Les éditorialistes des médias de milliardaires ne se lassent pas de le proclamer : il faut travailler plus en acceptant de gagner moins, pour réduire le coût du travail et le déficit budgétaire de la France. Déficit qu’ils imputent à la politique sociale, aux retraités, fonctionnaires et bénéficiaires de prestations sociales, toutes gens qui coûteraient cher sans rien rapporter. Les grands patrons surfent sur le vent trumpiste venu d’outre-Altantique, qui veut contraindre l’opinion, diriger les moeurs, emprisonner les protestataires, orienter l’épargne vers le tout business pour mieux déposséder la grande masse de la population. Dans ce projet de société autoritaire, aucune place pour les pauvres, les retraités, les agents publics, tous vus comme des parasites à écraser.
C’est cette approche que notre précédent Premier ministre, François Bayrou, avait fait sienne en annonçant en juillet dernier un projet de budget pour 2026 organisant une année sans maintien du pouvoir d’achat des fonctionnaires, retraités et « assistés » : pas de revalorisation, à hauteur de la hausse des prix, de leurs rémunérations, pensions et prestations. Si cette ligne politique a valu à Monsieur Bayrou d’être démissionné par les députés début septembre, elle est reprise en totalité par son successeur, le très droitier et réactionnaire Sébastien Lecornu. Lequel vient de déposer au Parlement le même texte qu’il s’efforcera de faire aboutir d’ici la mi-décembre; par la loi ou ordonnance, peu importe la méthode pourvu que le résultat soit là : opposer les travailleurs à ceux qui profitent de leur retraite après une vie de labeur, à ceux qui ne parviennent pas à travailler du fait de leur(s) handicap(s) ou de leurs conditions dégradées de vie, ainsi qu’aux fonctionnaires dont l’utilité est niée depuis des décennies.
Raison de cette austérité teintée d’idéologie ultralibérale : le déficit des comptes publics qu’il faut absolument réduire sous la pression de la Commission Européenne. La dette publique de la France a augmenté de plus de 1.000 milliards d’euros depuis qu’Emmanuel Macron est président de la République. Durant ces années, plus de 200 milliards d’aides et subventions du budget de l’État ont alimenté les grandes entreprises sans réel contrôle ni résultats sur la croissance économique ou le maintien dans l’emploi. Toujours pendant ce septennat, les 500 plus grosses fortunes ont vu leur valeur doubler, passant de 571 milliards en 2017 à 1.128 milliards d’euros en 2024. Sur la même période, le taux de pauvreté n’a cessé de s’accroître au point de toucher 15% de la population, quasiment 1 français sur 6. Le budget Lecornu ne les épargnera pourtant pas, ils verront leurs maigres prestations sociales baisser en pouvoir d’achat l’an prochain, tout comme les retraités dont ce sera la première année d’une réduction durable des pensions : le projet de loi inscrit d’ores et déjà la volonté d’amputer pour les années suivantes l’indexation de leur montant sur la hausse des prix à la consommation.
Pour améliorer la vie de la population par l’enrichissement des plus riches, Emmanuel Macron avait, dès 2017, invoqué la théorie fumeuse du ruissellement : la consommation des riches profiterait aux pauvres. Huit ans après, force est de constater que cette théorie fonctionne parfaitement… mais à l’envers.
Laurent Lejard, octobre 2025.
Bonjour,
Pourquoi aucun média, aucune association, pas même Faire Face, ne dénonce les conséquences catastrophiques pour les handicapés de la suspension de la réforme des retraites?
Cette réforme avait apporté de véritables avancées sociales pour les travailleurs handicapés en simplifiant l’accès à la retraite anticipée pour handicap.
Toutes ces mesures positives vont être balayées alors que nos politiques auraient au moins pu les conserver, même s’ils suspendaient le reste de la réforme.
A nouveau, les handicapés sont les grands oubliés et perdants et personne n’en parle.
Cette suspension fait reculer ma date de retraite de… 5 trimestres !!
SVP, Faire Face, vous nous avez toujours superbement défendus, alors dénoncez ce scandale qui va impacter injustement TOUS les travailleurs handicapés !
Afin que ces mesures soient préservées même en cas de suspension de la réforme.
Grand merci à vous.