Jeudi 8 septembre, l’Association des Paralysés de France a mobilisé ses militants, seule, pour protester sur le thème « Loi handicap : attention ça dérape ! ». L’A.P.F redoute que la future prestation compensation soit payée de manière forfaitaire, comme les actuelles allocations compensatrices, et sans tenir compte des besoins du demandeur, lesquels doivent être identifiés par une équipe de professionnels. Mais l’Association oublie, dans sa mobilisation, un aspect important : la loi votée par le Parlement en février 2005 réserve les aides humaines aux « actes essentiels de l’existence ». Le combat de la prestation compensation couvrant les besoins réels de la personne a été perdu durant l’hiver 2005, lors du débat parlementaire, les décrets ne peuvant qu’aménager les conditions de la défaite.

Toutes les personnes handicapées ne voient pourtant pas d’un mauvais oeil le caractère forfaitaire de la future prestation compensation. C’est notamment le cas des déficients visuels qui perçoivent actuellement une allocation compensatrice : face à la difficulté de définir et chiffrer les aides humaines auxquelles les aveugles recourent, il leur avait été accordé une allocation en grande partie forfaitaire. Et il semble bien que la plupart de leurs dirigeants associatifs espèrent que ce système sera reconduit pour la nouvelle prestation compensation.

La population des personnes handicapées n’est pas homogène : leurs intérêts sont parfois les mêmes, ils divergent souvent, sont quelquefois opposés. Il revient à nos gouvernants d’en tenir compte…

Laurent Lejard, septembre 2005.

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