Marthe Robin est née le 13 mars 1902, à Châteauneuf- de- Galaure (Drôme), sixième enfant d’une famille d’agriculteurs. Elle étudie à l’école primaire du village jusqu’en 1915, qu’elle quitte pour travailler à la maison et dans les champs. Une encéphalite « léthargique » la saisit en novembre 1918 et la laisse dans le coma pendant 27 mois. C’est à l’âge de vingt ans que Marthe Robin se sent appelée, à l’instar de tous les grands mystiques, à offrir sa vie « pour la conversion des pécheurs et la sanctification des âmes ». Le 15 octobre 1925, découvrant sa vocation particulière à la souffrance (« école incomparable du véritable Amour »), elle consacre sa vie à Dieu par un « acte d’abandon à l’amour et à la volonté de Dieu »: « Seigneur mon Dieu, vous avez tout demandé à votre petite servante; prenez donc et recevez tout. En ce jour, je me remets à vous sans réserve et sans retour. » En 1926, rechute de sa maladie, ses jambes sont paralysées, elle mange à peine et reste alitée.

En 1929 ses bras se paralysent à leur tour. En 1930, elle entre au tiers ordre franciscain où elle devient une « vierge consacrée » en août. Fin septembre, Jésus lui apparaît et elle reçoit les stigmates. Elle commence à vivre la passion du Christ chaque jour et plus intensément, dit- on, le vendredi. Sa maladie évolue jusqu’à la paralysie totale des quatre membres et la perte de la vue en 1940 : Marthe Robin restera pendant plus de cinquante ans alitée, sans dormir, sans boire et ne se nourrissant que de d’hosties.

En 1936, elle invite « de la part de Dieu » le père Finet, sous- directeur de l’Enseignement Catholique de Lyon, à fonder un « foyer de charité, de Lumière et d’Amour » pour accueillir des retraites spirituelles. Ce sera le premier des 75 établissements qui, depuis, ont vu le jour à travers le monde dans plus de 40 pays et qui disposent même désormais d’un site Internet. Aujourd’hui, ces communautés « accueillent et regroupent des hommes et des femmes qui, à l’exemple des premiers chrétiens, mettent en commun leurs biens matériels, intellectuels et spirituels ». Jusqu’à sa mort, le 6 février 1981, Marthe vivra dans sa chambre de la ferme, à Châteauneuf- de- Galaure, où elle recevra des milliers de visiteurs. Les lieux sont toujours ouverts au public.

L’enquête diocésaine en vue de la béatification de Marthe Robin a été ouverte par l’évêque de Valence (Drôme) en mai 1991. Elle a pris fin pour la Pentecôte 1996, date à laquelle le dossier a été déposé à la Congrégation de la Cause des Saints à Rome. Il suit son cours…

Jacques Vernes, juin 2001.

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