Gabriel Larondelle est entré en politique tout naturellement : militant associatif, il avait voulu travailler en liaison avec le Centre Communal d’Action Sociale de Saint- Malo et le Maire lui a par la suite demandé de rejoindre l’équipe municipale à l’occasion de l’élection de 2001. Si Gabriel Larondelle a pris sa carte à l’U.M.P, il ne se revendique pas comme militant politique; ce qui l’intéresse et le fait agir, c’est l’amélioration de l’accès à une ville historique (celle de Surcouf) très touristique : il est délégué à l’accessibilité des personnes à mobilité réduite, il n’a pas voulu une délégation plus large englobant l’aspect social de l’aide aux personnes handicapées. Il a toutefois inclus les pratiques sportives dans sa délégation. Parce que Gabriel Larondelle n’a pas renoncé après son accident de plongée en 1971 : il s’est investit dans la plongée handisport, activité qu’il a créé et structuré durant les années 1979 à 1981.

Gabriel définit son entrée dans la vie municipale comme la concrétisation de sa militance associative et un apport de ses compétences dans le domaine conjoint du handicap et du sport. « Je ne me sens pas handicapé, affirme- t-il; devant une volée de marches je le suis, en plongée je suis le patron ! » Il dirige la commission municipale des sports, valides et handis réunis : « J’aurais refusé de me cantonner au handicap, c’est pour cela que j’ai refusé les affaires sociales ». Sa volonté est de privilégier l’autonomie dans les structures existantes : « Pour travailler, je bénéficie d’une totale collaboration des services municipaux. Ça a été facile, tout le monde me connaît à Saint- Malo. Je n’ai rencontré aucune réticence, on m’a donné les moyens d’agir. La sensibilisation au handicap s’est faite par ma présence, en voyant les difficultés que je rencontrais dans la ville et ma manière des les surmonter ». Aujourd’hui, les deux tiers de la ville historique (en grande partie détruite durant la deuxième guerre mondiale et reconstruite à l’identique) sont accessibles. Gabriel Larondelle estime que le fait de rendre autonome banalise le handicap, rend visible ceux qui le vivent : « On me perçoit comme un conseiller municipal, pas en tant qu’handicapé ». Pourtant il subit comme tous les « assis » son invisibilité de la part des debouts: « La position assise minore; dans cette situation j’attaque de front ! »

L’engagement en politique de Gabriel Larondelle est récent, et s’il se dit trop « jeune » pour faire autre chose, il est ouvert aux propositions: « Dans la commission extra- municipale que j’anime, j’ai recruté indifféremment des élus de la majorité et de l’opposition. J’ai pris des bosseurs, des gens de terrain. Pour que ça fonctionne, il faut une personne handicapée: j’arbitre les divergences associatives, je prends les décisions, je les présente au conseil municipal et les réalisations peuvent être très rapides ».

Si Gabriel Larondelle est paraplégique, il estime avoir été choisi et élu pour ses compétences et pas pour son handicap et cela semble être une constante dans la vie de celui qui fut le premier maître- nageur en France à opérer… en fauteuil roulant.

Laurent Lejard, décembre 2003.

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