L’élection de Miss Handicap Suisse s’est déroulée le 20 novembre 2010 au Kursaal de Berne, et devait départager une douzaine de candidates. Jasmin Rechsteiner, une bernoise alémanique née avec une scoliose très prononcée, a triomphé, suivie de la Vaudoise Leila Bahsoun, aveugle âgée de 31 ans, et de la Genevoise Soraya Elouaret, 25 ans, paraplégique depuis un accident de la route. Une élection qui s’est déroulée dans une salle comble, bien relayée par les médias, dans une approche très éloignée du voyeurisme habituel à ce type de cérémonie : dans cette élection, ce sont les qualités humaines, le charisme, la beauté physique et l’intelligence qui ont été distingués. Lauréate 2010, Jasmin Rechsteiner a bien voulu répondre à quelques questions…

Jasmin Rechsteiner : 
J’ai 29 ans, et je suis célibataire. Originaire de Thurgovie, j’habite à Berne durant la semaine. J’ai suivi une formation de commerciale, avec une spécialisation en assurances sociales et j’ai aussi un diplôme de visagiste. Je travaille actuellement à temps partiel en tant que commerciale et collaboratrice spécialisée en assurances sociales pour le foyer résidentiel et le centre de formation Rossfeld à Berne.

Pourquoi vous êtes-vous présentée à ce concours : qu’en espériez-vous ?

Jasmin Rechsteiner : 
Je me suis présentée à l’élection car je souhaitais m’engager pour l’intégration des personnes handicapées. Franchement, je ne pensais pas gagner, mais ce rôle d’ambassadrice s’annonce passionnant avec de nombreux défis à relever, des actions à mener. Je vais avoir la chance de faire pleins d’expériences exceptionnelles ! L’élection a bénéficié d’une bonne couverture médiatique en amont et le soir de l’élection où j’ai fait plus d’une heure d’interviews. Le lendemain était d’ailleurs aussi consacré aux interviews ! Mes proches et mes amis étaient aussi surpris que moi par la victoire, mais très heureux de me voir élue. Certains ont toujours cru que je deviendrai la nouvelle Miss Handicap. Les nombreux messages de félicitations m’ont beaucoup touchée. Le foyer résidentiel et le centre de formation Rossfeld, pour lequel je travaille, a même installé une immense affiche de « Félicitations à la nouvelle Miss Handicap » sur ses locaux !

Comment percevez-vous votre corps, et le regard des autres sur ce corps ?

Jasmin Rechsteiner : 
J’ai accepté mon corps tel qu’il est. Bien sûr, certains jours c’est difficile, je souffre et je me pose beaucoup de questions, mais c’est normal. Jusqu’à présent, j’ai eu peu de contacts avec les gens que mon handicap perturbe. Mes courbes sont tout simplement uniques ! (rires)

Propos recueillis par Laurent Lejard, janvier 2011.

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