Samedi 30 novembre – Les initiatives de la semaine.

  • La médiatique pilote handicapée motrice Dorine Bourneton prépare la création d’une école de voltige aérienne pour pilotes handicapés à l’aérodrome d’Epernay (Marne).
  • Un artisan niortais est récompensé pour la création et la fabrication de fauteuils roulants de sport de trois à cinq fois moins cher que les tarifs du marché.
  • La MDPH du Loir-et-Cher crée un espace d’exposition accueillant des travaux d’artistes amateurs au sein de la Maison Bleue présentant des solutions de maintien à domicile.
  • Dans le même département, une sensibilisation à la communication corporelle destinée à des jeunes actifs emploie comme outil la langue des signes.
  • La société de tir d’Epinal (Vosges) met ses installations en accessibilité pour accueillir tous les tireurs aux armes.
  • L’association Handicap Motards Solidarité reçoit près de 67.000€ de la Mutuelle des Motards pour aider des pratiquants devenus handicapés à repasser un permis adapté.
  • Une association normande a monté un projet de convention d’accueil d’enfants handicapés avec huit Maisons d’Assistance Maternelle (lire aussi cet article).
  • Des Nantais aident une famille afghane réfugiée en France, sans soutien des autorités, dont le père était traducteur pour l’armée française, la mère paraplégique et dont les trois enfants apprennent le français.

Vendredi 29 novembre – Les ratés de la compensation.

  • Pour avoir suivi son mari muté en Corse, la mère de trois enfants handicapés doit se battre contre la MDPH qui refuse de les scolariser.
  • En signant une convention avec la MDPH, le vice-Recteur de Mayotte espère ramener au délai légal de 4 mois l’instruction des demandes concernant les enfants, qui prennent actuellement entre un et deux ans pour être décisionnées.
  • Interrogé au Sénat, le ministre de l’Éducation Nationale confirme que des AESH ont travaillé deux mois sans être payés.
  • Si la préfecture du Rhône veut autoriser l’hébergement d’urgence des étrangers handicapés sans papiers ni domicile, c’est en excluant les enfants de plus d’un an et les femmes enceintes depuis moins de six mois.
  • Trois mois après la rentrée, il manque encore 600 AESH en Ile-de-France.
  • La Cour d’Assises de Haute-Provence inflige des peines légères aux trois jeunes violeurs d’une ado trisomique âgée de 14 ans, le majeur écopant de deux ans de prison ferme et les deux mineurs d’un an ferme.
  • En pleine clôture du Grenelle des violences faites aux femmes, la pharmacienne handiskieuse Delphine Le Sausse se confie sur les violences conjugales qu’elle a subies avant et après sa paraplégie, sans que la justice donne suite.
  • A Nîmes (Gard), un étudiant sourd risque d’échouer dans ses études parce que l’administration de l’université ne lui fournit pas d’interprète en LSF.

Jeudi 28 novembre – Emploi – Emploi temporaire en EA.

Deux arrêtés publiés au Journal Officiel fixent la liste des quatre organismes habilités à créer une entreprise adaptée de travail temporaire et celle des entreprises adaptées pouvant expérimenter le contrat à durée déterminée « tremplin« . Ce dernier découle de l’article 78 de la loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel qui permet à des entreprises adaptées agréées d’employer pendant au moins quatre mois et jusqu’à deux ans, et plus dans certaines conditions, des travailleurs handicapés pour leur faire acquérir une expérience professionnelle, éventuellement accompagnée d’une formation. Plus d’une soixantaine d’entreprises adaptées sont agréées, qu’elles soient ou non à but lucratif.

Mercredi 27 novembre – Loisirs/Culture – Marius de l’audiodescription.

La Confédération Française pour la Promotion Sociale des Aveugles et Amblyopes (CFPSAA) organise le 3e Marius de l’audiodescription. Les cinéphiles aveugles ou très malvoyants sont invités à participer au jury de cette compétition basée sur la sélection des films des César du cinéma français, dans la catégorie du meilleur film. Il s’agira de distinguer la meilleure audiodescription parmi ces nominés. Les précédentes éditions du Marius ont distingué Morgan Renault pour sa description de « Petit paysan » (lire l’actualité du 1er mars 2018) et Dune Cherville pour « Pupille » (lire cette présentation). Les personnes intéressées doivent contacter par courriel le panel Audiodescription de la CFPSAA avant le 20 janvier 2020. Le trophée sera remis le 26 février à Paris, au Centre National du Cinéma et de l’image animée (CNC).

Mardi 26 novembre – Vie Autonome/Emploi – Vie active interdite ?

