Quelques conseils pratiques que vous ne trouverez pas dans les guides. La voirie d »Athènes est en piteux état : bitume des rues déformé, trottoirs de guingois et fréquemment étroits, circuler à pied ou en fauteuil roulant nécessite des efforts d’attention pour éviter un arbre par ci, un kiosque par là, et plus souvent un trou. Les bordures de trottoirs, plutôt hautes, sont rarement surbaissées au niveau des passages piétons. A l’exception des rues piétonnes, rares sont les zones faciles à circuler. La voie « archéologique », dont une grande partie est en construction, qui doit relier les différents sites antiques de la ville, présente un aménagement original destiné à guider les aveugles : une ligne en relief est formée par une succession de dalles de marbre striées, déterminant le parcours à suivre du bout de la canne blanche. Des stries perpendiculaires courtes signalent un carrefour piétonnier permettant de changer de direction, et une dalle aux stries plus larges et nombreuses signale un danger comme la traversée d’une rue.

Les chauffeurs de taxis sont parmi les plus exécrables d’Europe, prenant largement leurs aises avec la réglementation. C’est ainsi qu’ils refusent une course si la destination ne leur convient pas ou qu’ils demandent fréquemment plus que le montant affiché au compteur. Les chauffeurs ont généralement un comportement désagréable, pestant contre les embarras de la circulation et vous infligeant le bruit de leur radio ou la fumée de leur cigarette. Plus gênant, ils ont la réputation de refuser de transporter spontanément des personnes en fauteuil roulant : dans ce cas, il est vivement conseillé de faire commander un taxi par un Grec (le réceptionniste de votre hôtel par exemple) qui négociera la prise en charge. En pratique, les Athéniens paralytiques ont leur taxi attitré qu’ils commandent par téléphone en cas de besoin. Les autorités assurent prévoir des séances d’information à destination des chauffeurs afin qu’ils changent de comportement lors des Jeux de 2004.

métro d'Athènes. © Athènes 2004

Le métro est en grande partie pleinement accessible : les lignes 2 et 3, ouvertes en 1999 sont bien aménagées, avec des passages vastes et couverts de marbre, des ascenseurs avec annonce sonore et boutons braille qui fonctionnent (et sont très utilisés par les voyageurs… valides), une signalétique aisée à comprendre, l’annonce sonore (en grec seulement) dans les rames des arrêts et des trajets en correspondance. On déplore toutefois l’absence de bandes podo-tactiles au bord des quais, seulement signalés par des dalles rugueuses. Des stations de la ligne 1, construite dans les années 1950, ont été rendues accessibles aux handicapés moteurs. Certaines lignes de bus sont équipées de véhicules dotés de rampes d’accès pour fauteuil roulant; d’autres sont dotées d’un système d’annonce sonore dans les abris-bus.

La circulation automobile est intense, générant une pollution importante malgré les nombreuses rues arborées et les jardins publics assez nombreux. Chaleur estivale aidant, l’atmosphère peut devenir pénible pour les insuffisants respiratoires. Les autorités ont lancé un plan de réduction des gaz polluants et une politique écologique incluant la plantation de centaines de milliers d’arbres et d’arbustes; un plan d’urgence est prévu en cas de pointe de pollution atmosphérique. A l’occasion des Jeux, les autorités ne semblent pas prévoir d’information a priori sur les risques que pourraient encourir les personnes insuffisantes respiratoires souhaitant assister aux Olympiques ou participer aux Paralympiques; une surveillance en temps réel de la pollution est toutefois prévue afin de mettre en oeuvre des procédures d’alerte et de traitement.

Il semble y avoir peu de places de stationnement réservé aux véhicules des personnes handicapées. La plupart est d’ailleurs affectée à un véhicule, celui d’un riverain, le numéro d’immatriculation figurant sur le panneau de signalisation. La carte européenne de stationnement est valable en Grèce. Dans les musées, et en règle générale, l’entrée est à demi-tarif pour les personnes handicapées, mais il est conseillé de le demander, en grec ou en anglais; vous trouverez en effet peu d’employés parlant ou comprenant le français.

