Les règles du tennis en fauteuil roulant sont identiques à celles du tennis debout. Il y a néanmoins deux exceptions notables : la balle peut rebondir deux fois (le premier rebond doit être à l’intérieur des limites du terrain ou du carré de service), et les matches se jouent toujours en deux sets gagnants et éventuellement « jeu décisif ». Lors du service, aucune roue ne doit toucher la ligne de fond, et le joueur bénéficie de 45 secondes pour servir. La hauteur du filet est inchangée. Le tennis fauteuil peut donc se jouer sur la quasi- totalité des courts français… s’ils ne posent pas de problèmes d’accessibilité.

Les mêmes coups sont pratiqués : revers, smash, coup droit, service… Le jeu est plutôt de « fond de court » ; les échanges sont moins longs, du fait de la difficulté à reculer, qui décourage les montées au filet. Il est praticable sur tous les courts, à l’exception de ceux en gazon. La terre battue est une surface qui ralentit les déplacements du fauteuil. Tout le monde peut s’asseoir dans un fauteuil roulant et pratiquer le jeu. Toutefois, la compétition n’est ouverte qu’à deux grandes catégories de joueurs : les paraplégiques, amputés et polios, répartis en séries selon leur niveau de jeu ; les tétraplégiques viennent d’intégrer la compétition mondiale. Les infirmes moteurs cérébraux ne sont pas admis.

L’utilisation d’un fauteuil roulant classique est possible, mais un engin spécifique est recommandé ; celui qui est adapté au tennis comporte parfois seulement trois roues. La roue avant unique, placée sur un longeron avancé, augmente nettement la mobilité ; l’éventuelle roue arrière assure une meilleure stabilité et évite de basculer. L’assise, très basse, améliore la motricité. Comme vous pouvez l’imaginer, le déplacement latéral impossible ici doit être remplacé par une extrême rapidité de pivotement et une grande vélocité. Une poignée de maintien, située à la hauteur du genou dans le prolongement de l’assise, permet de se pencher vers l’avant et de pouvoir se redresser rapidement; elle est nécessaire aux joueurs dont la musculature abdominale et dorsale est très faible.

Les tournois sont difficiles à organiser ; il faut parfois parcourir des centaines de kilomètres pour rencontrer des adversaires différents. Le faible nombre de licenciés, et leur dispersion, en sont la cause. Cette apparente désaffection semble due à la difficulté de gérer des déplacements rapides, brefs et fréquents tout en jouant la balle. Il faut un entraînement intensif et rigoureux pour accéder à la compétition, et c’est en partie pour cela qu’on y retrouve essentiellement des joueurs qui pratiquaient précédemment en « valide ».

Le tennis-fauteuil commença à être pratiqué en France en 1981, quatre ans après l’organisation du premier tournoi officiel (en 1977 aux USA). Les matches se jouent en simples ou doubles non mixte ; ce handisport ne mélange pas encore filles et garçons. Les pays qui dominent actuellement sont l’Allemagne, la Hollande, l’Australie, la France et bien sûr les États- Unis. Les derniers championnats du monde (1999) ont vu la victoire de Ricky Molier (Pays- Bas) contre l’Américain Steve Welsh. Vous trouverez des informations ainsi que le classement des meilleurs mondiaux sur le site de la Fédération Internationale de Tennis ITF (en anglais).

La double licence est imposée en compétition : Handisport et Fédération de Tennis. L’affiliation à un club coûte entre 1.000 et 1.500 FF (152 à 228 euros). Un fauteuil sport vaut environ 15.000 FF (2.286 euros). Jean- Marc Chapuis, l’un des licenciés de Handisport Marseille, est venu au tennis après avoir pratiqué le tir à l’arc durant 15 ans, qu’il trouvait trop statique. Il apprécie le tennis pour son ambiance conviviale ; il est fréquent d’échanger des balles, de jouer avec les valides. Depuis peu, d’ailleurs, les matches mixtes valides- handis sont admis officiellement. Jean- Marc constate aussi qu’il y a peu de « cabotins » sur les courts, à l’inverse de l’image renvoyée par les vedettes du tennis debout. Son camarade Serge Deroux- Dauphin a pratiqué ce sport en compétition durant une dizaine d’années. Touché par la polio, le tennis participe à son maintien en forme.

Pour en savoir plus : en l’absence d’un site officiel de sa commission Handisport, vous pourrez vous informer sur les pages de la Fédération Française de Tennis, sur celles de la Commission de la région Sud- Est ou sur celles de son webmestre (qui sont évidemment les plus illustrées!).

Jacques Vernes, mai 2001.

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