La sexualité des personnes en situation de handicap est un sujet tabou dans la société française malgré quelques timides avancées. De ce fait, peu d’espace de parole et d’information sont mis en place dans les établissements recevant des personnes handicapées et il n’existe aucune brochure sur le thème « contraception et handicap ». Au niveau des structures médicales (planning familial, cabinets gynécologiques), très peu sont accessibles tant au niveau de l’entrée des toilettes que sur le plan des équipements médicaux, par exemple les tables de gynécologie ne sont pas adaptées puisqu’elles ne montent pas ou ne descendent pas à hauteur de fauteuil et très peu de professionnels sont formés à la thématique de la sexualité et du handicap. Certains examens médicaux sont difficiles car les appareils ne sont pas adaptés, par exemple la mammographie, en conséquence de quoi beaucoup de femmes en situation de handicap ne vont pas consulter et passent à côté d’examens importants de dépistage.

Au cours de nos différentes actions, des personnes nous ont témoigné qu’elles avaient subi des violences sexuelles du fait de leur vulnérabilité. Elles sont prêtes à tout faire pour garder leur partenaire, très peu d’articles ou d’enquêtes abordent cette thématique. Désir d’enfant et parentalité sont peu pris en compte en France. Le seul établissement qui accompagne la parentalité avec une consultation maternité et handicap est l’Institut Mutualiste Montsouris à Paris : il en faudrait beaucoup plus. Dans ces situations, aucune aide à la parentalité n’existe, cependant nous pourrions voir si les politiques évoluent vers une Prestation de Compensation du Handicap consacrée à l’aide à la parentalité quand les parents sont en difficulté par rapport à leur situation de handicap.

Les revendications de l’association Handivol restent et resteront pour une meilleure prise en compte de la vie affective et sexuelle : mise en place dès le plus jeune âge d’actions d’éducation à la vie affective et sexuelle, enquête sur la sexualité des personnes en situations de handicap (notamment en abordant des thèmes comme le consentement, les violences sexuelles, le choix dans la contraception, etc.), développement de services de maternité handicap à travers toute la France, mise en place de l’accessibilité des structures médicales telles que les plannings familiaux et les cabinets gynécologiques, aide à la parentalité dans le cadre de la PCH afin d’aider les parents en situation de handicap, formation sur le handicap pour les sages-femmes, les gynécologues et les obstétriciens.

C’est grâce à toutes ces mesures qu’une meilleure reconnaissance des femmes handicapées sera perçue par la société.


Fabrice Selly, fondateur et Trésorier d’Handivol, mars 2015.

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