L’Organisation des Nations-Unies a décrété, en 1993, que chaque année le 3 décembre serait dédié aux personnes handicapées, à la promotion de leur intégration, à la connaissance de leurs conditions de vie, à des initiatives solidaires. Chaque année, nous avons, nous autres handicapés français, le souvenir qu’il doit se passer quelque chose le 3 décembre… mais quoi ?

Rien. Rien du tout, le vide abyssal, le non-évènement. Qu’écrire d’autre ? Où sont les manifestations de solidarité, les initiatives citoyennes, les actions d’informations, ou même les réunions de dames patronnesses se penchant sur « leurs » handicapés ? Absentes de l’agenda. Certains nous disent que c’est la faute au Téléthon, montré tel un vampire avide de bénévolat, de bonnes volontés et de générosité publique. C’est un argument partiellement valable : le Téléthon, et c’est sa grande réussite, mobilise chaque début décembre (les 8 et 9 cette année) des dizaines de milliers de bénévoles qui collectent à travers d’innombrables initiatives des centaines de millions de francs auprès de millions de donateurs.

C’est aussi un argument spécieux qui permet d’évacuer bien facilement la réflexion sur ce que pourrait être, en France, cette Journée des personnes handicapées. Parce que l’orientation que lui ont donné les Nations- Unies puis l’Union Européenne n’est pas politiquement neutre : elle promeut l’individu, son autonomie, son indépendance d’action et de pensée, la pleine reconnaissance de son intelligence d’être humain. Un excellent programme pour notre très prochain troisième millénaire…

Laurent Lejard, décembre 2000



Nota : Pour vous informer sur les initiatives européennes à l’occasion de cette journée internationale, consultez ces pages spéciales du Forum Européen des Personnes Handicapées.

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