Avez-vous remarqué que ce sont toujours les plus mauvais gestionnaires parmi les politiciens qui prétendent vouloir redresser les finances publiques qu’ils ont eux-mêmes plombées ? Et toujours en invoquant la justice sociale et le partage de l’effort, bien sûr. Depuis 50 ans aucun gouvernement n’a présenté de budget de l’État en équilibre, se contentant d’assister au déclin de l’activité industrielle de notre pays tout en laissant se développer une finance privée spéculative faisant de l’argent entre deux crises boursières et cracks financiers. Dans le même temps, la population a subi de multiples plans d’austérité et de nombreuses catégories socio-professionnelles ont connu déclassement, perte de revenus et de pouvoir d’achat, charges supplémentaires et perte de statut social. Plusieurs millions de salariés ne parviennent plus à vivre décemment du revenu de leur labeur, et d’autres millions de pauvres sans emploi sont stigmatisés, qualifiés d’assistés sociaux alors que d’autres assistés s’enrichissent ; ceux-là ont de l’argent, beaucoup, et depuis 10 ans la réorientation de la fiscalité leur est favorable, ils s’enrichissent sans cause ni travail harassant.

Parce que pour tous les autres, c’est davantage de temps de travail pour un salaire diminué qui leur est annoncé par le Premier ministre. Ils devront travailler deux jours de plus, par suppression de jours fériés, sans être payés davantage, voire en y perdant pour ceux qui étaient contraints de bosser ces jours-là en percevant un taux horaire majoré. Tous les salariés verront leurs impôts augmenter du fait du blocage du barème de calcul, et ceux qui auront le malheur d’être licenciés percevront des allocations chômage encore plus réduites qu’actuellement ; le Gouvernement Bayrou veut détourner davantage d’argent des caisses de l’Unedic au profit du budget de l’État pour financer France Travail et les employeurs du privé. Et comme les prestations sociales seront également bloquées, c’est à un appauvrissement des salariés déjà pauvres que l’on assistera en 2026.

Telle est la promesse d’un Premier ministre qui n’a pas de majorité à l’Assemblée Nationale mais parvient à manoeuvrer pour faire ce qu’il veut. Il a le pouvoir, a tout fait pour l’obtenir et n’est pas prêt de lâcher le bout de gras. A 74 ans, ce politicien seul en France à employer dans un discours le mot « infirmes » (pour que soit revendu dès leur mort leur fauteuil roulant ou cannes anglaises) espère durer. Pauvres de nous !

Laurent Lejard, août 2025.

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