Lorsqu’un allocataire percevant l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) s’installe en couple, si le compagnon perçoit le Revenu de Solidarité Active (RSA), ce dernier est supprimé par la Caisse d’Allocations Familiales (CAF), ce qui oblige de fait les deux personnes à vivre sur l’allocation de la personne handicapée, l’AAH n’étant pas comptabilisée comme en rapport avec un revenu relié au travail. Si le couple ne peut subvenir à ses besoins, il se met parfois hors la loi en vivant non maritalement. De plus, cela empêche les personnes handicapées de pouvoir vivre ensemble, ayant besoin d’être accompagnées bien souvent, et d’aimer et être aimées ! Ceci en période de crise et de chômage ou non…

Cela est inscrit dans la loi, alors que paradoxalement, la loi française dit bien que l’AAH est conçue afin que les personnes handicapées puissent vivre dignement dans le cadre de leur restriction durable ou partielle à l’accès à l’emploi. Or, nous savons toutes et tous ici que dans le cadre de la maladie, du handicap, nous avons bien d’autres frais supplémentaires que des personnes en bonne santé. Mais dans cette situation imposée par les CAF, il est impossible de vivre dignement et de faire en sorte de mettre toutes les chances de son côté afin de freiner la maladie, ou alors il faut faire le choix d’une vie sentimentale ou pas. Cela est parfaitement injuste et contraire au respect de la personne handicapée.

Un courrier a été envoyé le 26 mai dernier à ce propos à la ministre de la Santé et au Président de la République, demandant à ce que le « bien portant » du couple puisse continuer à percevoir le RSA lorsque la personne handicapée perçoit l’AAH. Il serait souhaitable que dès lors, avant et après les élections, toutes les associations reliées au handicap fassent une demande en ce sens au Gouvernement, et à Marisol Tourraine, la ministre de la Santé et des affaires sociales. En effet, vous aurez toutes et tous plus de poids ensemble qu’un individu isolé, et ce droit à une vie digne dans le cadre du handicap pourrait être respecté !

Amélie Faure, juin 2016.

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