Dans une tribune publiée sur son blog Médiapart, l’ancien activiste handicapé Marcel Nuss relate le dernier épisode en date de ses démêlés avec le département du Bas-Rhin, qui paie sa Prestation de Compensation du Handicap (PCH). Cette collectivité lui réclame en justice 17.000 euros de trop-perçu de PCH emploi direct, alors que Marcel Nuss justifie l’emploi de 15.000 de ces euros, notamment en paiement d’heures supplémentaires à ses aidants. Il estime que le droit du handicap est en conflit avec le droit du travail, le premier ne permettant pas de respecter le second dès lors que l’on mène une vie active : « Avec les nouvelles technologies, conclut-il, les ‘handicapés’ d’aujourd’hui n’ont plus rien à voir avec ceux d’hier, encore moins d’avant-hier. Désormais ils peuvent être actifs, travailler et donc être amenés à devoir payer des heures supplémentaires à leurs accompagnants médico-sociaux, sans pour autant être en capacité d’assumer personnellement ce surcoût salarial. L’État ne peut pas tenir un discours et ne pas l’assumer pleinement, inciter tout le monde à travailler et ne pas y mettre les moyens adéquats. »

Lundi 25 novembre – Allocations – Réduction de l’AAH.

La Cour des Comptes examine à nouveau, dans un rapport, l’Allocation Adulte Handicapé. Comme dans les précédents, elle déplore que l’État payeur n’a pas la main sur son attribution, relève des disparités territoriales (qui existent depuis la création de l’AAH en 1975) et l’augmentation constante de son poids financier résultant de celle du nombre d’allocataires. La Cour concentre ses propositions de réduction sur les bénéficiaires invalides à moins de 80% et subissant une restriction substantielle et durable d’accès à l’emploi (RSDAE) en mettant en doute l’objectivité des critères de son attribution. La Cour des Comptes s’est déjà attaquée à l’AAH dans son référé du 21 septembre 2015 sur les minima sociaux et en octobre 2010 en relevant globalement les mêmes points. Lire aussi cet Éditorial.

Samedi 23 novembre – Les initiatives de la semaine.

  • Six services de la commune de Dinard (Ille-et-Vilaine) sont équipés de boucles magnétiques afin d’améliorer l’accueil des habitants malentendants.
  • Une auto-école de Royan (Charente-Maritime) envisage d’accroitre ses moyens pour faire face à une demande grandissante.
  • Une puéricultrice de Quimperlé (Finistère) utilise la langue des signes pour améliorer la communication avec les tout-petits (lire cet article).
  • Un pole d’accès aux soins est créé en Ille-et-Vilaine pour contourner la discrimination de patients handicapés par des médecins libéraux.
  • La direction départementale des services de l’Éducation nationale (DDSEN) de Seine-Maritime a créé un Comité des usagers réunissant parents d’élèves et associations impliqués dans l’inclusion scolaire.

Vendredi 22 novembre – Les ratés de la compensation.

  • L’absence d’un fonctionnaire non remplacé bloque depuis des mois dans l’Aisne la fourniture à des élèves Dys de matériels informatiques et pédagogiques.
  • 147 travailleurs handicapés sont inscrits à Pole Emploi dans le département océanien de Mayotte où il faut deux ans pour obtenir une décision d’une MDPH qui en rend six chaque mois en matière d’insertion professionnelle.
  • Deux jeunes ados agressent à Valence (Drome) des jeunes handicapés au motif qu’ils ne leur auraient pas dit bonjour.
  • Deux étrangers handicapés sans titre de séjour en France doivent dormir dans les rues de Tours (Indre-et-Loire), selon Chrétiens Migrants qui prend à sa charge des nuits d’hôtel.
  • C’est la recette d’un bal de charité des pompiers de Vitrolles (Bouches-du-Rhône) qui boucle le financement d’aides technologiques pour une fillette.
  • Ouverture d’une enquête préliminaire sur des dénonciations d’agressions sexuelles sur des usagers d’un foyer des Papillons Blancs de Pont-Audemer (Eure).
  • Lassés de rester sans solution, les parents d’un jeune autiste l’amènent à la préfecture de l’Aube pour faire comprendre leur réalité au Préfet.

Jeudi 21 novembre – Allocations – Fin de la concertation du RUA.

La phase de concertation publique concernant la création d’un Revenu Universel d’Activité (RUA) est close. Cette prestation pourrait regrouper et remplacer dans quelques années l’ensemble des minima sociaux. 75.000 personnes ont exprimé des choix sur le site web de cette concertation dont 10.000 ont déposé une contribution, chiffre à rapprocher des 4,2 millions de bénéficiaires de minima sociaux. Concernant l’absorption de l’Allocation Adulte Handicapé au sein du RUA, 52% des votants y sont défavorables contre 39% qui l’approuvent, un écart important de 13 points. Le Gouvernement envisage de déposer au Parlement un projet de loi créant ce RUA dans le courant 2020 (lire l’actualité du 3 juin 2019 et cet Editorial).

