Samedi 30 août – Les initiatives de la semaine.

Logo Les jardins de Tal
  • La micro-crèche inclusive Les jardins de Tal
    ouvre à Reims (Marne) pour 12 enfants valides ou handicapés, avec salle sensorielle, créée à l’initiative de la mère d’une enfant polyhandicapée.
  • La Compagnie Ensuite En Corps propose les lundis et dimanches à partir du 1er septembre des ateliers de danse contemporaine ouverts aux amateurs handicapés, organisés pour le Millénaire de Caen afin de construire un Portrait Chorégraphique de la ville.
  • Le club Provence Rugby (D2) organise pour ses matchs d’Aix-en-Provence un accueil soigné des spectateurs handicapés incluant le stationnement automobile réservé et gratuit.
  • Les élèves handicapés du collège de Saint-Selve (Gironde) effectuent une pré-rentrée scolaire pour un meilleur accueil, et pour rencontrer l’équipe éducative dans un cadre apaisé.
  • Suite aux accidents de ce mois (lire au 20 août), les ministres des Sports et du Handicap annoncent plusieurs actions de prévention des noyades, portant sur la formation des animateurs, la vigilance aquatique, l’encadrement des sorties, et une communication ciblée.
  • Le nombre de bénéficiaires de l’AAH atteignait 1.370.400 en juin dernier, soit 2,7% de plus sur un an, avec une baisse de 0,5% d’AAH-1 pour 80% d’invalidité et une hausse de 5,7% d’AAH-2 pour moins de 80% et restriction d’accès à l’emploi.
  • La CNAF accepte finalement que les indemnités journalières versées au titre de la maladie ou d’un accident du travail soient cumulables avec un complément d’AEEH dès lors que l’activité exercée avant l’arrêt de travail était à temps partiel, avec rétroactivité à la demande de bénéficiaires.

Vendredi 29 août – Éducation – L’Unapei conteste les PAS.

Visuel de la campagne d'information jaipasécole

Principale organisation nationale de personnes handicapées mentales et de leurs familles, l’Unapei n’accepte pas le principe des Pôles d’Appui à la Scolarité : « Nous alertons sur un risque majeur : que l’Éducation nationale devienne seule décisionnaire de l’évaluation des besoins des élèves en situation de handicap, reléguant les Maisons Départementales des Personnes Handicapées et les familles à un rôle secondaire. Les MDPH, avec leurs équipes pluridisciplinaires, garantissent aujourd’hui une approche globale, neutre et équitable sur tout le territoire. » L’Union se démarque ainsi des associations nationales du collectif Ma place c’est en classe, qui acceptent le principe d’évaluation des besoins spécifiques par les PAS, en se substituant en première réponse aux MDPH. « Les familles doivent rester au centre des décisions concernant la scolarisation de leur enfant, poursuit l’Unapei. Si la logique devait être exclusivement pilotée par l’Éducation nationale, cela remettrait en cause l’esprit de la loi de 2005 sur le droit à la compensation et pourrait fragiliser la prise en compte du projet de vie des enfants. » Elle estime que les PAS devraient se concentrer « sur l’évaluation des ressources disponibles et à mobiliser : moyens humains, matériels, pédagogiques, médico-sociaux, libéraux ainsi que la capacité de l’environnement scolaire à mettre en œuvre les aménagements nécessaires. » L’Unapei estime que cette année parmi les 3.603 enfants et jeunes accompagnés par 38 associations 81% n’avaient au mieux bénéficié que de 12 heures de scolarisation par semaine (dont zéro heure pour 13% d’entre eux), et 4.410 enfants sont actuellement inscrits sur les listes d’attente de ces associations.

Vendredi 29 août – Les ratés de la compensation.

