C’est la question que je me suis posé en constatant la lenteur avec laquelle sont très souvent acheminés les envois en franchise postale. Dernier exemple en date : j’ai commandé à l’Association Valentin Haüy, le 30 juin dernier, quatre ramettes de papier pour mon imprimante braille, elles m’ont été envoyées dès le 4 juillet. Si les trois premiers colis me sont bien parvenus dans un délai raisonnable de dix jours, j’ai longtemps cru que le quatrième était perdu car les semaines passaient et je ne voyais rien venir, ma réclamation auprès du centre de tri restant sans effet. C’est finalement le 14 octobre que le facteur m’apporta le paquet qui avait donc voyagé pendant seize semaines entre Paris et l’Auvergne !

Impossible de nier que les services postaux se dégradent mais je profite de l’occasion qui m’est ainsi offerte pour rappeler la réglementation relative à la franchise postale.

Timbre Cécogramme

L’arrêté du 2 janvier 2009 précise dans son article 1er : « les services d’envois de cécogrammes à titre gratuit comportent les envois suivants : a) Les envois écrits ou imprimés en braille ; b) Les envois de papiers spéciaux destinés aux impressions à l’usage des aveugles ; c) Les enregistrements sonores ou numériques […] échangés entre les institutions et les associations agréées, et les personnes aveugles et amblyopes. Ces envois peuvent être accompagnés d’une feuille écrite (non-braille) dont le contenu est directement associé au contenu de ces supports. »

L’article 2 du même arrêté indique encore : « les cécogrammes doivent être conditionnés de manière que le contenu soit suffisamment protégé. Le conditionnement et le mode de fermeture des envois doivent cependant permettre un contrôle aisé du contenu. »

Ces dispositions sont claires, précises et correctement appliquées par la très grande majorité des déficients visuels et leurs associations. Une seule d’entre elles, l’Union Des Aveugles Et Déficients Visuels (UNADEV) pour ne pas la citer, adresse très régulièrement à ses membres, en franchise postale, des enveloppes cachetées qui ne contiennent aucun document en écriture braille mais seulement des feuilles en « noir » tels que convocations aux Assemblées Générales, rapports financiers ou d’activité, etc. Cette pratique est éminemment condamnable, je n’hésite pas à dire malhonnête ; elle risque de remettre en cause un avantage chèrement acquis, notamment grâce aux multiples interventions de Sylvain Nivard alors animateur de la Commission Culture de la Confédération Française pour la Promotion Sociale des Aveugles et Amblyopes (CFPSAA) que je présidais à l’époque.

A bon entendeur, salut !

Philippe Chazal, décembre 2022.

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