Jeudi 21 novembre – L’infox de la semaine.

« En s’offrant un fauteuil roulant d’occasion, les clients peuvent faire en moyenne 50% d’économies », clame France 2 dans un reportage consacré aux matériels médicaux et aides techniques d’occasion. Un propos contredit au fil des interviews où l’on apprend que la Sécurité Sociale ne prend en charge que les matériels neufs, et il en est de même des mutuelles comme de la Prestation de Compensation du Handicap. De plus, on constate que le fauteuil roulant manuel proposé à un « client » n’est pas choisi en fonction de sa morphologie et de ses besoins de mobilité, mais simplement parmi les modèles retapés par l’association Envie, qui tente de développer ce secteur. Avec des stocks pleins, et peu de clients qui au lieu de faire des économies, paient 100% du prix du matériel nécessaire à la compensation de leur handicap…

Mercredi 20 novembre – Cécité/Société – Animalistes contre chiens guides.

Tout comme un quotidien britannique l’a relaté le 7 novembre, des maitres français de chien guide d’aveugle sont parfois en butte à des remontrances proférées par des défenseurs de la cause animale. « Il n’y a pas eu d’incidents graves, du moins concernant nos adhérents, précise Dominique Latgé, présidente de l’ ANM’ Chiens Guides. Par contre, beaucoup d’entre nous ont essuyé, à une ou plusieurs reprises, des remarques assez désagréables concernant l’emploi d’animaux pour des tâches qui ne correspondaient pas à leur nature. Généralement, lorsque nous sommes dans une telle situation, nous adaptons notre réponse aux circonstances. Si il nous est permis d’argumenter, nous essayons de démontrer que nos chiens ne sont pas malheureux, que, de toute façon, si ils n’aimaient pas ce qu’ils font, ils ne le feraient pas correctement. Les chiens sont, par nature, généreux, et aiment à rendre service à l’humain. » Elle évoque également le quotidien des chiens laissés seuls à la journée longue par des maitres qui travaillent, le sort des chiens de laboratoire. Et si elle constate qu’il « n’y a rien d’aussi grave que ce qui s’est passé outre Manche », elle craint « que ces réflexions vont se multiplier, la notion de bien être animal devenant, à juste raison d’ailleurs, une préoccupation essentielle pour beaucoup de gens. » Au risque que des activistes animalistes oublient de faire preuve du plus élémentaire discernement.

Mardi 19 novembre – Médias/Handicap psychique – DALS stigmatisante ?

L’Unafam (Union nationale de familles et amis de personnes malades et /ou handicapées psychiques) dénonce dans une lettre ouverte adressée à la présidence de TF1 une séquence de l’émission Danse avec les stars. L’un des numéros de ce spectacle est censé symboliser l’amour fou, et se déroule dans une salle capitonnée d’isolement d’hôpital psychiatrique « dans une mise en scène extrêmement stigmatisante pour les personnes vivant avec des troubles psychiques, juge l’Unafam. [Lui] en camisole et elle, son ‘infirmière’, en blouse recouverte de sang (mais pourquoi ?), il semble normal de surjouer l’aspect terrifiant de la situation. Avant la performance, un mini-reportage (début à 47 mn) sur l’entraînement est diffusé. Dans ce passage, la danseuse demande à son partenaire ‘Je veux te voir les yeux injectés de folie, je veux te voir faire peur’ […] Comme si la folie était nécessairement violente, comme si la maladie psychique était un épouvantail d’Halloween ! » L’Unafam rappelle que les personnes handicapées psychiques « se battent avec leurs troubles pour mener une vie digne : ne leur imposons pas une double peine en les enfermant dans cette vision caricaturale et forcément dramatique de leur maladie », et que « 1 personne sur 4 aura des problèmes de santé mentale au cours de sa vie […] Nous dénonçons le fait qu’une chaine de télévision à une heure de grande écoute puisse ainsi stigmatiser des personnes en souffrance alors que la France a ratifié la Convention internationale des droits des personnes handicapées. » Paradoxalement, le couple de danseur est handicapé moteur. L’Unafam avait déjà dénoncé en juin 2017 une séquence de Fort Boyard (France 2) intitulée L’asile, là encore jugée stigmatisante, ce qui avait valu à France 2 une mise en garde du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel. Par contre, la plainte de l’Unafam a été classée sans suite par le Procureur de la République.

Samedi 16 novembre – Les initiatives de la semaine.