  • 4.400 enfants sont sur liste d’attente pour intégrer un Institut Médico-Éducatif, contraignant des parents à accepter des placements pesant sur le rythme de vie familial comme pour cette maman d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) dont le fils est accueilli à une heure de route.
  • Le patron du restaurant Chez le palestinien, à Toulon (Var), interdit d’accès un client aveugle accompagné de son chien-guide, voulant les contraindre à s’installer en terrasse sur un trottoir longé de voitures.
  • En Loire-Atlantique, un adolescent est, pour la seconde année consécutive, laissé sans solution éducative adaptée à quelques jours de la rentrée scolaire, et doit étudier à domicile.
  • Après des accusations de maltraitances sur les usagers, l’ADAPEI du Puy-de-Dôme est secouée par un climat social difficile, sa directrice générale accusée de management toxique menaçant des parents de poursuites en diffamation.
  • Logée à Bordeaux (Gironde) par le CROUS, une étudiante paraplégique est menacée d’expulsion parce qu’elle vient d’obtenir son premier emploi sans parvenir à trouver un logement accessible, autant pour son handicap que ses revenus.
  • Dans le Haut-Rhin, c’est un père de famille amputé qui risque une expulsion locative avec sa femme et ses deux enfants, sans qu’il parvienne à trouver un appartement accessible, le préfet ne lui proposant que d’appeler le 115 pour obtenir un logement au jour le jour.
  • Parce que son invalidité n’atteint pas 80% et qu’il n’en a pas la carte, un jeune autiste n’a pu bénéficier du tarif réduit d’entrée dans le parc animalier des Pyrénées, à Ayzac-Ost (Hautes-Pyrénées), ce que sa mère trouve discriminatoire en déposant plainte.
  • Au mépris de la loi, le nouvel opérateur des transports départementaux adaptés du Finistère modifie les contrats de travail des conducteurs et génère un vif conflit social.
  • Mise en cause pour la diffusion de la chaîne Lokal, la plateforme Kick affirme n’avoir pas été contactée par la ministre du Numérique à ce sujet, avant la mort en direct du streamer Jean Pomanove (lire l’actualité du 19 août 2025.)

Jeudi 28 août – Institutions/Emploi – Droits des travailleurs en ESAT.

Un atelier de production en ESAT

Trois textes réglementaires publiés au Journal Officiel modifient le fonctionnement des Établissement et Service d’Aide par le Travail (lire cet article.) Un décret modifie leur appellation en Établissements et Services d’Accompagnement par le Travail, changement envisagé il y a plusieurs année et que les associations jugeaient aussi inutile que coûteux à effectuer (documents, signalétique, etc.) Il précise les modalités du parcours renforcé en emploi ordinaire et de la convention d’appui conclue entre l’ESAT et l’employeur en milieu ordinaire, et du droit au retour dans l’établissement. Il définit les catégories de travailleurs pouvant demander à ne pas cotiser à une complémentaire santé prévoyance collective, et contient un modèle de contrat-type d’accompagnement par le travail. Un autre décret fixe désormais la période d’essai des travailleurs handicapés a 3 mois contre 6 précédemment, dans le cadre d’un Contrat d’accompagnement d’un an à tacite reconduction ; le licenciement demeure toutefois interdit. La prime d’intéressement pourra atteindre 50% (au lieu de 10%) de la part annuelle de rémunération garantie financée par l’ESAT. Les droits aux congés payés sont définis, de même que l’instance représentant ces travailleurs et sa participation au Comité Social et Économique de l’ESAT. Enfin, un arrêté ministériel fixe à la moitié la part des cotisations sociales à un régime collectif de complémentaire santé et prévoyance prise en charge par l’État.

Mercredi 27 août – Éducation – Borne et les PAS.

Elisabeth Borne lors de sa conférence de presse de rentrée

Interrogée lors de sa conférence de presse de rentrée sur l’absence de publication de l’évaluation de l’expérimentation des Pôles d’Appui à la Scolarité et leur inscription retardée dans la législation (lire cette enquête), la ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, s’est expliquée : « On peut avancer sans avoir immédiatement une base légale. C’est ce qu’on a fait en lançant ces pôles à la rentrée 2024 et en les élargissant à 500 pôles en cette rentrée. Une première évaluation est disponible et a été transmise aux parlementaires, on pourra la faire circuler plus largement […] On vous passera ces éléments. » Lesquels tiennent en 162 mots, à lire sur ce PDF téléchargeable. Donc, soit l’évaluation de cette expérimentation est inexistante, soit le cabinet désobéit à sa ministre en faisant de la rétention d’information. Élisabeth Borne espère que la légalisation des PAS interviendra « dès que le Parlement le voudra bien. » Ce qui n’arrivera pas cet automne du fait de la nouvelle crise politique déclenchée par le Premier ministre, François Bayrou, en annonçant un vote de confiance le 8 septembre à l’Assemblée Nationale qu’il n’obtiendra pas, les oppositions de droite et de gauche se coalisant pour faire tomber ses gouvernement et projet de loi de finances pour 2026 (lire en Éditorial).

Lundi 25 août – Transports/Accessibilité – La SNCF à la traîne.

