Être dans la nature : rien de tel pour se ressourcer et se remettre à sa juste place, c’est- à- dire l’infiniment petit au milieu de l’infiniment grand ! J’aime la nature, je m’y sens bien. Avec elle, j’oublie tout. Ma maladie, mes problèmes, mes soucis… Remplir ses yeux et son esprit de beaux paysages est le meilleur anti- stress que je connaisse. En fait, nourrir son âme et sa tête est aussi important que nourrir son ventre. C’est vrai ! Comment être négatif et voir la vie en noir après avoir passé la journée dans la nature à regarder, observer, admirer ? Avec un tel programme, la mauvaise humeur et la révolte disparaissent automatiquement…

Un jour, alors que je regardais un reportage à la télévision, j’ai été frappée par une image. C’était une terrasse de restaurant à 1.913m d’altitude. Les gens mangeaient et buvaient au soleil en face de la Mer de glace à Chamonix: wow, quel décor, quel cadre! Moi qui adore tout ce qui est belle vue et lieu insolite, j’étais très attirée. Oui mais voilà, il y avait un hic: on ne peut pas y aller en voiture. Le seul moyen d’accès, c’est par les rails avec un petit train de montagne. Comment faire avec mon respirateur: où le mettre, où le brancher? Il est lourd et encombrant et le porter, comme ça, à bout de bras, sur une longue distance, c’est difficile, fatiguant. Lorsque je pars en voiture, c’est simple: mon respirateur, une fois posé à l’intérieur, c’est fini, on ne le bouge plus, il n’y a plus d’effort à faire. Lorsque je quitte la voiture et que tout d’un coup je sens que j’ai de la peine à respirer, pas de problème: je fais vite demi- tour pour me rebrancher. Partir sans ma voiture et sans mon respirateur à 1.913m d’altitude, je ne m’en sentais pas le courage.

Un été, l’ami de la fille qui s’occupait de moi, un « fan » inconditionnel de Chamonix, du Mont- Blanc et de la Mer de glace m’a reparlé de cet endroit. Combien c’était beau, combien ce serait super si je pouvais y aller, combien j’adorerais ça… Il m’a remis l’eau à la bouche! J’ai téléphoné à la gare du Montenvers pour savoir comment ça se passait, si leurs trains étaient accessibles, quels étaient leurs horaires… A ma grande surprise, aucun problème : les portes des wagons sont assez larges pour recevoir des fauteuils roulants et il y a toujours du personnel adéquat pour nous porter à l’intérieur. Le trajet dure 25mm et toutes les heures il y a un train qui monte ou qui descend. En haut, tout est accessible, il y a même des wc adaptés aux personnes handicapées !

C’est en voyant ma mère revenir des commissions avec son cabas à roulettes que ça a fait tilt: mais, oui, la voilà la solution! Il faut mettre mon respirateur sur un cabas ! Ça roule, c’est léger, facilement transportable. Mais pourquoi n’y ai- je pas pensé plus tôt ? C’est le même principe qu’une valise à roulettes que l’on tire, bien moins fatiguant qu’une valise que l’on porte ! Pour tester ma nouvelle combine, mon frère est venu nous aider. Lorsqu’on a voulu mettre mon respirateur à l’intérieur du sac du cabas, impossible : le sac était trop petit. On l’a alors enlevé et avec l’aide de deux sangles élastiques, on a fixé mon respirateur directement à l’armature. Super, ça tenait, ça roulait ! Ce nouveau système tout à fait ingénieux me plaisait beaucoup. Il m’ouvrait plein de nouvelles portes, plein de nouvelles possibilités auxquelles je n’avais même pas pensé (train, funiculaire, télécabine). J’étais très contente !

A toutes celles et tous ceux ceux qui aiment la nature, les beaux panoramas, les sensations fortes, le bon air pur, je conseille vivement de faire cette balade. La Mer de glace à Chamonix, c’est magnifique! La vue est splendide et là- haut, il y a plein de choses à faire. Un restaurant, pour une « bonne petite bouffe », un mini musée creusé à même la roche avec en vitrines différentes pierres précieuses retrouvées à l’intérieur du glacier, un autre mini musée sur les animaux de la région. A Chamonix même, il y a la vieille ville à visiter avec sa zone piétonne, ses boutiques, ses petites terrasses, son église. Un peu plus loin, à ne pas manquer, le lac des Gaillands, entouré de sapins et doté d’une magnifique vue sur le glacier des Bossons. N’oubliez pas votre appareil photo !

Marie-Claude Baillif, mai 2002.

Pour compléter le récit de Marie-Claude Baillif, ajoutons que la Mer de Glace est parcourue chaque année par de nombreux skieurs assis : elle est le terminus de la Vallée Blanche, randonnée grandiose effectuée depuis l’Aiguille du Midi, sur le glacier, et qui nécessite d’être accompagné d’un guide afin de l’effectuer en toute sécurité. L’hiver, une grotte ornée de sculptures est creusée dans la glace, au pied du télécabine qui permet de descendre sur le glacier. Retrouvez d’autres récits de voyages de Marie- Claude Baillif sur son site internet.

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