Traversée par la Scarpe, un affluent de l’Escaut, Douai existe comme cité depuis le Moyen-Âge, sa position aux confins du comté de Flandre (auquel elle appartenait) et du royaume de France lui assurant une prospérité liée au commerce, notamment de céréales et de textiles.

Beffroi et hôtel de ville de Douai

Les privilèges et libertés accordés par l’autorité flamande se concrétisent encore aujourd’hui par le magnifique hôtel de ville surmonté d’un beffroi emblématique, patrimoine Unesco, qui domine le paysage et dont le carillon rythme la vie des habitants. Ce monument, superbement mis en lumière le soir, ne présente hélas aucune accessibilité en fauteuil roulant mais une visite virtuelle est proposée par l’Office de tourisme, lequel organise par ailleurs de passionnantes découvertes thématiques au départ de la célèbre place d’Armes dont la diversité des façades reflète les vicissitudes de l’Histoire. Conquise par Louis XIV et rattachée à la France en 1668, la ville sera fortifiée par Vauban (sage précaution à la veille de la guerre de succession d’Espagne), devenant alors tout à fait française, y compris du point de vue architectural. Épargnée par les conflits consécutifs à la Révolution, enrichie par les grands projets du XIXe siècle avec l’arrivée du chemin de fer et l’aménagement d’un grand port fluvial, Douai aura moins à souffrir du Premier conflit mondial que ses voisines en dépit de son pillage par les troupes allemandes. Les destructions, limitées à une partie du centre-ancien, laisseront place à d’élégants bâtiments Art Déco aujourd’hui protégés. La Seconde guerre mondiale verra revenir les Allemands mais ce sont les bombardements alliés qui affecteront le quartier de la gare, reconstruit lui aussi à l’issue du conflit.

Maquette tactile du musée de la Chartreuse de Douai

Outre la déambulation en ville, plutôt aisée en fauteuil roulant à l’exception des « traditionnels » secteurs pavés (le stationnement automobile est également facile), il faut absolument visiter le musée de la Chartreuse, accessible de plain-pied au rez-de-chaussée mais pas à l’étage. Maintes fois remanié du fait de la diversité de ses usages, l’endroit abrite de très riches collections reflétant l’histoire de l’Art, du Moyen-Âge à l’époque moderne.

Galerie lapidaire du musée de la Chartreuse de Douai

La galerie de sculptures, splendidement mises en scène dans l’ancienne chapelle, vaut à elle seule le détour, de même que le rarissime plan-relief de la ville réalisé au XVIIe siècle, où l’on peut laisser vaguer son imagination en trois dimensions ! Quant au cloître, il recèle parfois d’étranges surprises… Des expositions temporaires sont régulièrement organisées et l’on ne manquera pas de compléter la visite, si le temps le permet, par les jardins pleins de charme(s) qui ont récemment été repensées à l’entour du bâtiment. Les visiteurs handicapés visuels disposent d’une maquette tactile et de « tables d’orientation » équipées d’un commentaire audio et d’explications en braille.

Village Arkéos

En périphérie de Douai, le musée-parc archéologique Arkéos, inauguré en 2014, offre également d’excellentes conditions d’accueil aux visiteurs handicapés : outre les interfaces tactiles, il est accessible de plain-pied. Comme son nom l’indique, l’endroit combine un musée archéologique richement doté (de la Préhistoire au Moyen-Âge, collections héritées du musée de la Chartreuse) et la reconstitution d’habitats médiévaux avec démonstrations artisanales et même restauration dans le goût de l’époque ! Seuls les concerts de rock organisés en été dans le vaste champ qui jouxte ces espaces dérogent à la règle mais il y a largement matière à passer une fort plaisante journée en famille ou entre amis, partagée entre apprentissage et divertissement.

Table tactile de céramiques cigilées du musée Arkéos de Douai

Et les géants ? La famille Gayant remonte au XVIe siècle mais les légendes qui l’entourent sont beaucoup plus anciennes. Si les rencontrer ne laisse personne indifférent, il faut être patient car ces êtres surnaturels ne se montrent que trois jours par an en juillet. Des rencontres, accessibles de plain-pied, sont organisées par l’Office de tourisme mais il faudra vous y prendre à l’avance : il vous reste du temps pour revenir à Douai !

Jacques Vernes, novembre 2021.

Les fêtes de Gayant

Sur le web, le site officiel du tourisme dans le Douaisis offre un large éventail d’idées d’activités, dans et autour de Douai, en fonction de l’époque de l’année. Les indications d’accessibilité figurent dans chaque fiche explicative. N’hésitez pas à contacter directement l’Office de Tourisme pour des conseils personnalisés.

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