Mais la voile est aussi un sport à sensations fortes dès que la mer « tabasse » un peu… La pratique en est individuelle ou collective. Pour les termes techniques, consulter le lexique en bas de page.

ACCESSIBILITÉ POUR LES PERSONNES HANDICAPÉES DES MEMBRES INFÉRIEURS: Des dispositifs d’aide à l’embarquement existent (soulève personne manuel ou électrique, par exemple) mais en général on se passe de ce matériel. L’accès se fait embarcation à flanc de quai. Pour les navires individuels, il est assez facile, en étant assis sur le bord du quai, de se laisser glisser à bord à la force des bras et/ ou avec l’aide d’un accompagnateur. Pour les navires habitables, il est souvent nécessaire de démonter les filières et d’être porté à bord par deux moniteurs : sportif, mais l’enjeu en vaut la chandelle !

LE MINIJI :

C’est un quillard de 3,65 mètres, modèle (très) réduit des glorieux 12 MJI ; monoplace, il est gréé d’un génois et d’une grand voile, et dirigé par une barre compensée. Vif, il permet toutes les manoeuvres courantes : empannage, virement de bord, navigation en ciseau… Rapide, sa vitesse alliée à sa petite taille donne une grisante sensation de glisse. Inchavirable, il est sécurisant pour tous ceux qui recherchent vitesse et gite. Il peut aussi être gréé d’un spinnaker. La simplicité de son fonctionnement (une drisse et une écoute pour manoeuvrer les voiles, et un volant en guise de barre) le rend accessible à beaucoup de personnes handicapées ; avec un peu d’adresse une seule main suffit pour manoeuvrer !

Le Miniji est un très bon outil d’approche et de perfectionnement de la voile. C’est aussi une discipline handisport. Il existe d’autres petits bateaux accessibles : le « Martin », par exemple. C’est un biplace monocoque, très proche du miniji, et construit à Vancouver (Canada), qui permet un apprentissage avec moniteur embarqué. La hauteur plus importante de la bôme autorise une position assise plus confortable qu’en miniji. Ces petits bateaux, bien que très agréables, ne nous emmènent pas bien loin, ni guère plus vite que 5 à 6 noeuds (soit 9 à 11 kilomètres par heure). Les habitables peuvent par contre nous faire effectuer le tour du monde !

LES HABITABLES :

Bateaux de loisirs (et de compétition) par excellence, ces embarcations peuvent être monocoques ou multicoques. Leur longueur va de 6 mètres à plusieurs dizaines. Toute la gamme existante de voiles est susceptible de les gréer. La nature de leur équipement autorise une navigation côtière ou hauturière, voire transatlantique… En sortie handi, la présence d’un skipper expérimenté est indispensable pour assurer la sécurité des manoeuvres et de l’équipage ; un second équipier valide peut être utile pour les mêmes raisons. En loisirs, on préférera les sorties par beau temps (mer calme !), soit de mai à septembre, du moins en Méditerranée. C’est également la période idéale pour effectuer une croisière côtière ou une traversée : le plaisir d’être bercé par les flots, au soleil, est absolument divin et aucun « pied marin » n’est indispensable !

L’approche sportive est beaucoup plus intéressante en dehors de la période estivale. C’est en effet de l’automne au printemps que l’on trouve les vents les plus favorables en qualité et en quantité…! Les compétitions sont accessibles aux amateurs ayant suivi un stage de perfectionnement (standard Fédération Française de Voile). Les équipages sont formés d’équipiers « à poste », chacun ayant en charge une ou plusieurs tâches bien précises. Voir exemple ci- dessous :

ÉQUIPAGE TYPE SUR « SÉLECTION ». Le Sélection est un bateau de 11 mètres. Son équipage, en compétition, se compose de 9 membres :

1 – Équipier d’avant : il grée et fait passer la voile d’avant.
2 – Équipier de pied de mat : il s’occupe du « violon » (ensemble des drisses du mat de grand voile).
3 – Équipier de drisses : Il gère le « piano » (ensemble des taquets de drisse).
4 et 5 – Équipiers de winches : ils manoeuvrent et règlent la voile d’avant.
6 – Équipier de grand voile : il règle la grand voile.
7 – Barreur : il dirige le bateau sur son cap.
8 – Équipier de bastaque : il aide au réglage de la grand voile ; il est aussi le tacticien pour la régate.
9 – Équipier supplémentaire : il vient aider aux différentes manoeuvres.

La spécificité des tâches fait que chacun peut trouver sa place quelle que soit sa technique… et son niveau de handicap.

Les compétitions peuvent être des régates d’une journée, organisées ou non en challenge (avec plusieurs manches), mais aussi des parcours par étapes, tel le Tour de France à la Voile, des traversées, telle la fameuse Route du Rhum, etc… D’aucuns diront que de telles épreuves sont impossibles aux équipages de personnes handicapées ; pourtant, chaque année, un équipage australien fait la traversée Sydney- Hobart (en Tasmanie) : près de 1.200 km sur l’une des mers les plus violentes et les moins prévisibles du globe !


  • Barre : « Franche », elle dirige le bateau dans le sens opposé au mouvement qui lui est imprimé (barre à droite : le bateau vire à gauche). « Compensée », elle permet des manoeuvres similaires à celles d’un volant de voiture.
  • Bastaque : Dispositif aidant au réglage de la grand voile.
  • Bôme : Soutien horizontal de la grand voile.
  • Ciseau : Navigation vent arrière, une voile sur chaque côté du bateau.
  • Drisses : Cordages permettant de hisser les voiles.
  • Écoutes : Cordages servant à orienter et régler les voiles.
  • Empannage : Virement de bord par vent arrière.
  • Filières : Câbles qui cernent le bateau et en forment le bastingage.
  • Génois : Grande voile d’avant. Le Foc est une autre voile d’avant de surface réduite.
  • Gite : Inclinaison du bateau sur le flanc.
  • Hauturière : Navigation au large des côtes.
  • Multicoque : bateau à deux coques (catamaran) ou trois coques (trimaran).
  • Quillard : Monocoque lesté par une quille… réputé inchavirable…!
  • Spinnaker (ou « Spi ») : Voile d’avant hémisphérique utilisée par vent modéré pour optimiser la vitesse. Très photogénique !
  • Virement de bord : Changement de direction du bateau face au vent.
  • Winch : Treuil à manivelle servant à enrouler drisses et écoutes.

LIENS UTILES :

– La Fédération Française de Voile à son site web. On y trouvera toutes les informations complémentaires sur cette activité sportive et de loisirs mais la liste des clubs permettant la pratique Handivoile est disponible sur cet autre site de la FFV
– La Fédération Française Handisport : 42 rue Louis Lumière – 75020 Paris. Tél. : 01 40 31 45 00 / Fax : 01 40 31 45 42. Web : www.handisport.org. Minitel : 3615 handisport.
– Le site Navisport propose des activités nautiques adaptées dans la région de Lorient.
– Handivoile Brest permet à des personnes handicapées physiques ou visuelles de pratiquer la voile en loisir ou en compétition sur des bateaux de type Sonar ou MiniJi.
– L’association Capaularge, basée à Frontignan, propose des sorties, croisières et régates adaptées.
– En anglais, Saling Web rassemble notamment une liste internationale de clubs accueillant des personnes handicapées.
– Enfin, parmi la multitude se sites consacrés à la voile en général, Nautiweb propose une foule d’informations en français : dictionnaire, cartes, météo, etc. aisément compréhensibles par le profane !


Jacques Vernes, juin 2001.

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