Si les clubs de la Fédération française d’éducation physique et de gymnastique volontaire (FFEPGV) reçoivent depuis longtemps des pratiquants handicapés, ce n’est que depuis 7 ans que l’activité physique adaptée est structurée et organisée en son sein. « Cet accueil a toujours existé dans la mesure où les diplômes des éducateurs sportifs le permettent, justifie Emily Martineau, cadre technique national. Ils animent les séances, ont un rôle d’éducation des pratiquants à la santé, en faisant passer les bonnes informations. » Dans ses près de 6.000 clubs, la Fédération approche les 400.000 licenciés, sans toutefois connaître le nombre de pratiquants handicapés, un recensement en cours. « Les clubs louent des salles municipales, et pratiquent à l’extérieur, reprend Emily Martineau. Tout l’art des animateurs réside dans la multitude d’activités, avec l’utilisation du mobilier urbain pour faire des exercices. On peut pratiquer partout, en ville ou dans la nature. »

Exercice de groupe à Gonesse

Côté accueil adapté, les clubs reçoivent plus aisément les personnes handicapées physiques ou sensorielles, plutôt que mentales ou psychiques. « Ces déficiences sont moins faciles à appréhender par nos animateurs, ajoute Emily Martineau. On peut intégrer des personnes autistes ou dépressives, on y va quand on peut apporter quelque chose. » Cet accueil s’inscrit dans le cadre de l’Activité Physique Adaptée (lire cette présentation) et du sport sur ordonnance : « On apprend à nos animateurs à travailler sur les limitations fonctionnelles minimes. On sait ainsi ce qu’on peut apporter aux pratiquants handicapés. On travaille sur la coordination motrice par exemple, et un bénéfice en terme de lien social. Nos activités sont à mi-chemin entre la rééducation fonctionnelle et la pratique sportive de compétition. On est complémentaire de cette pratique sportive, parce qu’on est très orienté santé. Par exemple, on va travailler sur les épaules, les antagonismes. On fait de l’éducation à la santé, bien se nourrir et s’hydrater, pour la gestion du muscle, favoriser un bon sommeil, gérer son stress au quotidien. Tout cela ne se fait pas dans le cadre de la rééducation et du sport. » Créatrice en 2006 de la « cellule recherche pour l’amélioration des performances des sportifs de haut niveau handisport », Emily Martineau sait faire la part du maintien en forme et du sport de compétition.

Exercice de groupe à Gonesse au temps des fêtes de Noël

Fitness et danse forment les activités proposées à Gonesse (Val d’Oise) pour un groupe d’adultes handicapés de tous âges, au sein d’un accueil de jour réunissant des participants qui vivent en autonomie, dans leur famille ou en foyer. « Je fais du fitness depuis 13 ans, commente Sonia, l’une des participantes. Pour rester souple, danser en musique, bouger partout. » Bénéfice également partagé par Émilie : « Cela me fait du bien de bouger un peu mon corps, mes muscles, pour un bien-être. » C’est le travail sur l’équilibre qui motive Donia : « Dans la chorégraphie, je peux mieux tenir en équilibre. Les mouvements sont pareils que la kiné, mais en fitness je travaille l’équilibre. Le kiné me fait travailler les abdominaux, ici on travaille le gainage. » L’un des hommes, Nicolas, apprécie le fitness : « C’est un sport qui me plaît beaucoup. Je fais des exercices sur la souplesse des mains, des jambes. » Anna est également motivée par le fitness : « Il me procure un bien-être, de la détente pour mes contractures. » Fathia utilise le fitness comme complément de la rééducation : « Je suis la chorégraphie, pour la musculation des bras et des jambes, je travaille avec le ballon, les élastiques, la fitplak. »

La fitplak et ses accessoires

Un outil qu’apprécie particulièrement Nathalie Benzaquen, qui encadre le groupe de Gonesse : « Il existe toute une panoplie de scratchs permettant de travailler le renforcement musculaire, on peut monter et descendre sur la plaque, comme un step, permettant de faire travailler tout le monde. L’EPGV est ouverte à tous les âges. On propose des ateliers maman-bébé, de la gym 3 pommes, jusqu’à 16 ans des activités découverte cirque, jonglage, ballon, sports de combat, à partir de 16 ans les activités gymniques traditionnelles dont Pilates, gymnastique, Zumba, fittness, etc., en fonction des qualifications des animateurs. Dans un cours classique, on s’adapte aux participants handicapés. On privilégie l’esprit fédérateur, amical, avec des événements conviviaux, des fêtes. » A vous de pratiquer !

Laurent Lejard, mars 2023.

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