Habité par l’Homme depuis le Paléolithique, le territoire de la Corrèze actuelle est à soi-seul un résumé d’Histoire de France: occupation gauloise puis romanisation, domination franque, raids Sarrasins, Normands, rattachement à l’Angleterre (quand le Limousin dépendait de l’Aquitaine) puis vassalisation par Charles VII avant le rattachement définitif au royaume d’Henri IV. De grandes maisons: La Tour d’AuvergneNoailles, de grands noms, tel le maréchal de Turenne (« Tu trembles, carcasse ! ») et de nombreux politiciens parmi lesquels Jacques Chirac (bien que né à Paris) et François Hollande (bien que né à Rouen) ou encore l’ancienne ministre Marie-Anne Montchamp (« vraie » corrézienne) qui a eu en charge les questions liées au handicap en 2004-2005 puis 2010-2012. Également corréziens, le cinéaste Éric Rohmer (1920-2010), le dessinateur de BD Christian Binet (père des célèbres Bidochon) et l’inoxydable bateleur multicartes Patrick Sébastien

Pompadour aussi, est un nom célèbre : celui d’un bourg que l’amour de Louis XV pour sa favorite (née Poisson) a fait entrer dans la légende. La grande dame n’a probablement jamais mis les pieds dans cette ancienne forteresse médiévale (très) amendée au fil du temps mais elle y a fondé le premier haras privé de France, désormais haras national. L’association Les 3 tours de Pompadour y organise de passionnantes visites sur la thématique du cheval, que l’accessibilité de plain-pied ouvre à tous les publics. Le passage par les stalles et leurs « stars » est un moment particulièrement prisé des enfants ! Côté château, on ne visite que quelques salles du rez-de-chaussée, accessibles par rampe, ainsi que les jardins et la terrasse ouverte sur le très bel hippodrome. Stationnements réservés à proximité.

À quelques encablures de Pompadour, l’antique vallée de la Vézère déploie ses charmes plurimillénaires : l’humanité vit ici depuis la nuit des temps. Au débouché des gorges, le village de Voutezac, dont le château (privé) sert d’étape au festival de la Vézère, abrite une véritable pépite : passé le seuil (de plain-pied) de l’humble chapelle du Saillant, c’est toute la magie de Chagall qui s’offre au regard ! Entrée libre, stationnement aisé à proximité.

Plus à l’ouest, en traversant les pâtures (ponctuées évidemment de vaches limousines) de l’Yssandonnais, le village perché de Saint-Robert compte à juste titre parmi « les plus beaux villages de France« . L’accessibilité se résume à une balade le nez au vent dans les vieilles rues (pentues) mais les beautés architecturales que l’on découvre valent largement le détour.

L’occasion de se familiariser avec ces fameuses maisons nobles, en grès jaune et toit d’ardoise, dont la grosse tour et les fenêtres à meneaux évoquent des châteaux et l’âge d’or de la région, aux XIVe et XVe siècles, quand le commerce était florissant, notamment grâce au règne, en Avignon, de papes issus de la région. À l’instar d’autres villages pittoresques, l’affluence peut être importante en saison mais l’esplanade située à côté de l’église comporte une place de stationnement réservé.

Changement de vallée à Brive-la-Gaillarde, traversée par la rivière qui a donné son nom au département et qui se jette dans la Vézère à la sortie de la ville. C’est d’ailleurs au franchissement de la Corrèze que la cité doit son existence, dès l’Antiquité, même si la fortune de Brive s’est faite à partir du Moyen-âge.

Pourquoi « la gaillarde » ? Parce que la cité, derrière de fiers remparts aujourd’hui disparus, a toujours vaillamment résisté à ses envahisseurs. Et si la préfecture s’est installée à Tulle, plus centrale mais moins peuplée, les Brivistes n’en revendiquent pas moins la prééminence, d’autant que leur ville a tout d’une grande, avec une intense vie culturelle et sportive. Le centre ancien, en revanche, est assez petit et on en fait vite le tour. Son marché hebdomadaire chanté par Brassens, et ses terrasses animées en font un but de flânerie d’autant plus appréciable que la piétonisation suit son cours.

