La plongée pour qui ? A peu près pour tous, mais en l’état de la science et sa kyrielle de précautions, il est possible, après consultation des différentes fédérations nationales ou étrangères, de dresser une liste de maladies ou handicaps qui s’avéreront malheureusement rédhibitoires pour qui en est atteint.

Contre-indications définitives : Séquelles de traumatisme crânien avec comitialité ou traitement anticomial. Maladies neurologiques avec traitement anticomital (séquelles de tumeur opérée). Scléroses combinées évolutives. (En ce qui concerne la sclérose en plaques, les avis sont très partagés. Personnellement j’ai côtoyé et plongé avec divers plongeurs atteints de cette pathologie et qui ont retrouvé goût au combat grâce à cette activité. Ma femme, elle- même atteinte, comptabilise à ce jour plus de 400 plongées !) Tétraplégique au- dessus de C6. Myopathie d’apparition précoce et d’évolution rapide ou apparentée. Infirmité Motrice Cérébrale athétosique avec dystonie bucco- faciale majeure ou avec facteur E important. Syndrome douloureux avec traitement médical lourd. Matériel d’implantation péri ou intra- dural. Instabilité psychomotrice. Hémiplégie vasculaire. Amputation artéritique. Pneumothorax traumatique, chirurgical ou spontané. Séquelles d’embolie pulmonaire. Contre- indications temporaires : Lithiases rénales. Hyper- réflexie autonome sur dysinergie vésico- sphinctérienne. Traitement médicamenteux lourd. Escarres. Infection urinaire symptomatique. Ostéomes.

Cette liste sera affirmée ou infirmée par votre médecin traitant qui est, de toute façon, le seul juge pour vous délivrer le certificat de non contre- indication à la plongée sous- marine qui reste l’unique sésame obligatoire de cette activité…

Où plonger ? Au sein d’un club associatif ou d’une structure professionnelle qui auront le plaisir de vous accueillir pour un baptême. Choisissez, pour une première, une piscine (pour essayer une combinaison, cela sera bien plus facile); en général, elles sont toutes équipées d’une infirmerie, ce local vous permettra de vous préparez loin des yeux indiscrets. Ce jour restera pour vous certainement à jamais inoubliable car comme tous les baptêmes celui- ci n’aura lieu qu’une fois, et les premières fois sont toujours marquées d’une encre indélébile : première femme, premier sourire, premier baiser, premier râteau, premières bulles!

Première chasse au club.
 S’inscrire soi- même dans un club est le meilleur moyen pour prendre la température du nouveau milieu dans lequel vous allez évoluer. Le plus facile est de rejoindre le club d’un ami ou d’un parent, car à deux on est plus convaincant: il va falloir persuader, rassurer, montrer que l’on en veut vraiment, bien expliquer que le handicap n’est pas contagieux si ce n’est dans cette rage de vivre que nous portons en nous.

Jouez carte sur table, sans en rajouter mais aussi et surtout sans rien cacher: « rêver c’est vivre encore un peu » mais pas au point de prendre le premier Zodiac percé qui passe! La personne que vous aurez en face de vous, ne connaît pas, peu ou prou votre handicap, alors donnez- lui quelques éléments: sensibilité au froid, escarres (un conseil: en piscine, mieux vaut s’abstenir!), vertiges, appareillage (cela ne se voit pas au premier coup d’oeil pour un néophyte), emploi d’un Pénilex ou autre équipement (si vous pouvez vous faire un auto- sondage, faites- le auparavant, votre confort ne s’en ressentira que mieux), sonde à demeure, couche (attention la plus petite fuite vous sera immédiatement sanctionnée par un « pour des raisons de propreté il nous paraît difficile de continuer à vous accueillir »)…

Ne vous offusquez pas outre mesure mais le personnel encadrant aura besoin de vous poser un certain nombre de questions, ne serait-ce que pour mieux vous connaître. Les renseignements que vous aurez confiés serviront à cerner de plus près comment vous équiper, comment procéder pour votre mise à l’eau (peu de bassins sont équipés de chevrette). Sachez enfin que, hormis le fait que la DDASS impose des règles d’hygiène très strictes, la vue du moindre tuyau, du plus petit pansement équivaut à une barrière de plus à sauter. Alors tachez, autant que possible, de faire dans la discrétion…

Quelques Fédérations, Compagnies et Associations de plongée sous- marine:

Fédération Française d’Études et de Sports Sous-Marins. 24 quai Rive- Neuve 13007 Marseille Tel: 04 91 33 99 31.

Association Nationale des Moniteurs de Plongée. 62 avenue des Oins du Cap 06160 Antibes Tel: 04 93 61 45 45.

Compagnie des Instructeurs de Plongée Professionnelle 289, rue des Pyrénées 75020 Paris Tel: 01 43 58 09 99.

Fédération Sportive et Gymnique du Travail 14, rue Scandicci 93508 Pantin Cedex Tel: 01 49 42 23 19.

Fédération Française Handisport 44, rue Louis Lumière 75020 Paris Tel: 01 40 31 45 07.

Alors à bientôt pour de bien belles bulles?

Michel Dupont, octobre 2002

Michel Dupont, paraplégique, est plongeur niveau 3, initiateur technique et animateur en biologie à la FFESSM ; il est Président fondateur du club  »Les plongeurs d’Ancoeur ». Il est notamment l’auteur du  »Guide de l’handiplongeur », préfacé par Nicolas Hulot, paru aux Éditions le cri, le Jarrier – 77720 Saint Ouen en Brie.

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