Carte des gares SNCF devant être mises en accessibilité

C’est bien au-delà de 2027 que la SNCF prévoit d’achever la mise en accessibilité des 159 gares incluses dans le Schéma Directeur National de mise en Accessibilité des grandes lignes et TGV. « Actuellement, 75% de l’ensemble du programme a été réalisé et plus de 80% le sera d’ici fin 2025, justifie SNCF Gares & Connexions, filiale en charge du sujet. 119 gares ont été rendues accessibles (sur les 159 inscrites) et 16 sont actuellement en travaux. Les travaux pour rendre accessibles les 40 gares restantes seront tous engagés d’ici à fin 2027 pour une mise en accessibilité progressive. » Cela veut dire que les derniers chantiers seront achevés après cette date-butoir. Si la SNCF a obtenu, le 31 juillet, du ministère des Transports, ces plus de 3 ans de délai supplémentaire, c’est au titre de la force majeure prévue par la loi, ajoute Gares & Connexions : « Concernant les cas de force majeure évoqués dans le cadre de cette prolongation, ont été mise en avant la crise COVID, qui a fortement perturbé l’organisation des chantiers, et la guerre en Ukraine qui a renchéri le coût des chantiers. » Or, l’impact de la crise sanitaire du Covid-19 est estimé à moins de 6 mois de retard et n’a pas affecté les nombreux chantiers des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Quant au coût des chantiers du fait d’une guerre lointaine, il constitue un aléa financier mais pas un cas de force majeure. Pour ces deux motifs, l’arrêté ministériel a tout d’une complaisance.

Samedi 23 août – Les initiatives de la semaine.

Visuel Lorient ville marchable
  • Lorient (Morbihan) lance une enquête auprès du public sur les pratiques de la marche dans l’agglomération afin d’alimenter une application mobile identifiant les itinéraires confortables et points de blocage pour les marcheurs, notamment les personnes à mobilité réduite.
  • La ministre de l’Éducation nationale en visite à La Réunion pour la rentrée scolaire annonce la couverture intégrale du territoire par 28 Pôles d’Appui à la Scolarité dont la légalisation est pourtant « en panne » au Parlement (lire l’actualité du 2 juillet 2025.)
  • Les résidents du foyer d’accueil médicalisé Chantecler, à Imbleville (Seine-Maritime), participe au projet mémoriel Sentiers Brumeux sur le recueil de récits de temps de guerre, avec restitution sonore le 11 novembre prochain.
  • Tahiti a reçu un chien d’assistance judiciaire formé par Handi’chiens pour accompagner les auditions des nombreux enfants victimes d’actes violents.
  • Un décret restrictif par rapport à l’expérimentation réglemente le relayage par des professionnels d’aidants familiaux au domicile de personnes déficientes mentales ou psychiques avec troubles du comportement, ou baluchonnage dérogeant au code du travail (lire cette analyse.)

Vendredi 22 août – Éducation – Les PAP du privé resteront invalides.

Un examen scolaire ©AdobeStock

La ministre de l’Éducation nationale refuse de mettre rapidement en oeuvre un mécanisme de validation des plans d’accompagnement personnalisé (PAP) déployés dans les établissements privés sous contrat, déduit-on de sa réponse à la question écrite de la sénatrice Agnès Evren (Paris – Les Républicains). Actuellement, faute d’accord par un médecin de l’Éducation nationale les aménagements dont des élèves handicapés ont bénéficié pendant l’année scolaire ne sont pas automatiquement repris lors des examens. « Cela engendre une différence de traitement entre les élèves du privé et du public qui n’est pas acceptable, d’autant moins acceptable qu’elle est consécutive au manque de médecins au sein de l’éducation nationale », argumente la sénatrice qui explique que le recours à des médecins scolaires est accepté par certains Rectorats et pas d’autres. En guise de réponse, la ministre se dit déterminée « à améliorer la situation actuelle et à garantir que tous les élèves ayant des troubles d’apprentissage reçoivent l’accompagnement adapté dont ils ont besoin pour la réussite de leur parcours scolaire et de leurs examens. Pour cette raison, des discussions sont en cours pour fluidifier encore l’élaboration des PAP. »

Vendredi 22 août – Les ratés de la compensation.