  • L’APEI Les Papillons Blancs de Valenciennes (Nord) va expérimenter le repérage de retards du langage et du comportement dans des écoles maternelles de Condé-sur-l’Escaut.
  • Cinq travailleurs en ESAT sont en train de se former pour assurer des visites guidées de l’île de Cézembre, près de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), au printemps prochain.
  • Les habitants d’un village de Seine-et-Marne se mobilisent pour retrouver un chien-guide d’aveugle.
  • L’association Handball Vallet (Loire-Atlantique) ouvre une section hand adapté aux pratiquants handicapés moteurs ou mentaux.
  • A Toulouse (Haute-Garonne), un homme aveugle explique aux passants des rues les difficultés qu’il rencontre pour se déplacer dans les zones en chantier ou à cause du mobilier urbain mal implanté.
  • Une association de protection de la nature des Alpes-de-Haute-Provence organise des opérations de nettoyage en impliquant des personnes handicapées.

Vendredi 15 novembre – Les ratés de la compensation.

  • A La Réunion, une association de lutte contre le diabète, affection endémique dans ce département de l’océan Indien, lance une campagne choc et menace d’engager la responsabilité de l’État devant son inaction.
  • A Macon (Saône-et-Loire), une cinquantaine de personnes manifeste devant les ruines d’un foyer incendié pendant sa construction, laissant sans solution adaptée les huit futurs pensionnaires handicapés.
  • A Alès (Gard) un couple de voleurs écope de deux et quatre mois de prison pour avoir dérobé 610€ à un homme sourd et en fauteuil roulant.
  • Jusqu’à 16 mois de délais d’instruction, 5.200 dossiers en retard, chaque agent devant en traiter une vingtaine par matinée, la MDPH du Vaucluse est à la peine, et ailleurs les pathologies des demandeurs sont connues des personnels administratifs qui les stigmatisent.
  • « Le fauteuil roulant ne fait pas une grande différence, dans les manifestations, on passe l’essentiel de son temps au sol ou à se faire frapper par la police dans tous les cas, et on n’a pas vraiment besoin de l’usage de ses jambes pour ça », déclare un manifestant catalan violenté par des gendarmes réprimant une manifestation à la frontière franco-espagnole.

Vendredi 15 novembre – Transports – 2024, c’est déjà mort.

Les autorités organisatrices de transport des métropoles du Grand Paris et d’Aix-Marseille-Provence ont « oublié » d’élaborer « de nouvelles propositions pour développer l’accessibilité universelle des modes de transports nécessaires pour rejoindre les sites liés à l’organisation et au déroulement des jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. » Cette disposition figure pourtant dans la loi du 26 mars 2018 relative à l’organisation des jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. Ces métropoles avaient jusqu’au 26 septembre pour les formuler dans un rapport d’étude que ni l’une ni l’autre n’ont déposé. Compte-tenu des quatre ans et demi restants jusqu’aux Jeux, il n’est guère envisageable que les importants travaux que l’inaccessibilité des métros de Marseille et de Paris nécessite soient engagés et réalisés à temps. La métropole marseillaise s’est d’ailleurs fixé 2025 comme date de mise en accessibilité de son métro (lire cet article).

Jeudi 14 novembre – Transports – Trottinette-fauteuil interdite ?

Le système de fixation Omni, qui permet de tracter un fauteuil roulant au moyen d’une trottinette électrique ne pourra pas être utilisé sur la voie publique. Le décret du 23 octobre 2019 relatif à la réglementation des engins de déplacement personnel interdit en effet « de pousser ou tracter une charge ou un véhicule ». Utiliser une trottinette pour motoriser un fauteuil roulant manuel, qui est légalement un véhicule pour personne handicapée (VPH), est désormais puni d’une amende de 35 à 150€. Omni compte toujours commercialiser sa fixation au printemps 2020. « Le décret stipule qu’il s’agit d’une charge ou d’un véhicule, mais si on se fie à l’article R412-34 du code de la route, le fauteuil roulant est un piéton. On considère que l’usager est un piéton. On pensait commercialiser au printemps. » Mais la société reconnaît n’avoir pas encore effectué d’analyse juridique de la portée du décret sur ce matériel. En effet, le code de la route qualifie de piéton « Les infirmes (sic) qui se déplacent dans une chaise roulante » mais à condition qu’elles soient mues par eux-mêmes et circulent au pas. Cette réglementation ne s’applique donc pas à un fauteuil roulant circulant à 25km/h en étant tracté par une trottinette.

Jeudi 14 novembre – Emploi/Santé – Les AT-MP à nouveau maltraités.

