Les deux bourgs voisins de Garmisch et de Partenkirchen ne sont unis que depuis 1935, dans la perspective d’organiser les Jeux Olympiques d’hiver de 1936. Aujourd’hui, une « frontière » incarnée par la voie de chemin de fer marque bien leur mitoyenneté, mais le domaine skiable s’affranchit de ce particularisme local : on skie autant à Garmisch qu’à Partenkirchen ! Dans des paysages grandioses, avec large panorama sur l’étendue du massif des Alpes. Et avec une accessibilité qui ravit les handiskieurs : accès aisé en fauteuil roulant aux télécabines, aux télésièges ainsi qu’au téléphérique de la Zugspitze, le plus haut sommet d’Allemagne approchant les 3.000 mètres et faisant frontière avec l’Autriche. De sa terrasse panoramique, les Alpes s’ouvrent au regard. On peut également bénéficier d’un fauteuil de transfert pour utiliser une télécabine intermédiaire, des toilettes adaptées sont installées dans les gares. Côté engins de ski assis, il est possible d’en louer sur place, en réservant quelques semaines à l’avance. Compter 100€ le 1er jour puis 80€ les suivants (avec tarifs dégressifs ou promotionnels possibles) avec réglages la veille, prise en charge de l’hôtel jusqu’à l’école de ski, puis retour à l’hôtel : un service VIP ! Ce loueur dispose également de patinettes qui, placées sous les roues avant d’un fauteuil manuel, assurent un déplacement sur la neige en autonomie : bluffant de facilité, on peut même faire des descentes (douces) avec !

Garmisch-Partenkirchen, c’est aussi une piste de descente mythique, la Kandahar, sur laquelle se déroulent des compétitions internationales. Son parcours est heureusement structuré de telle manière que skieurs et handiskieurs d’un niveau correct puissent en emprunter une partie, à partir de la gare intermédiaire du « Kandahar express ». Au total, 1.000m de dénivelé et 7km de parcours avec les variantes! Les autres pistes du domaine « Classic », sur lequel les handiskieurs seront les plus à leur aise, comptent deux noires, une dizaine de rouges et six bleues, il est donc plutôt sportif. Mais également agréable à parcourir à travers bois, face à la vallée. Seul bémol: l’accès en ski assis aux télésièges pourrait être plus direct, obligeant généralement à un contournement par la gauche du flux de skieurs debout. Comme les Allemands ont le goût du confort, certains télésièges ont des sièges chauffants et une bulle rabattable pour se protéger du froid, deux raffinements hélas inutilisables par les handiskieurs… Et pour récupérer les calories consommées, les restaurants d’altitude proposent une cuisine traditionnelle reconstituante, à des prix doux et avec un niveau de prestations et d’accueil que l’on aimerait trouver dans les Alpes françaises…

Que faire d’autre à Garmisch-Partenkirchen? Parcourir la vallée en calèche (transfert nécessaire) en longeant les pistes de ski de fond et le splendide massif montagneux. On peut pousser la balade jusqu’au stade olympique bâti pour les Jeux de 1940 qui furent annulés du fait de la guerre. Face aux statues monumentales de style totalitaire, un nouveau tremplin de ski de 144m a été construit en 2007. Garmisch-Partenkirchen fut, par ailleurs, appréciée du compositeur Richard Strauss (rien à voir avec les valses), qui y mourut en 1949.

Côté bien-être, la plupart des hôtels disposant de chambres adaptées comportent aussi un spa, sauna, jacuzzi: il convient toutefois de s’informer au préalable de leur accessibilité. Les balades au fil des rues réservent également de belles surprises, une partie des maisons d’architecture traditionnelle étant peintes de motifs évoquant la religion, mais aussi des épisodes historiques telle celle de la maison du Hussard, ou dans la Ludwigstrasse. En y dînant au restaurant traditionnel Fraundorfer (accessible par le côté), vous pourrez même voir des jeunes gens exécuter une danse bavaroise typique entre les tables !

Dans la proximité, les lieux à visiter ne manquent pas, tel le bourg d’Oberammergau, aux rues bordées de maisons historiées de contes pour enfants, d’autres ornées de trompe-l’oeil spectaculaires. Au centre, l’église Saint-Pierre-et-Paul resplendit de ce style rococo très répandu dans la région. Curiosité locale résultant d’un voeu formé pendant la peste, on y donne depuis 1634 tous les dix ans la Passion du Christ interprétée par les habitants, dévotion devenue attraction touristique depuis 1889 qui attire à notre époque 500.000 visiteurs pour une centaine de représentations dans l’un des plus vastes théâtres allemands, 5.000 places : prochaine édition en 2020… En attendant, le théâtre joue chaque été des opéras. Autre spécialité de la cité, le travail du bois sculpté, essentiellement de personnages ou scènes religieuses. Sur la route, à quelques kilomètres, on peut s’arrêter au très romantique château de Linderhof, une villa blanche construite pour le célèbre roi Louis II de Bavière, vénéré dans la région. Le château est célèbre pour sa Grotte de Vénus actuellement en rénovation. Autre étape intéressante, le monastère d’Ettal à l’église rococoissime. On y brasse également une bière à déguster dans la brasserie voisine, accompagnée de bretzels chauds, un délice tout bavarois !

Laurent Lejard, février 2015.


L’office de tourisme de Garmisch-Partenkirchen dispose de documentation en français, et d’une liste des services accessibles aux visiteurs handicapés moteurs : transports, hébergements et restaurants, stationnements réservés (carte européenne de stationnement), toilettes adaptées, etc. Contact possible en anglais. Par ailleurs, l’Office national de tourisme allemand propose, en français, des informations plus générales sur le tourisme accessible dans le pays.

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