  • Un documentaire réalisée par Révolution Permanente relate la politique répressive de la RATP envers ses salariés malades ou handicapés, harcelés, contraints de partir ou licenciés pour inaptitude en prélude avec la privatisation.
  • Parce qu’il a garé sa voiture sur une place réservée à Mont-de-Marsan (Landes), un repris de justice ivre et au permis de conduire annulé fuit un contrôle en blessant grièvement un policier, pour être arrêté plus tard par des gendarmes.
  • Une vingtaine de résidents et personnels de la MAS de Samer (Pas-de-Calais) est contaminée par le Covid-19 et confinée dans les chambres et logements.
  • La police de Niort (Deux-Sèvres) intervient pour évacuer un homme circulant en fauteuil roulant électrique avec une batterie faible sur une voie rapide à 110 km/h.
  • Une vidéo montre Adil Rami, consultant pour l’émission Le Club sur la chaîne Ligue 1+ et ex-footballeur professionnel, donnant des conseils pour mieux exploiter le handicap des souffres-douleur JP et Coudoux maltraités en ligne sur Le Lokal (lire ci-dessous au 19 août.)

Jeudi 21 août – Institutions/Loisirs – Noyades, la faute à qui ?

Base de loisirs de La Grande Paroisse où est morte noyée une fillette autiste le 17 août 2025

Après les 3 noyades d’enfants autistes lors de sorties collectives en centres de loisirs (lire ci-dessous au 20 août), Christophe Querry, président de l’association Chloé proches and co, apporte quelques éléments de compréhension et de réflexion en réaction à certains propos publiés dans la presse : « L’idée que les enfants autistes bénéficient de la présence d’enfants valides, qui les aident spontanément me semble devoir être nuancée. Dans mon expérience, il est très rare que des enfants viennent en aide à ma belle-fille. L’inclusion ne se décrète pas naturellement, et il faudrait peut-être se méfier de ces fausses bonnes idées qui relèvent d’une vision plus théorique qu’observée. » Il nuance également l’assertion selon laquelle les jeunes autistes ne maîtrisent pas le danger et que pour eux l’eau est seulement un milieu attirant : « Lorsque je vais à la piscine avec Chloé, elle a une conscience claire du danger. Ce qu’elle ne maîtrise pas, ce n’est pas le danger de l’eau en tant que tel, mais plutôt des imprévus (une crampe, une incapacité à appeler à l’aide du fait de son absence de langage, etc.). De même, quand elle se cogne, ce n’est pas parce qu’elle ignore le danger, mais parce qu’un obstacle s’est trouvé de manière inattendue sur sa route. D’ailleurs, si la conscience du danger suffisait, il n’y aurait pas autant de noyades accidentelles chez des personnes non handicapées. » Il estime « primordial d’aborder la question sous un angle plus pragmatique, mais aussi en citant des études sérieuses, et en abordant notamment cette espèce de tabou du défaut de surveillance. » A cet égard, il considère que « si les centres n’ont pas une obligation de résultat, ils sont tenus à une obligation de moyens renforcée, ce qui implique une organisation adaptée et rigoureuse. Les drames surviennent trop souvent à cause de trous dans la raquette comme la confusion entre encadrants sur qui surveille qui. » Et il conclut son propos en dénonçant une faute imputée aux victimes elles-mêmes, en invoquant une fugue ou le fait d’échapper à la vigilance : « Il apparaît insupportable pour les proches des victimes de faire passer à tort des accidents tragiques ou graves comme inévitables. »

Mercredi 20 août – Institutions/Loisirs – 3 enfants noyés en 6 jours.

Réaction sur X de Charlotte Parmentier-Lecocq

La ministre chargée des Personnes handicapées, Charlotte Parmentier-Lecocq, a réagi sur les réseaux sociaux aux 3 décès par noyade en moins d’une semaine d’enfants autistes en centres de loisirs : « J’ai appris avec une profonde émotion le décès tragique, par noyade, de trois enfants en situation de handicap au cours des derniers jours. Je tiens à adresser mes sincères condoléances et toute ma solidarité aux familles touchées par ces drames. » Avant une fillette de 11 ans retrouvée dimanche noyée dans la base de loisirs de La Grande Paroisse (Seine-et-Marne), un garçon de 7 ans est mort vendredi dernier dans l’Allier lors d’une sortie de sa colonie de vacances, et le 12 août un garçonnet de 11 ans s’était également noyé dans un centre de loisirs de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne). Avec sa collègue chargée de la Jeunesse, elle a demandé à leurs « services respectifs, d’examiner avec la plus grande attention les circonstances ayant conduit à ces accidents. Nous réunirons très prochainement l’ensemble des services concernés afin d’identifier les points qui doivent être corrigés et de prendre toutes les mesures nécessaires. » Parmi les causes de ces décès sont évoqués le manque de formation des encadrants sur les risques de fugue des jeunes autistes, leur attirance pour l’eau, et le faible nombre de ceux qui ont appris à nager.

