La Côte-d’Azur, en hiver, réserve ses enchantements aux nostalgiques des temps jadis (ceux d’avant l’engouement pour les loisirs estivaux) et aux initiés qui savent y trouver une atmosphère ensoleillée, familiale, propice à de longs week-ends de détente sans stress. Et ce malgré l’affluence touristique qui saisit ponctuellement les lieux où se déroulent les festivités carnavalesques. Stationnement et circulation automobile deviennent certes difficiles (de nombreux axes sont fermés) et il est conseillé d’arriver sur place en avance mais le public bénéficie d’un accès aisé aux défilés, que ce soit dans les tribunes (payantes) ou le long des parcours. Les personnes handicapées disposent en outre de secteurs réservés où les utilisateurs de fauteuils roulants et leurs accompagnateurs sont accueillis aux premières loges ! Côté hébergements, il est évidemment déconseillé de s’y prendre au dernier moment et il faut s’attendre à une forte affluence côté restaurants mais l’ambiance à la fois festive et bon-enfant compense amplement ce désagrément. On sait, ici, s’amuser sans les excès de vulgarité ou d’alcool que l’on constate parfois ailleurs…

À Mandelieu, paisible port de pêche et de plaisance en bordure de la baie de Cannes, la Fête du Mimosa rappelle que cette fleur symbole de l’hiver, originaire de l’hémisphère sud, est également une spécialité locale, implantée ici à la fin du XIXe siècle et célébrée depuis les années 1930. Une Route du Mimosa, reliant Bormes-les-Mimosas (dans le Var) à Grasse a même été conçue pour les amoureux de ces lumineux bouquets jaunes que l’on retrouve à chaque coin de rue et qui s’exportent dans tout le pays. La Fête du Mimosa 2015, qui se déroulera du 18 au 25 février sur le thème « La jeunesse en fanfare », proposera, entre autres festivités, un spectacle « pyro-aquatique », l’élection de la Reine du Mimosa, une parade nocturne en centre-ville (un must pour les initiés, qui découvrent les chars en avant-première) et enfin l’apothéose: le grand corso fleuri de bord de mer, où le mimosa est offert par grappes aux spectateurs! Des emplacements pour personnes à mobilité réduite sont réservés, ainsi qu’un parking: renseignez-vous à l’office de tourisme.

À Menton, aux confins de la Côte-d’Azur, tout près de Monaco, c’est le citron que l’on célèbre depuis plus de quatre-vingts ans ! Et pour cause : cet agrume en cours de labellisation (la haute-gastronomie s’en délecte) est cultivé ici depuis la Renaissance. Évidemment, ce ne sont pas ces précieux fruits-là qui sont utilisés dans la confection des sculptures géantes et des corsos que l’on découvre en ville à cette occasion… Cette année, du 14 février au 4 mars, le thème tournera autour des « Tribulations d’un citron en Chine » et, comme les années précédentes, les visiteurs handicapés bénéficieront d’une excellente accessibilité, notamment sur le parcours des corsos. Lesquels, mariant le thème annuel et le fameux agrume avec beaucoup de poésie et d’humour, sont complétés par une époustouflante exposition de sculptures géantes, toujours composées d’agrumes, aux jardins Biovès, dans la partie moderne de la ville, non loin de la mer : à découvrir illuminés le soir, quand l’émerveillement gagne petits et grands. Attention, graviers mal roulants. La partie ancienne de la cité, bien que pentue (mais accessible avec aide en fauteuil roulant) offre par ailleurs maintes autres occasions de s’en mettre plein la vue, avec ses rues typiques, ses maisons colorées et ses panoramas sur le port ou la Grande Bleue…

Terminons ce rapide tour d’horizon par le roi des carnavals: celui de Nice, le doyen de la Côte, le plus spectaculaire et le plus couru. On y vient du monde entier pour admirer les gigantesques corsos et participer à la célébrissime bataille de fleurs (enchantement qui n’a plus de bataille que le nom). À la différence des autres carnavals de la région, celui de Nice, qui mobilise des milliers d’intervenants, est toujours ancré dans l’actualité. Aussi, en dépit de son aspect hollywoodien, un peu clinquant par aspects, peut-il être considéré comme un véritable héritier des carnavals de jadis: on y raille les puissants, on y tourne en dérision les sujets du moment, en versant de temps à autre dans une gauloiserie de bon aloi mais jamais dans l’offense. Entre chaque char, dont les figures, parfois aériennes, sont réellement immenses, des groupes de musiciens et d’artistes de rue déploient leurs talents et interagissent avec le public. Au menu cette année: l’histoire du « Roi de la Musique », thème dont on a hâte de connaître les variations… Le corso nocturne est un must d’autant plus inoubliable que les personnes handicapées bénéficient, place Masséna, d’une tribune spécifique littéralement aux premières loges de l’événement !

Informations et réservations auprès de l’office de Tourisme et par mél. Et puis il règne dans les rues de cette ville aux multiples attraits une atmosphère festive des plus réjouissantes, à cent lieues des clichés habituels sur Nice ou la Côte-d’Azur : jeunes, vieux, riches, pauvres, tout le monde s’amuse !

En s’organisant suffisamment en avance, on peut faire de ces carnavals un vrai but de voyage, passant d’un événement et d’une ville à l’autre, alternant visites culturelles, balades en bord de mer ou dans l’arrière-pays (l’un des autres secrets de la région) avant d’assister ou de participer aux festivités, toujours dans la meilleure accessibilité possible. Vous allez adorer l’hiver sur la Côte !


Jacques Vernes, janvier 2015.


Sur le web, le portail officiel du tourisme sur la Côte-d’Azur présente un tour d’horizon assez complet sur la destination, ainsi qu’un agenda des événements proposés tout au long de l’année, mais hélas sans mention d’accessibilité. N’hésitez pas à vous renseigner auprès des différents offices de tourisme, dont le personnel est formé à cette thématique. Consultez également cette page dédiée pour Mandelieu et celle-ci pour Nice. Et pour d’autres aspects, notamment artistiques, de la Côte-d’Azur, (re)lisez cet article paru en 2010 mais toujours d’actualité.

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