A l’époque de sa jeunesse, les grands handicapés n’avaient guère de chance de poursuivre des études. Pourtant, Monique y réussit, soutenue par ses parents elle alla au-delà du Bac, en suivant des cours par correspondance. Son handicap de naissance la laissait en fauteuil ou allongée. Ne pouvant prétende à un emploi comme tout un chacun, elle mit son talent au service des autres, et des enfants notamment, dans l’enseignement des mathématiques. Ce sont des dizaines, des centaines de mômes qui ont défilé dans le salon ou la chambre de Monique, qui les recevait avec le sourire, même allongée, son chien ou son chat pas très loin.

Ne se plaignant pas de son sort, elle fit bouger les mentalités, organisant des camps de vacances pour jeunes handicapés avec l’A.P.F. Ces camps mettaient en contact handicapés et valides, nouant des amitiés qui perdurent pour certains. Elle a permis à des personnes handicapées de devenir des hommes et des femmes ordinaires, oubliant leur infirmité, et de changer le regard des valides. Vivre libre et debout, c’était son souhait. Courageuse à l’extrême, elle menaça de faire la grève de la faim si les demandes justifiées des grands handicapés n’étaient pas écoutées. Elle fut d’ailleurs reçue à Paris au Ministère de la Santé (lire ce portrait).

Elle créa à Pau l’association Handicap Service pour venir en aide à un myopathe aujourd’hui disparu et dont le nom sera porté par un futur immeuble Palois, conçu et aménagé pour grands handicapés. Un projet que Monique avait encouragé de ses voeux, vingt ans auparavant. Autre point fort de son demi- siècle, la parution, à son initiative, d’un film qui relate une journée d’un grand handicapé, du lever au coucher.

Il ne faudrait pas croire que la vie de Monique fut triste et malheureuse, au contraire, elle avait le don de regrouper les gens, n’hésitant pas à organiser des repas conviviaux et de mémorables parties de tarot ! Quand sa santé lui laissait un répit, c’était un boute en train qui appréciait la gaieté, les histoires drôles… Elle dégageait une énergie et une force de caractère qui ne pouvaient que forcer l’admiration.

Ceci pour dire à Berthe et Victor, ses parents, à ses frères, à tous ceux qui l’aiment, que Monique manquera mais qu’elle restera longtemps dans les esprits et dans les coeurs.


Les membres de l’association Handicap Service, janvier 2005.

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