Mardi 19 août – Santé/Justice – Euthanasie sauvage à 14.000€.

Centre René-Fortin

Le Centre Hospitalier Régional Universitaire de Brest (Finistère) est définitivement condamné à indemniser les préjudices du fils d’une dame âgée dont les soins et le maintien en vie ont été arrêtés il y a exactement 8 ans par un médecin. Cette résidente du centre René-Fortin, Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) du CHRU, est décédée deux jours plus tard. Le 3 avril 2019 son fils a saisi la justice administrative pour être indemnisé de la faute commise par l’hôpital dont le praticien s’est contenté d’une simple constatation d’un accident vasculaire cérébral chez la victime sans examen plus approfondi, notamment sanguin, confirmant ce diagnostic. L’EHPAD n’a pas davantage respecté la législation en matière de mise en oeuvre des soins palliatifs (collégialité médicale, information de la famille et de la tutelle, etc.). Après que le Tribunal Administratif puis la Cour Administrative d’Appel ont rejeté sa requête, le Conseil d’État a fait droit au plaignant en lui accordant 10.000€ de dommages et intérêts majorés de 4.000€ de frais de justice, sanctionnant ainsi une euthanasie sauvage.

Mardi 19 août – Médias/Justice – La mort en direct.

Tweet de la ministre chargée du numérique

Dénoncée en décembre dernier par Médiapart et sous enquête judiciaire depuis, une chaîne de streaming de violences et humiliations a diffusé en direct le décès d’un de ses « acteurs ». Deux meneurs frappaient et maltraitaient deux hommes, l’un handicapé mental sous curatelle et l’autre fragile psychologiquement, devant 160.000 abonnés sadiques payant pour commander des sévices. Bien que les deux organisateurs connus sous les pseudos Naruto et Safine aient été interpellés puis placés en garde à vue début janvier, ils ont poursuivi leur activité lucrative près de Nice (Alpes-Maritimes), aucune injonction ou interdiction leur ayant été signifiée. Une enquête est pourtant en cours pour « provocation publique par un moyen de communication au public par voie électronique à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes en raison de leur handicap, violences volontaires en réunion sur personnes vulnérables ayant entraîné une ITT inférieure à 8 jours et diffusion d’enregistrement d’images relatives à la commission d’infractions d’atteintes volontaires à l’intégrité de la personne. » Si la ministre chargée du Numérique, Clara Chappaz, s’émeut de ce décès, Médiapart rappelle qu’elle a été alertée dès décembre 2024, sans réaction, et que l’autorité de régulation (ARCOM) s’est déclarée incompétente.

Lundi 18 août – Vie Autonome – Aide aux aidants professionnels.

Voiture à motorisation hybride

Les professionnels de l’aide à domicile vont bénéficier d’une subvention maximale de 20.000 euros pour s’équiper d’une voiture à motorisation électrique ou hybride, ou de 350€ par mois dans le cadre d’une location longue durée de ce type de véhicule. Les Départements et Collectivités territoriales ont jusqu’au 15 novembre pour élaborer un « programme général de soutien à la mobilité, quel que soit le mode de transport, individuel ou collectif, des professionnels des services autonomie à domicile » intervenant auprès de personnes handicapées ou âgées. Un budget de 75 millions d’euros pour cette année et la suivante est délégué par la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA) à cette action, ainsi qu’à un « programme favorisant l’organisation de temps de dialogue et de partage de bonnes pratiques entre les professionnels de l’aide à domicile. » Une évaluation de ces dispositifs est prévue au plus tard au 30 juin 2026.

Samedi 16 août – Les initiatives de la semaine.

Les signes désignant la LSF, la langue orale, le breton, l'anglais et le français
  • Jusqu’au 23 août, le festival de cinéma de Douarnenez (Finistère) sous-titre tous les films projetés et assure l’accueil et participation des publics sourds avec des interprètes LSF.
  • Plus de 10 ans après l’obligation légale, la mairie de Domazan (Lot-et-Garonne) est en travaux de mise en accessibilité.
  • Les accueils de loisirs du territoire Seine-Eure disposent désormais d’une malle d’adaptation aux situations de handicap conçue pour accompagner les enfants dans leur quotidien.
  • Après 3 éditions annuelles d’une journée handi surf, le Titan Surf Club disposera d’un créneau hebdomadaire à Saint-Leu, à La Réunion.

