C’est sous la bannière Action Handicap que quatre organisations nationales, L’ADAPT, Association des Paralysés de France, Fédération des Malades et Handicapés et les Oeuvres Hospitalières Françaises de l’Ordre de Malte, seront rassemblées cette année. Durant une semaine, du 17 au 23 mars, elles vont mettre en évidence l’inaccessibilité des cités aux personnes handicapées physiques. Les actions d’information du public seront conclues par une quête sur la voie publique le samedi et le dimanche destinée à alimenter le financement d’initiatives.

On constate néanmoins que les objectifs de chaque organisation divergent quelque peu. L’Adapt (Ligue pour l’adaptation du diminué physique au travail) veut faire de sa participation à la Semaine un tremplin pour les Etats- Généraux de la Citoyenneté qu’elle organise en ce moment et qui connaîtront leur conclusion le 4 avril à Paris, à l’occasion d’une grande réunion de synthèse: « Dans chaque établissement géré par notre association, les pensionnaires et les stagiaires seront incités à s’exprimer sur les cahiers de priorités citoyennes » précise Fabienne Dubosc, chargée de communication à l’Adapt. Un relais sur Internet est en cours de finalisation, afin de recueillir les contributions du public et mettre en évidence les revendications exposées. « L’Adapt ne s’associe pas à la quête sur la voie publique, ajoute Fabienne Dubosc, elle réalisera quelques animations publiques et privilégiera le don en ligne, au moyen d’une nouvelle interface que nous venons de mettre en place ».

« La Fédération des Malades et Handicapées est peu connue, reconnaît Marie Penhouët, nouvelle chargée de communication. Ses actions lors de la Semaine visent à accroître le nombre de ses militants et à récolter de l’argent pour son fonctionnement ». Ce sont essentiellement des journées portes ouvertes qui seront organisées par les antennes départementales : « Nous aurions aimé réaliser des actions de terrain, sur l’accessibilité, explique Marie Penhouët, mais nous manquons de moyens humains et financiers; nous donnerons, dans nos bureaux, des informations législatives et juridiques sur ce sujet. La FMH est une association de défense, d’aide, elle est porteuse de fortes convictions. Elle ne gère pas d’établissements ». Marie Penhouët estime que la quête sur la voie publique est nécessaire, parce que c’est une méthode habituelle pour de nombreux militants et également du fait du climat actuel vis- à- vis des associations « qui est peu positif ». Pour autant, un quart des bureaux départementaux refusent la quête comme moyen de financement…

L’Association des Paralysés de France quant à elle doit présenter dans quelques départements des actions de sensibilisation à l’accessibilité urbaine. On cite la Gironde, avec un parcours spécial mais sans plus d’informations à ce jour. Dans les Hauts- de- Seine, des bénévoles seront placées sur des lieux sensibles en terme d’accessibilité: sites accessibles à valoriser ou dont l’accessibilité laisse à désirer et est à améliorer. Sur chacun, les bénévoles APF distribueront des tracts pour expliquer leur action. Une animation est également prévue, qui consistera, pour les passants, à déposer des pièces de monnaie pour compléter un puzzle représentant un fauteuil roulant.

Les actions mettant l’accent sur le besoin nécessaire d’accès aux lieux publics des personnes handicapées motrices sont plus que nécessaires en France. Il est toutefois regrettable que celles d’Action Handicap servent de support à une mendicité publique qui est d’ailleurs refusée par certains organisateurs. En cette Année Européenne des Personnes Handicapées durant laquelle on demande à nos concitoyens de « changer leur regard », il serait dommage qu’ils leur accolent celle de mendiant…

Laurent Lejard, mars 2003

Note : Toutes les organisations participant à cette opération ont été contactées; seules l’Adapt et la FMH ont répondu à nos questions par l’intermédiaire de leur service de la communication.

Partagez !