« J’aime le chant depuis toute petite ! » Angie a la chanson dans le sang, et même si elle a trop longtemps hésité, qu’elle ne s’est pas donné toutes les chances, elle vit désormais sa passion. Malgré une tétraplégie « attrapée » au détour d’un accident de voiture il y a 21 ans. « J’ai rencontré, bien après, l’homme qui est devenu mon mari, Erik, un musicien, un batteur qui m’a poussée, soutenue, j’avais un peu la trouille. » Voilà déjà 15 ans qu’Angie conduit sa carrière avec celui qu’elle aime : « Je me montre moi avec mon fauteuil. J’aime beaucoup le public, le partage, l’émotion, l’énergie, la complicité avec mon mari. » Et aussi d’autres musiciens avec lequel ils forment le groupe Angie&Co : en lice dans le concours Thau en scène, ils comptent sur les votes du public pour parvenir en finale, le 6 juillet prochain. Leur répertoire, des standards français et anglo-saxons soul, rock, blues, mais aussi leurs propres compositions, tel le clip La revoir encore. « J’adore les chanteuses à voix, avec du caractère, Janis Joplin, Aretha Franklin. » La voix d’Angie est dans ce registre, rugueuse mais aussi souple, douce, mélodieuse, sans complaire aux torsions vocales imposées par certaines émissions télévisées, ce qui lui permet de se risquer à affronter des légendes : elle chante Brel (« Quand on a que l’amour »), Renaud (« Mistral gagnant »), Cabrel (« La corrida »), en apportant ce qu’elle est, son interprétation.

Chose rare, Angie et Erik ne font pas que vivre la chanson, ils en vivent : « On a des dates toutes les semaines pour des événements, des fêtes privées, des festivals. Cet été on sera en première partie d’Amir le 4 juillet aux Nuits de Berre-l’Etang (Bouches-du-Rhône) devant plusieurs milliers de spectateurs. » Ils auront une demi-heure pour les séduire. Et début août, le couple participera au premier festival Le Salagou en chanson, à quelques kilomètres de leur maison de Clermont-l’Hérault, pour plusieurs interventions pendant les quatre jours de l’événement.

Angie a dépassé le handicap, même s’il pèse au quotidien : « Nos relations humaines sont positives, par le biais de la musique. On me voit autrement. En montant sur scène, je veux dépoussiérer le handicap, montrer une autre image. C’est de l’espoir, peu importe le handicap, tout est possible. » Avec son mari, elle élabore un projet de tournée, « Angie and the rolling show », pour lequel ils cherchent les moyens techniques et financiers qui leur manquent encore, en lançant un appel aux bonnes volontés. Parmi ses souvenirs enchantés, un concert dans la cour du château de Chambord lors d’une fête de la musique. Cette année, c’est à Limoges qu’elle va la fêter. Elle compte sur le public pour percer mais pas sur les shows télé : sa tentative d’intégrer le concours « The Voice » n’a pas abouti, un effet indésirable du fauteuil roulant ? Mais ce n’est pas ce qui la fait (dé)chanter : « Je suis autant touchée par 50 personnes dans un petit café l’hiver que par une grande scène. La complicité avec Erik est très forte, c’est notre histoire à nous qu’on chante, notre histoire d’amour et de musique ! »

Laurent Lejard, juin 2019.

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