Il y a un an, le 14 juillet, le Président de la République annonçait la mise en place d’un chantier prioritaire en direction des personnes handicapées, notamment. La Coordination Handicap & Autonomie constate que si le travail effectué depuis par le Secrétariat d’État dirigé par Madame Marie- Thérèse Boisseau est sans précédent sur une aussi courte période, la réalité reste dramatique à la base. Cela pour deux raisons :

D’une part, un important manque de moyens financiers comparés au chantier à mettre en oeuvre. La population des personnes handicapées est sinistrée à un point que l’on n’imagine pas. De ce point de vue, on ne peut offrir de l’espoir à des centaines de milliers de personnes sans y mettre tous les moyens nécessaires. Faute de quoi le désespoir et la lassitude devant les lourdeurs administratives mènent à la mort, comme cela vient d’être le cas avec Robert Larue qui s’est laissé mourir à l’hôpital de Béziers, lassé de souffrir, de se battre et d’espérer en vain.

D’autre part, il est urgent de faire bouger les mentalités si l’on veut que la volonté étatique se concrétise de façon efficace. Il est urgent de mettre en place un programme de sensibilisation et d’éducation des Français si l’on veut que l’intégration ne soit pas qu’un mot creux. Notamment en direction de certains responsables de Directions Départementales des Affaires Sanitaires et Sociales, de la Direction Générale de l’Action Sociale et autres, qui ont beaucoup de mal à concevoir la personne handicapée autrement qu’assistée. Allant jusqu’à être réticents à appliquer les circulaires d’octobre 2002 et mars 2003.

Aujourd’hui, la Coordination Handicap & Autonomie demande que davantage de moyens soient débloqués très vite, afin de répondre aux nombreuses situations dramatiques qui se présentent tous les jours et pour que l’espoir né d’une promesse ne soit pas étouffé dans l’oeuf. Qu’une campagne de communication soit mise en place rapidement, entre autres, pour sensibiliser les fonctionnaires au virage pris par la France en matière de politique du handicap. Enfin, nous souhaitons l’annonce de mesures significatives et emblématiques, telle que la suppression de la mise sous condition de ressources des allocation adulte handicapée et complémentaire tierce personne (AAH et ACTP) ; une telle mesure réparerait une injustice discriminatoire, notamment à l’encontre des couples, sans pour autant grever la bourse de l’État.

Le temps de la réflexion est passé, il faut maintenant agir et oser. Oser, tous ensemble et pour chacun, de nouveaux choix de société, une nouvelle culture de l’autre et de la différence.


Marcel Nuss, porte-parole de la Coordination Handicap & Autonomie, août 2003.

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