15€ sur 100€ dépensés : telle pourrait être, dans quelques semaines la part des dépenses de médicaments que le Gouvernement laisserait à la charge des personnes prises en charge à 100% au titre d’une affection longue durée (A.L.D). Pourrait s’y ajouter une taxe forfaitaire sur chaque boite de médicament, sur le principe de celle qui est appliquée aux actes médicaux.

La plupart des personnes vivant avec une déficience nécessitant un suivi médical régulier bénéficient d’un 100% déjà théorique : de nombreux médecins spécialistes pratiquent le dépassement d’honoraires et font payer leurs consultations jusqu’à trois ou quatre fois plus cher que le tarif remboursé. Des produits ne sont pas pris en charge parce qu’ils ne figurent pas dans la liste des produits et prestations remboursables (L.P.P.R qui a remplacé le TIPS); c’est notamment le cas de nombreuses sondes urinaires ou étuis péniens. Actuellement, bien des personnes avisées se pressent de demander le renouvellement d’un matériel, tel un fauteuil roulant, avant qu’il soit pris en charge par la nouvelle prestation compensation à partir du 1er janvier prochain; elles préfèrent affronter les formalités exigées par les Dispositifs Vie Autonome, redoutant que la future prestation soit davantage contingentée, réduite et bureaucratique.

Il parait que l’ensemble de ces mesures, qui entrent dans la réforme globale de la protection sociale en France, est destiné à conforter et pérenniser le système après en avoir assaini les finances. Mais pour l’instant, les finances qui sont en cours d’assainissement, par le vide, sont celles des personnes handicapées consommatrices de soins pour se maintenir en bonne santé. On connaît trop bien le dicton : « mieux vaut être riche et bien portant que pauvre et malade »…

Laurent Lejard, septembre 2005.

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