C’est le Figaro du 23 octobre, sous la plume de Sophie Huet, qui nous l’apprend. Elle a interrogé de nombreux députés UMP sur le nom et la fonction des ministres et secrétaires d’Etat. On ne résiste pas au plaisir de citer quelques perles de nos élus au sujet de Madame Boisseau, ou plutôt « Mme de Boissieu » selon Alain Moyne-Bressant (Isère) qui semble confondre République et Monarchie. Alain Marleix (Cantal) est « imbattable sur la composition du premier comme du second gouvernement Raffarin » mais ne peut citer le nom de la Secrétaire d’Etat aux personnes handicapées. Christian Estrosi (Alpes-Maritimes) préfère s’en tirer par une rigolade, « ce n’est pas gentil de me poser la question ». Répondra-t-il la même chose quand l’un de ses électeurs lui demandera ce qu’il fait en faveur des personnes handicapées ?

C’est en effet là qu’est le vrai problème, mis en évidence par notre consoeur, au- delà de l’absence actuelle de notoriété de Madame Boisseau. Comment les députés de la majorité présidentielle abordent- ils l’action en faveur des personnes handicapées définie le 14 juillet dernier comme l’une des trois priorités nationales du Président de la République, l’homme qu’ils soutiennent ? En ces temps de coupes dans les budgets sociaux, les Elus de la Nation accorderont- ils quelque attention aux 537.000 handicapés dépendants vivant à domicile et aux 11.426.314 qui se déclarent gênés quotidiennement dans leurs activités par une déficience légère ou lourde (enquête HID 1999- 2002, analyse en Focus) ? Ces 20% de la population française attendent de leurs élus qu’ils s’intéressent à leur sort, pas qu’ils se moquent d’eux.

Laurent Lejard, octobre 2002.

Partagez !