Les bénéficiaires d’une rente pour accident du travail ou maladie professionnelle vont perdre le droit de la racheter, dénonce la FNATH Association des accidentés de la vie dans un communiqué. Cette suppression a été adoptée par les députés lors du vote en première lecture du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2020. Pour ces rentiers « c’est la triple peine qui se surajoute aux conséquences de l’accident ou de la maladie ! Une indemnisation au rabais jusqu’à 10 fois inférieure à celle d’une autre victime d’accident corporel, à préjudices égaux, 3 ‘chances’ sur 4 d’être licenciés pour inaptitude à l’issue de l’arrêt de travail, et des mesures de maintien ou de reconversion quasi inexistantes, et pour finir, désormais, impossibilité de demander un versement en capital de leur rente pour permettre la réalisation d’un projet professionnel ou personnel ». La FNATH espère que le Sénat annulera cette dernière disposition, et rappelle l’obsolescence de la table de calcul des rentes AT-MP qui date de 1954 et n’a jamais été actualisée.

Mercredi 13 novembre – Administration/Politique – Candidatures au CNCPH.

Le secrétariat d’Etat aux Personnes handicapées publie les appels à candidatures destinés aux associations et organisations ainsi qu’aux individus qui souhaitent participer aux travaux du Conseil National Consultatif des Personnes Handicapées (CNCPH). Les premières devront démontrer leur implication, et les seconds affirmer leur motivation; une quinzaine d’entre eux sera sélectionnée par un comité dont la composition n’est pas précisée mais qui devrait être à la main du Gouvernement. Les futurs membres devront s’engager à « respecter le secret des échanges », probablement pour ne pas mettre en porte-à-faux une prise de position associative au sein du CNCPH différente de ce qu’elle prétend publiquement (lire l’actualité du 14 avril 2018). Ils devront également « défendre des décisions qui sont utiles à tout le monde » ce qui laisse penser qu’ils seront tenus de ne pas contester ni critiquer des motions adoptées par le CNCPH mais qu’ils n’ont pas votées. Les nouveaux membres du CNCPH seront nommés. Déjà nommé par la secrétaire d’Etat aux personnes handicapées, le prochain président de ce Conseil, Jérémie Boroy, le présente sur YouTube, oralement et en Langue des Signes Française. Lire également cet article.

Mercredi 13 novembre – Éducation/Emploi – Temps de travail des AESH.

Le syndicat SUD Éducation met en garde les Accompagnants d’Elèves en Situation de Handicap sur le calcul de leur temps de travail par l’administration. « Dans les départements, [les Directeurs des Services Départementaux de l’Éducation Nationale] interprètent la circulaire [du 5 juin 2019] souvent au détriment des AESH. » Le syndicat rappelle que leur temps de travail hebdomadaire est calculé sur 41 semaines et inclut « les activités préparatoires connexes pendant ou hors la période scolaire [et] les réunions et formations suivies pendant et hors temps scolaire. » Il appelle les AESH à boycotter les séances de formation proposées hors de leur temps de travail et à refuser les tâches qui ne font pas partie de leur mission : « La hiérarchie demande aux AESH de remplir des missions qui ne sont pas les leurs en aidant soit la vie scolaire soit le secrétariat […] On ne peut vous demander de faire du travail administratif ou de surveiller la récréation. »

Mardi 12 novembre – Allocations/Logement – APL et ALS révisées trimestriellement.

A compter de janvier 2020, les aides au logement servies à 6 millions et demi de personnes seront recalculées sur les ressources des douze mois précédents pour s’ajuster aux salaires et rémunérations des bénéficiaires. Actuellement, les montants de l’Aide Personnalisée au Logement et l’Allocation de Logement Sociale sont calculés une fois par an sur les revenus de l’année N-2 (revenus de 2017 pour les allocations touchées en 2019). Ce système est favorable aux allocataires qui bénéficient d’une période de 13 à 24 mois de transition lorsqu’ils retrouvent une rémunération conséquente, alors que la Caisse d’Allocations Familiales prend en compte, dès qu’elle se produit, une perte importante de revenus en recalculant les droits. Le nouveau mode s’appuie sur le prélèvement de l’impôt à la source au moyen d’une connexion de fichiers informatiques entre les services fiscaux et des CAF afin de réviser tous les trois mois les droits aux prestations, à la hausse ou à la baisse. Le Gouvernement espère par ce nouveau procédé et l’absence d’indexation de la prestation sur la hausse des prix économiser 1,4 milliards d’euros. Les principaux perdants seront notamment les jeunes travailleurs et les chômeurs reprenant un emploi. Ce nouveau mode de calcul automatisé pourrait être appliqué à toutes les prestations versées sous condition de ressources, dont l’Allocation Adulte Handicapé. A ce jour, seule une partie des allocataires doivent remplir une déclaration trimestrielle de revenus servant à calculer l’AAH différentielle qui leur est servie.

