L’escrime se pratique au sabre, au fleuret ou à l’épée. C’est un sport de combat qui a érigé également en art ce qui était autrefois un moyen d’attaque ou de défense. Sa pratique stimule la vivacité, la précision, la perception corporelle. Elle agit également sur le sens de l’équilibre et la rapidité de décision. Pratiquée en loisir comme en compétition, l’escrime s’adresse aux personnes handicapées motrices ou sensorielles. Les règles sont quasi identiques à la pratique des valides, avec quelques adaptations pour les « fauteuils » : ceux- ci sont fixés au sol et la distance entre les escrimeurs est déterminée par l’allonge du plus petit des compétiteurs.

Les aveugles et malvoyants « tirent » debout, de même que ceux qui ne peuvent pratiquer sur fauteuil roulant. Ils se repèrent au bruit de la lame et à sa résistance: forte à l’extrémité, moyenne au centre, faible à la poignée. La compétition internationale des déficients visuels n’est pas encore reconnue par les instances sportives.

La plupart des handicapés moteurs concourent en fauteuil roulant, qu’ils soient paraplégiques ou tétraplégiques, amputés des membres inférieurs ou infirmes moteurs cérébraux. Dans cette catégorie, l’escrime est pratiquée à tous les niveaux de compétition jusqu’aux Jeux Paralympiques. Comme il est habituel en handisport, les escrimeurs sont classés en sous- catégories selon leurs capacités fonctionnelles. Le fauteuil roulant ne compte pas, en ce sens que le fait de le toucher ne fait pas gagner: pour être valable, la touche ne doit être portée qu’au dessus du bassin de l’adversaire. Hommes et femmes concourent séparément.

Christophe Le Pelletier pratique l’escrime depuis quatre années environ. Hémiplégique, il tire assis et manie l’épée et le fleuret. Il est venu vers ce sport un peu par hasard, mais a trouvé dans son club une rigueur dans l’entraînement qui le stimule et le pousse de l’avant : « j’adore l’escrime et son esprit. Je veux me faire plaisir en obtenant des résultats ». Christophe est vice- champion de France à l’épée et se prépare à la compétition internationale. « Il faut être rapide en compétition, on n’a pas affaire à des amateurs ». Ce n’est pas le désir de batailler qui le guide, « l’escrime m’a permis de mieux canaliser mon influx nerveux ».

Fabrice Moufle est un habitué du circuit: il manie la lame depuis 1986. Il a abordé l’escrime comme un moyen de rééducation, à la suite de sa tétraplégie. « Cela m’a permis de travailler sur la mobilité et l’équilibre, d’améliorer la motricité de mes bras ». La concentration et le travail mental lui ont permis de gagner en confiance, ce qui l’aide dans ses activités quotidiennes. Fabrice travaille dans l’informatique et la création de sites web, a des enfants, mène une vie classique et sereine. Il poursuit également la compétition au plus haut niveau même s’il déplore que la France ne soit plus qu’à la seconde position de la compétition mondiale, détrônée récemment par la Pologne.

Jacques Vernes, novembre 2002.

Merci au Cercle Sportif Plessis- Bouchard (Val d’Oise) pour son aimable collaboration, et plus particulièrement à Gilles Bourret, maître d’armes. Fabrice Moufle a mis en place un site Internet sur lequel il présente notamment son club, la section d’escrime de Grenoble Handisport. Plus d’informations sur la discipline et lieux où la pratiquer auprès d’André Hennaert, Directeur Technique Fédéral de l’escrime au sein de la Fédération Française Handisport – 42 rue Louis Lumière – 75020 Paris – Tél : 01 40 31 45 00 – Fax : 01 40 31 45 42.

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