Cette
année, il se déroule simultanément en France deux semaines
nationales pour l'emploi des personnes handicapées. L'une
est organisée par l'Agefiph, qui mène des actions de
terrain et des réunions locales d'information en mobilisant
ses délégations régionales, les Cap Emploi et de nombreuses
entreprises. L'autre est celle de la Ligue pour l'Adaptation
du Diminué Physique au Travail (LADAPT), davantage axée sur
des opérations spectaculaires et privilégiant l'effort
de communication, pour ne pas dire propagande. Avec un événement
phare, auquel étaient conviés, ce lundi 13 novembre, des travailleurs
handicapés, des personnalités et la presse : le lancement
de la 10e semaine pour l'emploi des personnes handicapées
dans un lieu symbolique, le toit de la Grande Arche du quartier
d'affaires de La Défense, dans lequel d'immenses tours de
verre et acier hébergent des multinationales telles Total,
Axa, Areva, etc.
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Pourtant,
la Grande Arche est connue pour son accessibilité plus
qu'aléatoire du fait des nombreuses pannes de matériel;
Catherine Bachelier, dont la Délégation ministérielle
à l'accessibilité est installée dans le bâtiment, est
pleinement consciente des imperfections d'une construction
symbole des années Mitterrand. Il faut en effet passer
par les sous-sols, après avoir cherché près du CNIT
une passerelle qui y conduit, parcourir des couloirs
sans fléchage, longer des locaux d'exposition, parvenir
à un vaste hall d'escaliers mécaniques, savoir trouver
dans son côté opposé l'ascenseur qui mène au vaste perron
qui domine un immense escalier, puis emprunter un autre
ascenseur (payant) qui conduit au sommet du bâtiment.
Là, des escaliers desservaient les deux salles utilisées
pour la manifestation de prestige de LADAPT...
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Pour y accéder, deux rampes amovibles fournies par le
gestionnaires du lieu : 20% de pente, franchissables
avec élan par un sportif bien entrainé... Les aveugles
n'étaient pas mieux lotis : si un guidage podotactile
était bel et bien installé, il desservait d'autres salles…
dont l'accès était barré par un cordon ! En repartant,
l'ascenseur qui mène aux sous-sols était en panne, comme
cela arrive fréquemment aux dires d'un agent de sécurité.
Lequel qui dut alors utiliser un ascenseur de service,
d'accès limité par badge. On vous épargne le récit de
la complexité d'accès par les transports en commun :
seul le RER A est accessible avec aide et porteurs costauds
pour descendre des rames ou y monter... à condition
de trouver des ascenseurs qui fonctionnent...
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"C'est
la galère !", s'exclamait Philippe Van den Herreweghe, paraplégique,
secrétaire général adjoint de LADAPT, qui se dépêchait de
se rendre sur le parvis pour répondre à une interview. "Nous
avons fourni aux candidats handicapés à nos Job Dating
un plan d'accès et les numéros de téléphone de personnes pouvant
les guider, assurait de son côté l'un des organisateurs
de la journée. Nous ne pouvions adapter ce lieu qui ne nous
appartient pas". Et en choisir un autre ?
Laurent
Lejard, novembre 2006.
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