Depuis le 1er juillet, nos dépenses de santé nous coûteront jusqu’à 50 € de plus par an. Ceci résulte de la mise en place du « parcours coordonné de soins » qui s’accompagne de la ponction d’1 € par acte médical (dans la limite de 50 €). Cette limite est atteinte par de nombreuses personnes handicapées qui doivent, pour se maintenir en bon état de santé, consulter divers praticiens durant l’année. Désormais, elles devront ajouter à leur handicap une nouvelle spécialité, « connaissance de la bureaucratie médicale au service de la Sécurité Sociale ». En effet, pour être remboursé au tarif Sécu, il convient de demander à un médecin traitant le droit de consulter un autre praticien, un spécialiste par exemple. Ce médecin traitant, il faut le choisir puis lui faire remplir un imprimé Sécu qui l’identifie comme le « coordonnateur du parcours de soins ». Il faudra le consulter avant de se rendre chez un autre médecin, et payer une consultation sur laquelle 1 € ne sera pas remboursé, quelle que soit la mutuelle à laquelle cotise éventuellement le patient.

Il parait que cette nouvelle organisation, qui transforme le médecin en gratte-papier, fera faire des économies à l’Assurance Maladie. La plupart des observateurs n’y croient guère et on les comprend quand on constate qu’il faut payer deux fois pour se faire soigner. Bien des praticiens augmenteront probablement leurs revenus, mais au prix d’une charge de travail accrue en matière de paperasserie. S’ils parviennent à comprendre une nouvelle tarification des actes complexe et encore incomplète.

Malades handicapés de tous bords, vous voici stigmatisés une nouvelle fois : votre santé est précaire et le Gouvernement a décidé de vous sanctionner parce que ça coûte des sous à la collectivité. Vivement que les assurances privées puissent s’accaparer le marché de la santé : ceux qui pourront payer en auront pour leur argent; quant aux autres…

Laurent Lejard, août 2005.

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