Après une période de forte agitation sociale, née du mécontentement suscité par plusieurs réformes, le temps est aux vacances, au farniente ensoleillé ou culturel, à la détente, au voyage. Certains annoncent déjà une rentrée chaude. La scolaire sera marquée par une incertitude nouvelle, s’ajoutant au contexte de la décentralisation : combien d’élèves handicapés disposeront- ils d’un aide- éducateur, comment celui- ci sera- t-il formé ? La sociale sera peut- être agitée, le feu allumé par la réforme des retraites pouvant reprendre affirment quelques syndicalistes. Celle des personnes handicapées se fera dans l’attente du texte qui régira une partie de leurs conditions d’existence pour de nombreuses années.

Depuis l’entrée en fonction de Marie-Thérèse Boisseau en tant que Secrétaire d’Etat aux personnes handicapées, il y a un an, nous avons suivi attentivement ses prises de position. Pour constater certaines évolutions, dont celle- ci : elle estimait, le 16 juillet 2002, qu’il « faut avoir le courage de dire que certains [enfants] victimes de handicaps particulièrement lourds, ne pourront pas trouver leur place dans le système scolaire classique »; lors du congrès national de l’Association des Paralysés de France qui s’est déroulé les 12 et 13 juin 2003, elle s’est prononcée en faveur de « l’inscription de tous les enfants handicapés à l’école ce qui obligera l’éducation nationale à trouver des réponses adaptées pour chacun ». Ce propos traduit à l’évidence une évolution doctrinale : l’accès pour tous les enfants à l’école de la République doit devenir la règle. Les rencontres organisées dans le cadre de l’Année Européenne des Personnes Handicapées (AEPH), et plus particulièrement la présentation lors du colloque de Rennes de l’intégration scolaire conduite en Italie, semblent avoir pesé positivement sur l’opinion de la Ministre.

Preuve, s’il en était besoin, que rien n’est gravé dans le marbre, que l’on peut argumenter, agir efficacement pour que la future loi en faveur de l’égalité des chances soit une réussite pour ceux auxquels elle est destinée : les citoyens handicapés.

Laurent Lejard, juin 2003.

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