Lundi 11 novembre – La perle de la semaine.

Le service de transport spécialisé de Parisiens handicapés à 80% et plus, PAM 75, effectue moins de courses en 2019 qu’il y a neuf ans : 180.000 sur les douze derniers mois contre 276.000 en 2008 et moins de 250.000 en 2010 (lire l’actualité du 22 septembre 2010). Malgré cette baisse de près de 30%, les usagers rencontrent toujours des difficultés pour obtenir un transport aux horaires souhaités. Lors de sa création en novembre 2003, PAM s’était vu assigner l’objectif de réaliser 450.000 courses à l’horizon 2006 (lire l’actualité du 7 octobre 2004). 13 ans après, ce service qui dessert la capitale reste réservé aux seuls parisiens qui sont 4.500 à l’utiliser régulièrement, soit près de 2.000 de moins qu’il y a 11 ans.

Samedi 9 novembre – Les initiatives de la semaine.

  • Pièce de théâtre et ateliers sur les aidants sont organisés dans les Côtes d’Armor. Le Nid Cerdan de Saillagouse (Pyrénées-Orientales) ne sera pas délocalisé hors du département mais ses 45 résidents handicapés seront répartis dans des établissements proches, et les salariés reclassés.
  • A Montluçon (Allier), l’Association militante prestataire d’aide à domicile (Ampad) propose des activités à la carte pour des personnes handicapées.
  • Un tweet ironique au sujet de la MDPH du Nord qui ne trouve pas sur son informatique le courrier qu’elle lui a adressé a permis à un homme aveugle et leucémique de retrouver sa PCH.
  • A Nantes (Loire-Atlantique), le Festival cinéma des 3 Continents (du 19 au 26 novembre) proposera diverses adaptations pour les spectateurs sourds ou malentendants.
  • Les auxiliaires de vie d’une association du Haut-Rhin assurent le coucher de personnes handicapées ou âgées dépendantes tard le soir et la nuit, pour leur permettre de vivre comme elles le souhaitent.
  • Le réseau Différent et Compétent remet des attestations de compétences à 3.000 travailleurs en ESAT ou jeunes en IME.

Samedi 9 novembre – La (vilaine) perle de la semaine.

On sait que la SNCF adore maltraiter ses clients, handicapés compris; elle vient d’ajouter une personnalité à son tableau de chasse : Sophie Vouzelaud, première dauphine de Miss France 2007 et première femme sourde à accéder au podium de ce concours de beauté. Elle voyageait mardi dernier dans le Limoges-Paris et le contrôleur lui a infligé une amende de 275€ parce que son billet était au nom de son mari. Ce dernier avait acheté ledit billet sur Internet et avait inscrit le nom de son épouse en se trompant sur le prénom, indiquant le sien. La compagnie nationale de chemins de fer a en effet décidé de punir sévèrement les clients qui voyagent avec un billet qui ne porte pas leurs prénom et nom, ce que Sophie Vouzelaud ignorait et qu’elle a tenté de faire comprendre au contrôleur avec sa voix particulière de Sourde oralisée. « Il me parlait comme si j’étais anormale, comme si j’étais une fraudeuse, proteste-t-elle sur Facebook. C’est normal chère SNCF d’être discriminée en raison d’un handicap par un agent d’un service public ? » Face au tollé, la SNCF a finalement présenté ses excuses et annulé l’amende…

Samedi 9 novembre – Institutions – Un mort dans un incendie.

Le foyer pour adultes handicapés Les Lauriers, à Villeneuve d’Ascq (Nord), a subi un incendie au petit matin. Les pompiers ont découvert dans les décombres un pensionnaire âgé de 36 ans décédé et un second, gravement blessé, qui a été hospitalisé. Selon les premières constatations, le feu serait parti d’un couloir, probablement du fait d’un court-circuit électrique, et s’est propagé dans une chambre. Ce foyer qui héberge 84 personnes en chambres à deux lits est géré par une association locale.

Vendredi 8 novembre – Les ratés de la compensation.

  • Cagnotte et recyclage de bouchons pour collecter l’argent nécessaire aux matériels de vie à domicile et véhicule adapté pour une jeune tétraplégique des Côtes d’Armor.
  • Il reste 11.000 élèves handicapés sans AESH malgré leur attribution par les MDPH, doit concéder la ministre Sophie Cluzel sur Europe 1.
  • L’association Le petit Pausailleur qui offre du répit à des familles d’enfants et jeunes handicapés est menacée par la baisse constante des subventions.
  • La MDPH de Guadeloupe est envahie par des usagers qui dénoncent des retards importants, de nombreuses pertes de dossiers, un accueil défaillant et l’absence de réponses qui perdurent depuis des années.
  • Les locataires handicapés d’une tour de 15 étages à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) sont privés d’ascenseur depuis deux semaines et leur bailleur vient juste de les informer de la prochaine communication d’un planning de remise en état.
  • Une soixantaine d’élèves sont scolarisés sans AESH faute de budget dans le Puy-de-Dôme.
  • Un jeune myopathe renonce à des études d’histoire à Villeneuve-d’Ascq (Nord) faute d’accessibilité et de preneurs de notes.

