Cela faisait bien des années que l’été n’était attendu avec autant d’impatience. D’abord à cause d’un climat alternant tempêtes, orages et coups de chaleur sur la plupart des régions, transformant le printemps en périodes de vigilance météorologique. A ce printemps pourri succède un été laborieux pour la nouvelle équipe gouvernementale que le Président Sarkozy veut faire avancer à marche forcée sur le chemin des réformes. Quel aspect auront donc à la rentrée le droit et les revenus du travail ? En l’absence d’annonces particulières, les revenus des personnes handicapées ne devraient pas évoluer ces prochains mois : pas d’augmentation des allocations, ni d’inclusion dans le projet d’extension du Revenu de Solidarité Active. Un statu quo ne satisfaisant pas les grandes associations nationales, qui attendent d’être reçues par la nouvelle Secrétaire d’Etat à la solidarité, Valérie Létard. Cette sénatrice ex-U.D.F avait, en janvier dernier, présenté et fait adopter par le Sénat une « réformette » toilettant certaines dispositions relatives aux minima sociaux dont avait toutefois été exclue, lors des débats préparatoires, l’Allocation Adulte Handicapé. Le débat sur le statut de cette prestation demeure toujours ouvert entre les pouvoirs publics et les associations, les premiers la considérant comme un minimum social spécifique, les secondes comme un revenu de remplacement. L’impact est important au regard de la volonté d’imposer une politique de retour « volontaire » au travail, dite d’activation : une telle politique vise à contraindre le bénéficiaire d’un minimum social à accepter un plan de retour à l’emploi ou un travail d’intérêt général, et à défaut de lui supprimer ledit minimum social. C’est ce qui attend les futurs bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active.

Mais les allocataires adultes handicapés ne seront pas concernés, le sujet a été tranché par le Président Sarkozy, dans son discours du 9 juin lors du Congrès de l’Unapei. Il a nettement dissocié l’A.A.H et l’expérimentation d’un revenu de solidarité active confiée à Martin Hirsch, Haut-Commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté, censé « toujours garantir un vrai supplément de revenu entre celui qui travaille et celui qui ne travaille pas ». Nicolas Sarkozy veut « qu’un même principe s’applique aussi aux allocations versées aux personnes handicapées » qui accèdent à un emploi, ce qui confirme la différence de traitement entre les pauvres « de droit commun » et ceux qui sont handicapés…

Laurent Lejard, juin 2007.

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