Bien qu’on la surnomme « Cowtown » (la ville des vaches), Calgary la canadienne doit son existence… au whisky ! En 1875, lorsque le gouvernement américain décida de s’attaquer à la contrebande d’alcool qui était florissante dans le Montana voisin, les trafiquants se réfugièrent de l’autre côté de la frontière. Le gouvernement canadien dépêcha aussitôt une cinquantaine d’hommes de la célèbre Police Montée pour tenter de protéger les populations indiennes contre ce fléau. Au confluent des rivières Bow et Elbow, les militaires assistés d’homologues états- uniens construisirent Fort Calgary (« eaux vives » en Gaélique) en moins de deux mois. Cette compagnie, bien que modeste en nombre, s’avéra d’une telle efficacité dans sa lutte contre les contrebandiers que le Fort, devenu inutile, fut vendu et démoli dès 1914. Calgary est aujourd’hui une métropole moderne de plus d’un million d’habitants qui aime à se souvenir de ses origines « Far West » en organisant chaque été depuis 1912 la Stampede (« ruée »), le plus grand rodéo du monde. Les visiteurs en fauteuil roulant y sont placés aux premières loges, éprouvant la vibration des sabots des chevaux et des roues des chariots qui soulèvent la poussière à grands fracas !

Quelle que soit la saison, Calgary est réputée pour son ensoleillement. La ville compte une vingtaine de kilomètres de galeries accessibles reliant entre eux de nombreux immeubles du centre ville. Le plan de ce réseau, baptisé « Plus 15 » est téléchargeable sur Internet. Vous pourrez ainsi accéder, par exemple, au vaste Glenbow Museum, qui rassemble notamment une collection de premier plan sur l’histoire du Far West et des Nations Indiennes (entrée gratuite pour les personnes handicapées et leur accompagnateur). Le « Plus 15 » traverse également un certain nombre d’hôtels, restaurants et salles de spectacles. Un dîner au sommet des 190m de la Calgary Tower est un must ! Les visiteurs souhaitant se déplacer en ville sur de plus longues distances peuvent, sous certaines conditions, utiliser la compagnie de transport adapté Handi-bus.

D’où que l’on se trouve à Calgary, il est difficile d’ignorer les sommets enneigés sur lesquels se découpent les buildings de la « skyline » (ligne d’horizon des immeubles). Le « Pays Kananaskis« , joyau de la chaîne des Montagnes Rocheuses n’est qu’à une heure de voiture. Situé dans le parc naturel, le William Watson Lodge (du nom d’un artiste et écrivain handicapé célèbre ici pour ses combats en faveur de l’intégration, mort en 1965) est un hôtel, modèle d’accessibilité, dont le propriétaire et fondateur, Ross Watson, s’est fait connaître en devenant le premier alpiniste aveugle à conquérir, en 2000, les 6.000 mètres du Mont Logan (Yukon), le plus haut sommet du Canada. Autour de l’hôtel, plébiscité par les visiteurs handicapés et valides, un parcours d’une vingtaine de kilomètres comprenant des pistes et des aires de pique- nique ou de pêche a été spécialement mis en accessibilité par les autorités qui administrent le parc.

A deux heures de Calgary, la région de Banff Lake Louise, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, vaut évidemment le déplacement. Les paysages y sont sublimes, l’air y embaume le pin et l’accessibilité a été soignée. Il conviendra toutefois d’éviter les périodes de pointe au cours desquelles les rues de Banff se remplissent de touristes. L’office de tourisme propose un guide d’accessibilité que l’on peut télécharger. Si vos moyens financiers vous le permettent, offrez- vous le Fairmont Banff Springs, « château des Rocheuses » ouvert en 1888, vous en conserverez un souvenir émerveillé. Tout aussi inoubliable, le site de Lake Louise dont l’explorateur Tom Wilson avait dit, à la fin du 19e siècle : « Que Dieu en juge, je n’ai jamais vu au cours de mes expéditions un paysage aussi incomparable ! ». Il devait être sincère puisqu’on assure que son fantôme hante toujours les couloirs du luxueux Fairmont Château, « folie Tudor » fin de siècle et néanmoins accessible. La région offre également des hôtels moins romantiques mais plus abordables. Autre site remarquable, le lac Minnewanka sur lequel son proposées des croisières accessibles aux personnes en fauteuil roulant.

Skyline nocturne de Calgary. Photo Travel Alberta.

La plupart des habitants de Calgary s’estiment heureux de vivre à la fois dans une ville qui a su se rendre accessible aux personnes handicapées, mais également dans une région qui présente autant d’attraits naturels à si courte distance. Il ne vous reste plus qu’à venir vous en rendre compte par vous- même !

Barbara Taylor, juin 2004. Adapté et traduit de l’anglais par Philippe Gimet

Pour de plus amples informations, consultez le site Tourism Calgary (page en français) et le guide réalisé par la Canadian Paraplegic Society. Pour un tour d’horizon plus général sur l’Alberta, suivez ce lien.

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