Les vastes plages de sable bordant la mer du Nord sont les premières à avoir reçues le char à voile, dont la pratique s’est depuis étendue à la plupart des régions. En fait, ce sport- loisir n’est pas réservé au littoral. Les sols plats, goudronnés, herbeux ou de terre battue conviennent également tels les parkings, aérodromes, parcs d’expositions, etc. Il est toutefois indispensable que l’endroit soit venté… puisque Eole est le moteur du char à voile !

Lancé, comme souvent, dans le cadre d’activités de rééducation fonctionnelle, la pratique adaptée du char à voile par des personnes handicapées motrices est devenue un loisir presque comme un autre. Presque, parce qu’il nécessite une vaste étendue accessible, ce qui n’est pas simple pour une plage de sable lorsque l’on est sur fauteuil roulant ou entre deux béquilles, et également un engin aussi onéreux qu’encombrant qu’il faut de plus adapter puisqu’un char à voile se pilote avec les pieds et les mains. Pour l’initiation, les clubs spécialisés utilisent des biplaces (double coque parallèle); le palonnier est remplacé par un volant ou une barre de direction tenue d’une main, l’autre servant à border ou choquer la voile (ce sport utilise le langage de la voile, lire cet article qui contient un lexique). On peut rechercher la vitesse ou la précision de manoeuvre, question de sensations et de plaisirs personnels. Rappelons quand même qu’un char à voile c’est bas et qu’il convient de faire attention lors des transferts pour s’éviter un mauvais hématome, terrain propice à une escarre. Quant aux jambes, elles doivent évidemment être sanglées à la coque leur pour éviter d’aller prendre l’air au premier virement de bord…

Les engins sont perfectionnés et intègrent des matériaux modernes, comme la fibre de carbone ou le kevlar pour les engins de compétition. La formule demeure pourtant la même : une coque, trois roues, une voile. La dimension de cette dernière est déterminante pour la vitesse. L’arrivée d’un nouvel engin doté en standard d’un guidon, le Blokart, rend désormais superflue l’installation d’un kit handicap sur un char standard. Seule l’assise peut nécessiter d’être réglée en fonction des capacités fonctionnelles pour les paraplégiques et les hémiplégiques, sans que cela n’entraîne de surcoût. Là où un char traditionnel requiert une bonne fonctionnalité des deux membres supérieurs, le Blokart peut être piloté à une seule main à condition d’avoir une bonne dextérité. Bref, voilà un engin fun, accessible, mais qu’il faut apprendre à maîtriser : rapide, il peut atteindre les 90 km/h en conditions optimales !

« Nous avons de multiples ambitions pour ce produit, dont l’organisation de courses amicales ouvertes à tous et sans distinction, affirme Jérôme Cottet qui en reprend l’importation pour la France. Le Blokart peut développer l’intégration de tous les publics et la pratique ouverte à tous du char à voile ». Ceux qui l’ont testé jugent que les sensations sont proches de la glisse d’un fun- board et de la conduite d’un kart. Il permet donc de retrouver pour certains ces impressions et ces plaisirs sur un engin « propre » et en pleine nature. Il a besoin de peu d’espace pour rouler, à la différence du char à voile il vire très court, dérape sec, slalome entre des marques ou des plots. Peu de force physique est requise pour manoeuvrer, l’écoute est démultipliée et se borde d’une seule main. A tester au plus vite, donc !

Jacques Vernes, février 2004.


Pour en savoir plus : Lire ces présentations du char à voile handi et du Blokart.

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