P.S.I : il vous reste quelques semaines pour vous habituer à ces trois lettres. C’est en effet à la fin de l’année 2000 que le Projet de soins infirmiers devrait entrer en vigueur. L’élaboration d’un PSI deviendra alors obligatoire pour toutes les personnes dont la situation de dépendance peut justifier une prescription de séances de soins infirmiers ou de surveillance clinique infirmière et de prévention.

Comment s’élabore le PSI ?
1. Le médecin constate les déficiences fonctionnelles du patient et prescrit l’établissement d’un PSI;
2. l’infirmière, choisie par le patient, élabore le PSI. Elle analyse ses besoins, son environnement, ses capacités d’autonomie. Elle définit l’objectif global et détermine les actions de soins ou de surveillance à entreprendre et/ou le programme d’aide à mettre en œuvre;
3. elle propose au médecin une prescription d’actes;
4. le médecin examine cette proposition, la valide ou la modifie. Les actes du PSI sont prescrits pour trois mois. Au- delà, le médecin fait une nouvelle prescription de PSI.

Quels actes comprend le PSI ?
– des séances de soins infirmiers : séances curatives et préventives, visant notamment à restaurer les capacités d’autonomie NB : Le PSI ne concerne pas les actes techniques infirmiers, comme les injections, prescrits par le médecin et effectués par l’infirmière, qui sont pratiqués et remboursés comme auparavant.
– des séances dédiées à l’élaboration d’un programme d’aide : lorsque le patient n’a plus besoin de séances de soins infirmiers, l’infirmière dispose de quinze jours pour « passer le relais » à des proches ou à une tierce personne qui apporteront l’aide à la vie quotidienne dont le patient a besoin (aide à la toilette, à l’habillage, à la prise de repas, etc.)
– des séances de surveillance clinique infirmière et de prévention : ces séances sont prescrites à la suite de soins ou d’un programme d’aide, afin d’assurer le suivi du patient par l’infirmière.

Qui finance quoi ?
L’Assurance maladie prend en charge l’élaboration du PSI et les actes qui en découlent, soit à 60% selon le taux réglementaire, soit à 100% si le malade est exonéré du ticket modérateur (dans le cas d’une affection de longue durée, par exemple). Tous les soins infirmiers nécessaires continuent donc d’être pris en charge par la « Sécu » de même que tous les soins d’hygiène, dès lors qu’ils font partie d’un plan de soins global. En revanche, une fois que le programme d’aide a été mis en place, les soins d’hygiène sont assurés par des tiers et ne sont plus financés par l’Assurance maladie.

En conclusion : Le PSI étant conçu comme un outil visant à « restaurer les capacités d’autonomie, stabiliser la situation de dépendance et prévenir les risques de complication », tout porte à croire que les personnes dont la dépendance est liée à des états pathologiques non stabilisés bénéficieront d’un programme de soins global incluant entre autres les soins d’hygiène, jusqu’à ce que l’objectif fixé par l’infirmière soit atteint. Par contre, celles dont la dépendance est stabilisée devraient simplement se voir gratifier d’un programme d’aide permettant à l’infirmière de « passer le relais » à la ou les tierces personnes. A charge au patient de financer ensuite ces prestations…


Franck Seuret, novembre 2000.

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