L’alerte est donnée par le Comité pour le Droit au Travail des Handicapés et l’Égalité des Droits (C.D.T.H.E.D), éditeur depuis 13 ans d’une petite revue trimestrielle. Le Comité s’honore de ne pas vivre de subventions et de publier une revue sans publicité. Cette indépendance a un coût que supportent les adhérents. Un coût soumis à une inflation galopante, 250%, qui est le taux d’augmentation de la tarification postale appliquée aux revues : la Direction de la Poste, qui demeure théoriquement un service public, a obtenu du Gouvernement en juillet dernier un réaménagement des tarifs appliqués et des modalités de distribution de certains types de courrier. Parmi eux figurent les publications de petites associations pour lesquelles aucun distinguo n’est fait avec les grands magazines et autres périodiques. Pour bénéficier d’un tarif postal réduit (qui augmente néanmoins de 35%), ces associations devront fournir des revues pré-triées dans l’ordre des tournées des facteurs. Pour cela, elles devront acheter (très cher) des logiciels à des filiales privées de la Poste, leur permettant d’effectuer le travail de la Poste à la place de la Poste. Si elles n’ont ni le temps ni les moyens, elles paieront le prix fort et subiront 250% de coût supplémentaire d’expédition.

Mardi 18 janvier était une journée de protestation contre les nouvelles orientations d’une entreprise qui n’est déjà plus un service public, de nombreux usagers le vivent au quotidien. Des orientations dont les associations de personnes handicapées seront victimes; il ne restera plus à cette entreprise à but lucratif, pour tenter de redorer son blason à moindre frais, d’envoyer devant les médias l’un de ses faire-valoir sociaux, sa Mission Handicap, dont le silence est assourdissant…

Laurent Lejard, janvier 2005.

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