A propos des Jeux Paralympiques. Les Jeux Paralympiques se dérouleront du 17 au 28 septembre 2004, soit trois semaines après la clôture des Jeux Olympiques. Ils en utiliseront les installations. L’organisation des deux compétitions est régie par le même comité d’organisation, selon qui tous les besoins spécifiques des personnes handicapées sont pris en compte pour l’accès à l’ensemble des installations destinées aux compétiteurs comme aux spectateurs. Les XIIe Paralympiques attendent 4.000 handisportifs provenant de 130 nations et concourrant dans 18 disciplines, et près de 6.000 accompagnants, officiels et techniciens.

Le Comité Athènes 2004 affirme avoir développé des normes et travailler étroitement avec les ministères compétents et les agences gouvernementales pour assurer qu’à la fois les Olympiques et les Paralympiques seront accessibles aux personnes handicapées. Ainsi, « tous les hôtes des Jeux Olympiques et Paralympiques, athlètes, représentants des médias, spectateurs, ou autres, auront l’assurance de ne pas rencontrer d’obstacles dans leurs déplacements et de disposer de transports entre les sites olympiques et la ville elle-même. En outre, toutes ces adaptations effectuées pour améliorer l’accessibilité des Jeux resteront en place, pour accroître l’accessibilité de la ville à ses citoyens et visiteurs handicapés dans les prochaines années ».

Les athlètes auront bien besoin de ces infrastructures, le village olympique, construit à Acharnes dans une banlieue nord, étant éloigné des 9 lieux de compétition d’une distance de 15 à 45 km. Les installations existantes du complexe olympique (OAKA) de Maroussi doivent être rénovées par l’architecte espagnol Santiago Calatrava. Deux importants complexes seront créés en bord de mer, à Faliro et sur l’ancien aéroport (Helliniko) et sa proximité (Agios Kosmas) : ils en sont aux étapes de viabilisation des terrains et de construction des fondations…

En pratique, et selon Aris Kallipolitis, directeur du Comité Consultatif en accessibilité, les dispositions architecturales sont systématiquement soumises à son Comité, lequel formule les aménagements qu’il estime nécessaires et s’assure que le constructeur respecte les plans modifiés qui lui ont été fournis par les bureaux d’études. Les chantiers étant en cours, la mission de contrôle du Comité consultatif n’est pas engagée à ce jour. Marily Christophi, chef de projet « accessibilité », précise : « nous voulons laisser un patrimoine aux citoyens et les jeux sont un moyen d’y parvenir ». Elle assure travailler en étroite collaboration et bonne entente avec les services gouvernementaux. Les aménagements destinés aux handicapés moteurs sont définis et en cours de construction : le public accèdera aux stades par des rampes, la presse et les VIP utilisant d’autres parcours dotés d’ascenseurs. Des voies d’accès disposeront d’un dispositif tactile au sol destiné à guider les aveugles. Les aménagements utiles aux déficients auditifs sont à l’étude. Le Comité consultatif a également travaillé sur un plan de mise en accessibilité des musées et sites touristiques des villes olympiques : ses préconisations sont en attente de réponse de la part des ministères et autres autorités compétentes. Selon Aris Kallipolitis, qui a effectué une estimation sur la base du nombre de personnes qui ont assisté aux Paralympiques de Sydney 2000, l’hôtellerie d’Athènes a la capacité de recevoir les visiteurs handicapés ayant besoin de chambres accessibles. Les transports publics doivent pouvoir accueillir les personnes handicapées.

complexe olympique (OAKA) de Maroussi. © Athènes 2004.

L’emblème Olympique d’Athènes 2004 est une couronne de feuilles d’oliviers. Il symbolise notamment l’unité du monde et le lien entre le passé et le présent. Ses couleurs sont celles du drapeau grec : bleu et blanc. Il surmonte les anneaux olympiques, symboles des continents de la planète. L’emblème des Paralympiques d’Athènes est constitué du profil d’un visage dessiné en blanc sur un disque solaire orangé, symbolisant selon ses créateurs le dynamisme, la convivialité et la vitalité du soleil de la Grèce. Dessous, figure le logo du mouvement Paralympique. Pour compléter votre information, le site officiel des Jeux d’Athènes 2004 comporte une rubrique présentant les Paralympiques, en anglais et en grec. Sa conception a été optimisée pour qu’il soit accessible aux aveugles et malvoyants. Le prix des billets ne devrait pas être connu avant le mois de juin 2002. Le Comité d’organisation recrute des volontaires : si l’aventure vous tente…

Laurent Lejard, avril 2002.

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