Un film, un livre, un documentaire télévisé, un mémoire universitaire, la vie intime et la sexualité des personnes handicapées sont dans l’actualité. Et pas uniquement celle des handicapés moteurs, présentée dans le film Nationale 7 (réalisé en 2000 par Jean-Pierre Sinapi), dans un livre écrit récemment par le médecin sexologue, Bernadette Soulier, ou dans un documentaire diffusé sur La Cinquième. Le magazine L’Agrandi nous apprend qu’un médecin lyonnais vient de rédiger un mémoire à partir des témoignages d’aveugles et de malvoyants sur la question.

« En France, pour la société, les personnes handicapées n’ont pas de sexualité » : le propos d’Alain Giami, chercheur à l’Inserm (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) est aujourd’hui battu en brèche, même si « l’institution étouffe la sexualité ». C’est vrai, les centres de rééducation ou de longs séjours ne sont pas connus pour être des lieux de plaisir sensuel. Enfin, pas tous !

Certes, l’érotisme modèle est ici remis en question : les personnes lourdement handicapées sont assez rarement des pin-up bien carrossées ou des bellâtres virils. Mais l’altération physique, sensorielle ou mentale n’empêche pas d’avoir des sentiments à exprimer et une vie à assumer. A protéger aussi des risques liés à la sexualité : maladies transmissibles, contraception, rapports non désirés.

Espérons que la publicité faite autour des livres et émissions abordant la vie sexuelle des personnes handicapées feront enfin sortir ces dernières de l’invisible « quatrième sexe » dans laquelle notre société les avait enfermées.

Laurent Lejard, septembre 2001.

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