Le parachutisme est ouvert aux personnes handicapées en pratique tandem : un moniteur spécifiquement qualifié, harnaché au handiparachutiste, aide au départ du saut et assure l’atterrissage. Tout est réalisable en chute libre, des différentes figures de voltige, tonneaux, looping, trace où on laisse aller à la manière d’un vol plané… Les parachutistes s’élancent de 4.000 mètres d’altitude et effectuent 2.500 mètres de chute libre avant d’ouvrir le parachute. En compétition, des figures doivent être réalisées; filmées en vidéo elles sont ensuite analysées et notées par le jury.

Ce sport régi par la Fédération Française de Parachutisme (FFP) est ouvert à la plupart des personnes handicapées motrices ou intellectuelles, celles qui sont déficientes visuelles ou auditives demeurant dans le champ de la pratique valide. De même, des pratiquants amputés de jambe peuvent être autonomes. L’une des restrictions concerne les tétraplégiques, ceux qui ont conservé ou récupéré une partie de mobilité des membres supérieurs sont admis. Autres restrictions, le poids du sauteur qui doit rester dans le standard, et un âge minimum de 16 ans. « C’est le moniteur spécialisé qui apprécie l’aptitude du sauteur, précise Frédéric Rami, moniteur de parachutisme et référent handisport de la FFP. Pour obtenir une qualification en parachutisme handi, il doit avoir réalisé 500 sauts en tandem valide avant de suivre une formation spécifique. »

Côté matériel, une combinaison disposant d’un système de relevable des jambes sur le ventre est utilisée par les personnes handicapées des membres inférieurs afin qu’ils soient maintenus lors de l’atterrissage sans risque de gêner la réception au sol du moniteur qui porte l’handisauteur. « En chute libre, ajoute Frédéric Rami, les jambes sont simplement reliées au moniteur. » Pour impulser le saut depuis l’avion, une autre personne aide le moniteur.

Côté budget, le parachutisme est relativement abordable dans le cadre d’un entrainement régulier: 60€ environ le saut. « La France semble précurseur, conclut Frédéric Rami. Actuellement, une dizaine de pratiquants handicapés sont licenciés à la FFP et à la Fédération Française Handisport (FFH), qui reconnaît cette discipline, et huit d’entre eux sont venus participer au premier championnat de France de parachutisme handi. » Cette compétition s’est déroulée à Vichy (Allier) du 31 juillet au 3 août 2014.

Hémiplégique, Audrey Wongermez, 34 ans, pratique depuis quatre ans et se dit heureuse de participer à la meilleure connaissance du parachutisme handi : « J’en ai toujours eu envie. C’est un dépassement de soi, pour aller vers quelque chose qui nous effraie. Un jour, je me suis lancée, comme çà. Le baptême est impressionnant, c’est au deuxième saut qu’on prend son pied !  » Les séquelles de son hémiplégie l’empêchent de contrôler seule la voile, son bras gauche ne répond pas, ce qui l’a conduite à pratiquer en tandem : « On vole. J’ai des amis qui ne peuvent plus marcher, mais ils volent ! Il faut le vivre pour le comprendre; voler c’est magique ! On reçoit une forte décharge d’adrénaline, un plaisir atypique qui n’est comparable à rien. » A vous de tenter le grand saut ?

Laurent Lejard, août 2014.

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