Vendredi 15 août – Les ratés de la compensation.

Ce guidage podotacile dans la gare Montparnasse à Paris contourne un plan unisuement visuel
  • Le schéma directeur d’accessibilité des gares ferroviaires est prolongé jusqu’au 31 décembre 2027 par simple arrêté ministériel, la SNCF Gares & Connexions invoquant la « force majeure » prévue par la loi.
  • Myopathe et militant des droits des personnes handicapées, Antoine Durand dénonce le taux élevé de pannes d’ascenseurs du métro de Lyon rendant les déplacements plus lents et hasardeux.

Mercredi 13 août – Politique/Justice – Ciotti fiche les handicaps.

Eric Ciotti

Les différents bureaux d’Eric Ciotti, député et conseiller départemental des Alpes-Maritimes, également fondateur du parti l’Union des Droites pour le République, ont été perquisitionnés. Un lanceur d’alerte a signalé au procureur de la République que ce politicien organisait avec ses collaborateurs un fichage très intrusif de personnalités niçoises : confession juive, protestant, pénitent noir, communauté arménienne, italien, propriétaire foncier, non-voyant, sourd, figurent parmi bien d’autres caractéristiques sur des feuilles Excel. Or un tel répertoire de données personnelles nominatives constitué sans l’accord des personnes concernées constitue un délit majeur. L’objectif semble d’influer sur la campagne pour l’élection municipale de Nice en mars prochain où il se présentera contre le politicien Christian Estrosi qui l’a propulsé sur la scène politique départementale et dont il est devenu un farouche ennemi.

Lundi 11 août – Logement/Accessibilité – Mayotte reconstruite en régression.



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Plus de détails
Mayotte vue par le satellite Sentinel 2

Les immeubles d’habitation endommagés ou détruits par le cyclone Chido vont pouvoir être reconstruits avec des normes allégées, selon les termes d’un décret publié au Journal Officiel afin de mettre en oeuvre l’ordonnance législative du 25 mai dernier. En matière d’accessibilité, le quota de 20% d’appartements adaptés [accessibles selon la terminologie légale] au handicap moteur ne s’appliquera pas, et l’évolutivité ne sera obligatoire que pour ceux du rez-de-chaussée. Par ailleurs, les installations et Établissements Recevant du Public sont dispensés des « exigences d’accessibilité relatives aux pentes des cheminements extérieurs lorsque les caractéristiques du terrain font obstacle au respect des valeurs réglementaires. » Les propriétaires concernés ont jusqu’au 24 février 2027 pour bénéficier de ces dérogations. Mayotte sera donc durablement reconstruite avec une accessibilité et un confort d’usage au rabais, autorisant à rebâtir inaccessibles des immeubles précédemment accessibles. Cette législation montre également que l’exclusion sociale des personnes handicapées motrices reste fortement ancrée dans l’action des décideurs économiques et politiques.

Samedi 9 août – Les initiatives de la semaine.

Dieppe château depuis la plage ©Yanous.com
  • Le château-musée de Dieppe (Seine-Maritime) débute le déploiement d’un dispositif de médiation pour les visiteurs handicapés incluant facile à lire et comprendre, et langue des signes française, mais sans mise en accessibilité au handicap moteur.
  • Le foyer pour personnes handicapées de Moncoutant (Deux-Sèvres) est dans le même bâtiment qu’un EHPAD et prépare un service pour personnes handicapées vieillissantes.
  • Après une journée de grève et manifestation de juin dernier, la direction du CHU de Nantes (Loire-Atlantique) revoie la suppression des lits de rééducation fonctionnelle qui devaient être supprimés au profit d’une activité de gériatrie.
  • Le dispositif Handigynéco est créé dans la région Centre Val de Loire, avec la formation en septembre de sages-femmes à l’accueil et prise en charge de femmes handicapées vivant en établissements médico-sociaux.

Vendredi 8 août – Tourisme – Séjour VAO fermé dans le 93.