Vendredi 8 novembre – Transports/Accessibilité – Silence sur StatioNord.

La SNCF refuse de communiquer toute information sur le futur accueil des voyageurs handicapés qui emprunteront la gare du Nord (Paris), qui doit être agrandie et restructurée d’ici 2024 (lire l’actualité du 2 octobre 2019). Interrogé sur le projet architectural et les cheminements piétons afin d’apprécier l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite ou handicapées, un porte-parole répond : « Pour le moment nous ne prenons pas la parole sur le projet de la Gare du Nord car l’enquête publique est sur le point de débuter. Durant cette période, l’autorité concédante, SNCF Gares&Connexions, comme son partenaire, StatioNord, ne peuvent communiquer au sens le plus large. » Les futurs clients handicapés devront donc attendre la délivrance du permis de construire, début 2020, pour savoir à quel sauce ils seront accommodés. Ils pourront toutefois exprimer leur avis que ce projet à la faveur d’une enquête publique qui se déroulera dans des mairies d’arrondissement du 20 novembre 2019 au 8 janvier 2020.

Jeudi 7 novembre – Handicap Mental – Carences du 4e plan autisme.

Dans un communiqué, le Comité d’entente qui réunit 55 associations de personnes handicapées dénonce « la prise en compte des personnes autistes, oubliées des politiques nationales ». Il déplore qu’un an et demi après la mise en oeuvre de la Stratégie gouvernementale sur l’autisme au sein des troubles neuro-développementaux « les enfants et adultes autistes avec des profils sévères restent insuffisamment pris en compte par cette Stratégie. » Il s’agit là des « personnes qui ont besoin d’un accompagnement professionnel 24/24h, 365 jours par an ». Le Comité d’entente tire argument du film Hors Normes actuellement diffusé en salles dans lequel « le grand public peut mesurer l’ampleur des besoins liés à l’autisme » pour demander « au Secrétariat d’État des Personnes Handicapées de définir une réelle politique d’accompagnement pour les personnes autistes avec des profils sévères, notamment les adultes […] Les associations constatent, un peu partout en France, un déficit de professionnels suffisamment formés, des accompagnements en nombre insuffisant, des notifications MDPH non satisfaites, qui se traduisent par des ruptures de parcours graves pour les personnes et leurs familles, et des exclusions du fait d’un certain nombre de dispositifs inclusifs faute d’accompagnement adaptés et suffisants (habitat, scolarisation, accompagnement à la vie sociale, emploi, etc.). » Le Comité déplore également « un manque d’ambition » dans l’arrêt des exils en Belgique, rappelant que chaque année 350 adultes, enfants et jeunes supplémentaires ont été placés en Wallonie depuis 2016, alors que la secrétaire d’État aux personnes handicapées de l’époque voulait stopper cette pratique (lire l’actualité des 18 septembre et 8 et 23 octobre 2015).

Mercredi 6 novembre – Politique – Abad dirige les députés Les Républicains.

Le groupe parlementaire Les Républicains a élu à sa présidence le député de la 5e circonscription de l’Ain, Damien Abad. Il remplace à cette fonction Christian Jacob, élu pour sa part à la présidence du parti. Agé de 39 ans et handicapé moteur du fait d’une arthrogrypose, Damien Abad accède à une importante responsabilité politique, montrant ainsi qu’un professionnel de la politique peut, tout comme un autre, devenir un politicien de premier plan. Il a été conseiller municipal dans le Gard de 2008 à 2010, député européen (2009-2012), conseiller régional Rhône-Alpes (2010-2015), actuellement député de l’Ain depuis 2012 et conseiller départemental depuis 2015; il a d’ailleurs dirigé ce département pendant deux ans avant d’abandonner cette présidence à cause des nouvelles règles de non-cumul de mandats électoraux.

Mardi 5 novembre – Transports – Orléans réforme Access’Tao.

