Le 11 mars dernier, un groupe de personnes handicapées dépendantes obtenait du Gouvernement, sous la menace d’une grève de la faim, un plan d’urgence pour le financement de leurs aides humaines. Huit jours plus tard, des parents d’élèves déscolarisés, conduits par une mère en grève de la faim elle aussi, signaient un protocole d’accord avec l’Éducation Nationale qui s’engageait enfin à mettre en place les moyens nécessaires à l’intégration scolaire de ces enfants parisiens.

On peut s’étonner de ce qu’il faille encore manifester et protester publiquement pour obtenir la simple application de la loi, comme la liberté de son choix de vie ou le droit à l’école pour tous. Qu’il faille avoir recours à des actions dures, telles des grèves de la faim, devient inquiétant dans un pays démocratique : les « politiques » n’entendraient- ils plus que la voix du plus fort ?

Il serait regrettable que, pour obtenir leurs droits, les personnes handicapées soient obligées de bloquer les villes, à l’instar des routiers en colère ou des gendarmes mécontents, attaquent leurs Cotorep à coup de cannes ou de prothèses ou assiègent les caisses de Sécurité Sociale en déversant poches urinaires et pansements usagés à la manière de nos paysans révoltés devant les préfectures.

Il est grand temps d’apprendre à nos gouvernants à faire simple plutôt que compliqué…

Laurent Lejard, mars 2002.

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