Le gîte de Drancy

Le préfet de Seine-Saint-Denis a pris le 1er août un arrêté de fermeture à l’encontre d’un séjour de Vacances Adaptées Organisées dans une vaste maison de Drancy, qualifiée de gîte. Si le nombre d’occupants n’était que de 13 lors de la mission de contrôle administratif, celle-ci a constaté que le gîte comptait 19 couchages, soit 4 de plus que la limite obligeant à le déclarer Établissement Recevant du Public et à appliquer ses normes de sécurité incendie. A cet égard, quelques équipements n’étaient pas conformes, de même que des éléments du réseau électrique. La mission a également constaté l’absence d’une veille de nuit et une procédure défectueuse de distribution des médicaments des vacanciers, qui ont été transférés par l’UFCV dans un autre lieu de séjour qui devait durer jusqu’au 9 août. Cette fermeture est la 3e de l’été, et constitue le second incident pour l’organisateur, après l’incendie du gîte Chez Gros Jean, en Charente, entraînant la mort de 4 vacanciers et de la propriétaire le 28 juillet.

Vendredi 8 août – Les ratés de la compensation.

  • Le maire de Nancy (Meurthe-et-Moselle), Mathieu Klein, transforme la gratuité du réseau de transports, qu’il vient d’étendre aux usagers de plus de 65 ans, en promesse électorale pour son extension aux clients handicapés.
  • Une femme paraplégique est privée du logement adapté attribué au Cannet (Alpes-Maritimes) au titre du DALO parce que la précédente occupante est décédée et les clés séquestrées par un huissier de justice.
  • La SNCF s’excuse qu’un contrôleur ait contraint un voyageur handicapé moteur et insuffisant respiratoire à ouvrir sa valise pour justifier de la possession d’une carte d’invalidité.
  • A Marseille, la maman d’un enfant autiste non-verbal dénonce la situation découlant d’un système d’aide et de prise en charge à la fois complexe, défaillant et insuffisant.

Jeudi 7 août – La perle de la semaine.

L’application de la loi Bouchet n’active décidément personne, pas même la ministre chargée des Personnes handicapées, Charlotte Parmentier-Lecocq, comme en témoigne sa réponse à une question écrite de la sénatrice Marianne Margaté (Seine-et-Marne – CRCE-K). « La loi du 17 février 2025 pour améliorer la prise en charge de la sclérose latérale amyotrophique et d’autres maladies évolutives graves a ouvert l’accès à la [Prestation de Compensation du Handicap] aux personnes de plus de 60 ans, dont les besoins de compensation résultent des conséquences d’une pathologie d’évolution rapide et causant des handicaps sévères et irréversibles. Les pathologies concernées seront précisées par arrêté [qu’elle doit cosigner avec le ministre de la santé NDLR]. Dans l’attente de sa publication, les dispositions relatives à la dérogation à la barrière d’âge ne sont pas applicables. » La ministre n’annonce toutefois pas le délai de publication dudit arrêté mettant en oeuvre cette dérogation. D’autre part, plusieurs fois interrogé le cabinet du ministre de la Santé n’a jamais répondu. Le ministre et docteur Yannick Neuder a pourtant rencontré le 4 avril l’Association pour la Recherche sur la Sclérose Latérale Amyotrophique (ARSLA), qui n’évoque d’ailleurs pas cet arrêté, et il est intervenu le 9 juillet lors de son congrès sans évoquer ce texte indispensable. Enfin, la directrice adjointe et chargée de la communication de l’ARSLA fait elle-même silence. Vu le peu d’empressement à mettre en oeuvre sa proposition de loi, c’est probablement depuis sa tombe que le sénateur Gilbert Bouchet y assistera…

Mercredi 6 août – L’humeur d’Agnès.

Peintre et dessinatrice sourde, Agnès Fédrizzi réagit à l’actualité du moment et hume l’air du temps…

Dans le bonheur, sculpture réalisée par Diadji Dop en 2010, installée à l'entrée du musée national de l'histoire de l'immigration ©Agnès Fédrizzi

Mardi 5 août – Politique – Sénat et ministres.

Répartition par statut des 174 questions posées par les Sénateurs à la ministre de l'Autonomie et du handicap

Le Sénat publie le palmarès des ministres répondant aux questions écrites adressées par des sénateurs. Sur un an entre le 18 juillet 2024 et le 24 juillet 2025, 54% de ces questions ont obtenu une réponse, mais seulement 13% dans le délai réglementaire de deux mois ; 2.599 questions restent en attente, dont 1.686 depuis plus de deux mois. En matière d’Autonomie et handicap, la ministre se classe au 12e rang en ayant répondu à 97 questions qui lui ont été posées sur les politiques en direction des personnes handicapées ou âgées, et laissé 77 autres en attente ; elle perd une place dans le classement des réponses formulées à moins de 2 mois. Le ministère le moins performant est celui de la Santé, 35% de réponses et 565 en attente (soit 22% du total des questions en suspens), suivi de la Transition écologique (40%) et de l’Éducation nationale (43%). Les résultats sont disponibles pour chaque ministère.

