Jeudi 31 mars 2005, la souffrance de Terri Schiavo a pris fin. Depuis 15 ans, cette résidente de l’Etat de Floride était plongée dans un coma neurovégétatif consécutif à un arrêt cardiaque ayant causé des dommages irréversibles au cortex cérébral. Aucun médecin n’a émis l’espoir d’un réveil de la patiente, et encore moins d’une rémission. Depuis 15 ans, Terri Schiavo survivait artificiellement grâce à une batterie de machines. En 1998, son mari demanda par voie de pétition que l’on mette fin à la vie végétative de son épouse : selon lui, elle avait exprimé la volonté de refuser une éventuelle survie artificielle. Terri Schiavo connaissait bien le sujet, elle était infirmière.

La fin de vie inéluctable de Terri Schiavo ne peut être souhaitée à personne, elle a été massacrée par l’intervention de groupes religieux extrémistes et autres défenseurs de la vie dans la souffrance. Au premier rang desquels on compte les frères Bush : Jeb, gouverneur de la Floride, et George Walker, président des U.S.A. Ce dernier, qui n’hésite pas un seul instant quand il s’agit de supprimer des vies par milliers (y compris celle de ces concitoyens soldats) brandit la Bible pour défendre l’acharnement thérapeutique. Il fait voter dans la précipitation une loi spéciale « pour sauver Terri », loi immédiatement sanctionnée par la Cour Suprême dont la majorité des juges ont pourtant été nommés par le président lui- même et son parti. Belle hypocrisie d’un homme qui réalise des coupes sombres dans les budgets sociaux destinés à soutenir la (sur)vie quotidienne des Etats- Uniens handicapés, pour mieux augmenter l’effort de guerre en territoire étranger. Un conflit qui rapporte des milliards de dollars aux compagnies américaines et coûte leur existence à des milliers de personnes qui en subissent les « dommages collatéraux ».

Mais les tenants du maintien de la vie dans la souffrance ont déjà un autre intéressant sujet d’étude : le Pape Jean-Paul II…

Laurent Lejard, avril 2005

Partagez !