Discipline paralympique depuis 1992, le cyclisme handisport est reconnu en France depuis 1973. Cette discipline s’adresse aux personnes amputées d’un ou des membres supérieurs ou inférieurs (qui peuvent être aidées de prothèses) mais également à celles qui ont une déficience motrice des membres supérieurs et/ ou inférieurs ou celles qui présentent une déficience visuelle. Les paraplégiques et tétraplégiques utilisent un handbike (lire cet article que nous avons consacré à cette discipline qui est aussi un loisir).

Les règlements du Cyclisme Handisport sont ceux de l’Union Cycliste Internationale avec quelques points spécifiques inhérents à la nature des handicaps. Pour les Handicaps physiques (Solos), c’est la nature du handicap qui détermine la classe dans laquelle le coureur évolue. Elles sont au nombre de quatre, que ce soit au plan national ou international. Les différentes adaptations apportées au vélo concernent plus particulièrement les freins, regroupés sur une même poignée, pour handicap de membres supérieurs, et au niveau des manivelles de pédalier, pour déficience de flexion au niveau des genoux. Nombre de personnes handicapées physiques pratiquent également le cyclisme en milieu valide. Pour les déficients visuels, le Tandem nécessite la coopération d’un coéquipier valide.

On distingue plusieurs types d’épreuves : La course sur route se déroule d’un point à l’autre ou sur un circuit routier de longueur variable. Le critérium est disputé sur un circuit routier, les coureurs devant parcourir le nombre de tours nécessaires pour couvrir la distance prévue au programme. Le contre la montre individuel voit chaque cycliste prendre le départ à intervalle régulier (généralement 1mn) pour couvrir le plus rapidement possible une distance préétablie. Enfin, les courses sur piste se déroulent sur vélodrome pour la poursuite individuelle, la vitesse et le kilomètre.

En France, des championnats sur route sont organisés avec épreuves en circuit et course contre la montre. Des championnats sur piste sont également disputés et les coureurs handisport ont en outre la possibilité de participer à des courses de la Fédération Française de Cyclisme. Au niveau international, chaque année se dispute une Coupe d’Europe portant sur cinq à six épreuves. Tous les deux ans se déroulent (en alternance) les Championnats d’Europe, les Championnats du Monde et les Jeux Paralympiques. Les derniers Championnats du Monde d’août 2002 en Allemagne ont rapporté neuf médailles à la France dont trois titres de Champion du Monde, quatre médailles d’argent et deux de Bronze.

Vincent Mignon pratique en tandem depuis l’accident qui l’a rendu aveugle et malentendant. Avec comme pilote Éric Lavaud, il a remporté une médaille de bronze en vitesse et une d’argent au kilomètre lors des Jeux d’Atlanta en 1996: « J’étais footballeur professionnel en deuxième division. Après mon accident en 1992, j’ai dû reprendre goût à la vie et c’est grâce à la Croisade des Aveugles que je suis monté sur un tandem et que j’ai découvert le vélo. Ça m’a plu tout de suite et j’ai foncé. C’est un sport d’équipe dans lequel je pouvais m’exprimer complètement: le handicap visuel n’est pas très gênant lorsque l’on roule derrière quelqu’un; à part son dos on ne voit pas grand chose! Il faut avoir un excellent métabolisme et des capacités physiques supérieures à la moyenne. J’ai très vite retrouvé mes sensations de sportif de haut niveau et à force d’entraînement et de temps passé, j’ai comblé la différence avec mon pilote pour arriver à une bonne cohésion. Le handisport, ce n’est pas une cour de récréation! »

« On se donne les moyens de faire aussi bien que les valides. On n’a pas à leur envier leurs chronos, la seule chose qui fait la différence, ce sont les moyens dont ils disposent. Le tandem est assez riche pour les malvoyants et non- voyants. C’est un sport qui est sympa parce qu’on partage à deux l’effort sur une machine. Il est attrayant parce qu’il peut être pratiqué en mixte homme- femme ce qui permet aux couples de rouler ensemble »

Amputé tibial, Sébastien Serrière, est né dans une famille de cycliste et c’est à la suite d’un accident de vélo qu’il a perdu un pied. « J’ai repris très vite, trois mois après l’accident. Le règlement ayant changé à la même époque, j’ai pu continuer à courir en valide tout en intégrant le handisport ». S’il pratique sur piste, Sébastien Serrière préfère la route: « Je fais des courses de 60 à 90 kilomètres en handisport et 120 kilomètres en valide. En Régionale, je peux faire une place, en Départementale je suis parmi les meilleurs sur des courses qui se font tout de même à 40 kilomètres/ heure de moyenne… Accéder au haut- niveau en handisport me motive, la mentalité est sympa, tout en étant un sport sérieux ».

Loïc Courpron, quant à lui, prendra peut- être la relève des coureurs de l’Equipe de France handisport; en tous cas il travaille pour cela afin d’obtenir des résultats. Dès son plus jeune âge, ses membres droits se sont moins développés et demeurent plus courts que ceux de gauche. Dès quatre ans, son médecin lui a conseillé le cyclisme comme technique de rééducation active et Loïc utilise aujourd’hui un vélo standard: « Je ne cours que sur route, j’ai plutôt des qualités de grimpeur en étant plus performant sur les petites distances. Mon niveau est assez proche de celui des valides ».

S’il est un sport qui pratique l’intégration, c’est bien le vélo !

Jacques Vernes, avril 2003.

Un grand merci à Christian Grenouiller, Directeur Technique Fédéral du Cyclisme à la Fédération Française Handisport. Pour en savoir plus, consultez le site officiel de la commission.

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