Lundi 4 août – Tourisme/Administration – 2e séjour VAO fermé dans les Vosges.

Centre de vacances Le pont du Metty

La préfète des Vosges a signé le 29 juillet un second arrêté de fermeture immédiate d’un séjour de Vacances Adaptées Organisées, à La Bresse dans le centre de vacances familiales Le pont du Metty. Les griefs opposés lors du contrôle administratif reposent sur l’inadéquation des lieux avec le niveau de handicap moteur et d’autonomie des occupants handicapés, alors que le séjour est censé leur être adapté : « 10 vacanciers sur 16 présentent une autonomie très faible notamment au niveau de la motricité, 5 d’entre eux nécessitent un accompagnement soutenu pour la toilette. La mission a constaté que plusieurs d’entre eux se déplacent avec beaucoup de difficulté. L’un d’entre eux a déclaré à la responsable du séjour être tombé à plusieurs reprises dans la douche », alors que « les dossiers des vacanciers indiquaient une autonomie moyenne. » Des vacanciers ont également évoqué l’environnement bruyant du fait des enfants des familles, et des moqueries à leur encontre. La mission a relevé l’impossibilité potentielle des résidents handicapés d’utiliser les issues de secours, desservies par des escaliers, et un encadrement insuffisant. Ce séjour à 2.695€ (hors options) par personne organisé par la SAS La Grande Ourse, basée dans le Nord à Marcq-en-Baroeul, devait s’achever le 9 août ; il a été interrompu dès son 2e jour, et constitue le second en moins de deux semaines a être fermé par la préfète des Vosges après celui de Destinations Voyages Adaptés à Brouvelieures le 17 juillet.

Samedi 2 août – Les initiatives de la semaine.

Aurélie Joron (à gauche) avec une élève d'un cours de yoga adapté
  • Créatrice d’une méthode de yoga adapté, Aurélie Joron publie un livre illustrant présentant cette pratique (lire cet article.)
  • Cannes (Alpes-Maritimes) ajoute à l’handiplage Bijou une initiation à la voile au moyen d’un trimaran adapté, deux fois dans la semaine.
  • Installée à Ille-sur-Têt (Pyrénées-Orientales), la société SOS Paperasses aide des administrés handicapés à effectuer leurs formalités à distance.
  • L’association Les Amis de Valognes (Manche) lance un appel pour recenser les oeuvres du peintre sourd Maurice Pigeon, né à Cherbourg en 1883, pour préparer une exposition.
  • A Nancy (Meurthe-et-Moselle), la reprise du service adapté Handistan par Ulysse Transport s’accompagne d’une très importante baisse de salaire des chauffeurs, leur ancienneté n’étant pas prise en compte (lire Les initiatives du 26 juillet 2025.)
  • Mariam, épouse du chanteur et musicien Amadou décédé en avril dernier, reviendra sur scène le 18 septembre lors du festival R’Festif, à Cenon (Gironde).

Vendredi 1er août – Les ratés de la compensation.

  • Le procureur de la République a classé sans suite la plainte pour violence policière, pourtant attestée par une vidéo, déposée à l’encontre d’un CRS qui avait décoché un coup de poing dans le visage d’un trentenaire paraplégique, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) le 12 mars 2025.
  • La Montagne enquête sur la prise en charge désastreuse de jeunes et adultes polyhandicapés dans des établissements de l’Adapei 63, en crise depuis des mois et dont le président vient de démissionner.
  • Un homme sourd sans domicile a été violé en pleine rue dans le 13e arrondissement de Paris, et délesté de son portable. Un suspect a été interpellé.
  • Le père octogénaire d’un trentenaire handicapé dépendant écrase volontairement en voiture les deux auxiliaires de vie de son fils à Bévillers (Nord).
  • Un automobiliste drogué circulant sans assurance et avec une carte grise périmée qui a stationné à Pontivy (Morbihan) sa voiture à cheval sur deux places de stationnement réservé, attirant l’attention de la police, s’est retrouvé en garde à vue et son véhicule en fourrière.
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