S’il est une constante en France, c’est la place royale qu’elle réserve à l’automobile. On peut considérer qu’elle est le coeur de l’économie nationale. La voiture est omniprésente, moyen de transport privilégié mais bien plus encore, outil de puissance au service de l’affirmation de soi. La France est aussi la lanterne rouge de l’Union Européenne en matière de sécurité routière.

Dans un contexte ou chaque année environ huit mille personnes meurent dans des accidents de la circulation, environ 160.000 sont blessées dont 30.000 mutilées ou handicapées à vie, on ne peut que se réjouir de la tolérance zéro proclamée par Jean- Claude Gayssot. Même si elle ne concerne pour l’instant que les « ponts », 30% de vies sauvées lors de ceux des 1er et 8 mai 2001, nous annonce le ministre. Le même ministre des transports qui s’était engagé en 1997 à réduire de 50% en 5 ans le nombre de victime de la délinquance routière. A un an de l’échéance, il lui reste du chemin pour atteindre l’objectif !

Citons quelques pistes : traquer l’alcoolémie au volant à la sortie des boîtes de nuit et des bals de campagne, mettre un terme aux rodéos sauvages qui se déroulent chaque semaine au vu et au su des autorités, interdire la publicité agressive vantant les performances et la puissance des véhicules, améliorer la sécurité du réseau routier et notamment l’état des routes secondaires, faire réellement appliquer le Code de la Route et les sanctions qu’il prévoit en empêchant de « faire sauter » les contraventions…

Ce qui pourrait se résumer à une simple volonté : remettre la voiture à sa place et dans son rôle, un moyen de transport permettant d’aller d’un endroit à l’autre, et non pas un phénomène de société fabriquant à la chaîne du trauma crânien, du para et du tétraplégique…

Laurent Lejard, mai 2001.

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