L’exploitant du réseau de transports collectifs TAO des 22 communes de l’agglomération d’Orléans (Loiret), la société Keolis filiale de la SNCF, va renforcer son service adapté aux personnes handicapées. A partir du 2 décembre, les 180 clients réguliers du service adapté de porte à porte Access’Tao bénéficient d’horaires élargis de fonctionnement : 6h30 à 21h du lundi au jeudi, les dimanches et jours fériés (contre 6h45 à 19h30 actuellement en semaine et les samedis, dimanches et les jours fériés 18h30), jusqu’à 00h30 les vendredis et samedis (au lieu de 23h). La réservation d’un transport pourra être effectuée quelques minutes avant l’heure souhaitée, dans les limites de disponibilité du service pour lequel les véhicules affectés passeront de 5 à 12. Access’Tao est réservé personnes handicapées motrices ou visuelles domiciliées dans la Métropole Orléanaise qui ne peuvent utiliser le réseau bus et tram et ne sont pas prises en charge par un établissement médico-social ou scolaire. Un trajet coûte 1,50€ quelle que soit sa longueur.

Lundi 4 novembre – Surdité/Cécité – Centres-relais toujours inaccessibles.

Plus d’un an après leur mise en service, les deux applis mobiles RogerVoice et Free-Deafi faisant fonction de centre-relais des conversations téléphoniques et les adaptations de services administratifs ou consommateurs ne sont toujours pas utilisables par les usagers sourdaveugles. « Les discussions n’ont guère avancé, explique le Réseau National des SourdAveugles (RNSA). A notre connaissance, le service demeure inexistant pour les sourdaveugles braillistes, et les adaptations nécessaires à la basse vision demeurent très incomplètes et hétérogènes. Nous avons des discussions en cours avec certains services et d’autres ne répondent pas à nos sollicitations. Peu d’avancées, pour résumer, depuis un an. » Lire aussi cette enquête.

Samedi 2 novembre – Les initiatives de la semaine.

  • Sur les presque 30.000 spectateurs des Nuits de Champagne, à Troyes (Aube), 250 handicapés ont assisté à des représentations grâce à une action handi-accueil.
  • L’Agence Régionale de Santé Bourgogne-Franche-Comté souhaite « casser le systématisme du parcours en milieu protégé » en développant l’emploi accompagné.
  • L’association Mam’s Elles et Cie poursuit en Vendée son accueil des enfants en mixité handi-valides en créant une formation à la langue des signes, bébés signeurs, impliquant tous les parents qui le souhaitent (lire aussi cet article en rubrique Parents).
  • Toujours en Vendée, la Société vélocipédique fontenaisienne veut s’ouvrir aux pratiquants handicapés et soutient un projet de vélo électrique adapté.
  • Les P’tits Potos de Thionville et Metz (Moselle) va étendre ses activités de courses hebdomadaires au secteur de Nancy (Meurthe-et-Moselle) pour embarquer en joëlette davantage encore de participants handicapés.
  • Une association dijonnaise agit activement pour que la ville rende accessible les animations de Noël, et la patinoire utilisable au moyen d’une luge.

Vendredi 1er novembre – Santé – Nouvelle complémentaire solidaire.

L’aide à la complémentaire santé (ACS) qui finançait sous condition de faibles ressources une partie du coût d’une mutuelle complémentaire fusionne aujourd’hui avec la Cmu-c (Couverture maladie universelle complémentaire). Cette nouvelle Complémentaire santé solidaire (CSS) couvre 100% du tarif Sécurité Sociale pour la plupart des soins de ville, hospitaliers, dispositifs médicaux tels que fauteuil roulant ou prothèse auditive dans le cadre du panier de soins « 100% santé« . Les bénéficiaires sont également exemptés des multiples franchises médicales sur les consultations, actes chirurgicaux, médicaments, etc. Pour obtenir la CSS gratuitement, les ressources du demandeur doivent être inférieures à 746€ par mois pour une personne seule ou 1.118€ pour un couple (voir ce barème en cas d’enfants à charge). Les personnes seules dont les revenus n’atteignent pas 1.007€ (1.510€ pour un couple) peuvent en bénéficier moyennant une participation mensuelle allant de 8 à 30€ selon âge ou situation. Les Allocataires Adultes Handicapés peuvent la demander s’ils n’ont pas d’autres ressources et ne perçoivent pas l’un des deux compléments. Si le total AAH à taux plein de 900€ et Majoration Vie Autonome (MVA) de 104,77€ est inférieur à 1.007€, la MVA n’est versée qu’en cas de droit à une allocation logement dont le montant fera dépasser ce plafond de ressources; le total AAH + Complément de Ressources de 179,31€ dépasse également le plafond, de même qu’une AAH différentielle cumulée avec un salaire. Contrairement aux propos des ministres en charge du dossier, peu d’allocataires de l’AAH pourront bénéficier de la Complémentaire santé solidaire, tous les revenus (jusqu’aux dons d’argent ou gains de jeux !) étant pris en compte. Il en va de même pour les pensionnés d’invalidité ou rentiers pour accident du travail ou maladie professionnelle.

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