Première d’entre elles, la ministre de l’Emploi et de la Solidarité, Élisabeth Guigou. Battue sévèrement par le maire sortant d’Avignon Marie-José Roig, la ministre, qui semblait croire que la ville serait aisément « prenable », se retrouve politiquement affaiblie.

La deuxième ministre, en charge des personnes handicapées, Dominique Gillot, a connu meilleure fortune : elle a conservé la Mairie d’Eragny (Val d’Oise). Mais l’échec de madame Guigou, et de trois autres ministres de premier plan, aura une conséquence inattendue : le chef du gouvernement, Lionel Jospin, a demandé à tous ses ministres de choisir entre leur maroquin et leur écharpe municipale. Madame Gillot a annoncé son choix : elle se consacrera désormais à la ville d’Eragny et au département du Val d’Oise.

Le calendrier législatif était pourtant chargé, les dossiers en cours nombreux : loi de rénovation sociale, réforme de la loi sur les institutions et mise en chantier de celle de la loi d’orientation, mise en place des sites « autonomie », etc. C’est une ministre de la Solidarité fragilisée qui affrontera ses confrères et le Parlement sur ces dossiers. Assistée d’un nouveau secrétaire d’État aux personnes handicapées qui aura bien peu de temps pour s’informer des dossiers en cours, se faire connaître par les interlocuteurs institutionnels et associatifs, définir son action politique, alors que les élections législatives et présidentielles auront lieu dans un an.

2001 devait être une année de rénovation sociale en faveur des personnes handicapées. Le calendrier électoral l’a transformée en année de transition. Belle pagaille !

Laurent Lejard, mars 2001.

Partagez !