fr.
Vendredi 3 octobre – Santé/Société – Les séquelles de trisomie 21 atténuables ?
Philosophie Magazine révèle au public français une étude scientifique conduite au Japon par l’équipe du chercheur Ryotaro Hashizume à l’université de Mie. Publiée en févier dernier, l’expérimentation conduite sur des cellules in vitro a permis de réduire de plus d’1/3 le chromosome supplémentaire engendrant cette trisomie, laissant entrevoir la perspective de réduire partiellement les troubles cognitifs et physiologiques. Cette étude a déjà généré un vif débat sur X entre partisans du statu quo invoquant un nouvel eugénisme et les personnes qui entrevoient une amélioration significative de la qualité de vie des enfants naissant avec une trisomie 21. Si Philosophie Magazine dépassionne le débat et rappelle qu’une étude sociologique de septembre 2011 auprès de personnes concernés montre que « la trisomie 21 n’est pas vécue comme un problème », la perspective certes lointaine de pouvoir réduire les troubles générés par cette anomalie génétique agite déjà les opinions sectaires.
Vendredi 3 octobre – Les ratés de la compensation.
- L’État cessera de subventionner les trains de nuit effectuant les liaisons vers Vienne (Autriche), accessible aux voyageurs handicapés moteurs (lire l’actualité du 14 décembre 2021), et Berlin (Allemagne), qui ne l’était pas, entraînant l’arrêt d’exploitation le 14 décembre prochain.
- Deux enfants autistes d’une famille de Trèbes (Aude) sont déscolarisés et laissés sans solution, le plus jeune au comportement imprévisible et potentiellement dangereux étant ultra prioritaire depuis 4 ans pour intégrer un IME.
- Le Groupe Avec et l’Amapa sont menacés de liquidation judiciaire suite à la reprise de contrôle par la famille Bensaid pourtant écartée de sa gestion après des accusations de malversations et délits financiers, mettant en péril 12.000 emplois.
- Alors qu’il manque au moins un millier d’AESH en France, l’Éducation nationale d’Ille-et-Vilaine va en licencier 24 parce qu’ils refusent un avenant à leur contrat de travail augmentant fortement leur périmètre d’affectation sans aucune compensation.
- Le Rectorat de Lorraine estime qu’une centaine d’élèves n’ont pas l’AESH prescrit par leur MDPH et demande du temps pour pallier.
- Et à Vaulx-en-Velin (Rhône), les personnels d’une école font grève pour dénoncer le manque d’AESH qui pèse sur des enseignants ayant pourtant adapté le fonctionnement des classes pour compenser.
- Afin de tenter de mater le mécontentement et la contestation sociale de ses personnels médico-sociaux subissant à un management par la peur, l’APAJH de l’Isère licencie deux syndiqués élus du CSE.
Jeudi 2 octobre – L’humeur d’Agnès.
Peintre et dessinatrice sourde, Agnès Fédrizzi réagit à l’actualité du moment et hume l’air du temps…
Ma toute première linogravure : quel sang d’encre pour manipuler ce rouleau compresseur !
Cet arbre de vie fait écho à l'humain qui évolue au fil de ses expériences, et à l'enfant qui grandit à mesure qu'il apprend jusqu'à devenir un adulte.
Mercredi 1er octobre – Emploi – L’IDF réduit la formation.
Les établissements et services de réadaptation professionnelle (ESRP) et de pré-orientation (ESPO) d’Île-de-France doivent, à la demande du Conseil Régional, réduire de 15% le nombre de travailleurs handicapés suivant une formation professionnelle. Le Conseil leur a adressé un courrier en ce sens, entrant en contradiction avec les conventions d’objectif que ces organismes ont signées avec l’Agence Régionale de Santé visant à atteindre un remplissage d’au moins 90% des stages. Plus de 300 travailleurs handicapés pourraient être victimes de cette restriction budgétaire qui intervient après l’annonce, la semaine dernière, par le même Conseil Régional, de la suppression de 2 millions d’euros de subventions aux Maisons Départementales des Personnes Handicapées afin de financer des aides techniques et aménagements de logements.