Incontournable local, la maison Denoix, fondée en 1839, a su conserver une authenticité dans la réalisation de ses recettes (alcools mais aussi moutarde violette au moût de raisin) qui en fait un véritable cas d’école de production pérenne à succès. Nulle délocalisation, ici ! On peut en visiter les très beaux locaux, accessibles de plain-pied par le parking arrière (téléphoner) ou moyennant un seuil côté boulevard, et déambuler au-milieu des alambics et autres vaisseaux de cuivre…

À une dizaine de kilomètres au nord-est de Brive, sur la commune de Donzenac, les Pans de Travassac témoignent également d’une industrie locale qui perdure, depuis le XVIe siècle celle-là: l’ardoise. Un endroit spectaculaire, vertigineux, même si l’accessibilité aux fauteuils roulants est assez chaotique, du fait notamment de la nature du sol. La visite, dans ce cas, est partielle mais on découvre l’essentiel du site, notamment les profonds sillons laissés par l’extraction de la matière première, et l’on peut assister à des démonstrations de taille d’ardoises, lesquelles couvrent ensuite les toits (de luxe) de la région, et même au-delà puisqu’on les retrouve jusque sur le Mont Saint-Michel!

Stationnement possible au plus près de l’entrée: ne pas suivre le panneau indiquant le parking public. Il est prudent de téléphoner avant de se rendre sur place, de sorte que les gestionnaires du site (toujours en activité plus bas dans la vallée) adaptent leur prestation, ce qu’ils font volontiers.

Idem non loin de là, dans un tout autre domaine, au parc accrobranche Wizz’titi (Saint-Antoine les Plantades) où un parcours dans les arbres accessible a récemment été aménagé et où il est également autorisé de stationner au plus près de l’entrée. Restauration et pique-nique possibles sur place.

Toujours dans la proximité de Brive, à Varetz, les Jardins de Colette ont vu le jour en 2008 grâce à la volonté des collectivités locales de rendre hommage au passage dans la région de la célèbre écrivaine. Une promenade bucolique et littéraire, accessible de plain-pied, dans le temps et l’espace de cette grande amoureuse de la nature, à travers des jardins thématiques évoquant sa vie et les paysages qui ont façonné son oeuvre : passionnant ! Salon de thé, toilettes adaptées, parking réservé à côté de l’entrée.

Dans la direction de la vallée de la Dordogne, les villages de caractère, dominés par leur(s) château(x), se suivent sans jamais se ressembler, avec des atmosphères, des décors, des paysages différents. Ainsi en va-t-il de Turenne, siège d’une vaste et puissante vicomté, sorte de paradis fiscal indépendant jusqu’en 1738 et administré par de puissants seigneurs, dont le célèbre maréchal de France mentionné ci-avant. De cette époque glorieuse subsistent un fier château (inaccessible en fauteuil roulant) et de splendides maisons s’étageant à flanc de colline. Les rues sont carrossables mais pentues. Y stationner tient du miracle, surtout en haute-saison (la vaste esplanade en entrée de bourg est vite remplie) mais les véhicules arborant la carte européenne ad hoc peuvent braver l’interdiction et grimper jusqu’au pied du rocher, sur le parking des résidents. Ne manquez pas l’austère collégiale du XVIIe siècle, accessible de plain-pied : elle recèle un étourdissant retable baroque qui a fait l’objet d’une mise en lumière (et en sons) plutôt réussie. Des concerts y sont organisés, notamment dans le cadre du festival de la Vézère.

À quelques lieues de là se trouve l’un des incontournables régionaux, fondateur de l’association des plus beaux villages de France: Collonges la Rouge. Un véritable bijou patrimonial aux maisons de grès rouge soigneusement restaurées et entretenues, agrémentées de treilles et de glycines, où l’on peut faire un merveilleux et romantique voyage dans le passé… si l’on s’efforce de visiter le village (par ailleurs globalement accessible en fauteuil roulant, à l’exception de l’église) avant l’arrivée des hordes de touristes qui le prennent d’assaut tout au long de l’année, remplissant ses parkings puis ses rues et ses boutiques jusqu’au soir.

Un stationnement réservé a été aménagé à côté de l’ancienne gare, en entrée haute de bourg. L’Office de tourisme propose, tout au long de l’été, des visites guidées en langue des signes : renseignements par mél ou au 05 55 25 32 25.

Dominant le vignoble du vin paillé, le village perché de Curermonte, également classé parmi les plus beaux de France, présente la particularité unique d’abriter pas moins de trois châteaux (privés) dont les hautes silhouettes dominent le paysage : PlasSaint-Hilaire et la Johannie. Une co-seigneurie vassale de Turenne, établie par trois familles et qui a donné lieu à l’édification de trois églises, trois fontaines, et autres déclinaisons de ce chiffre symbolique.

Comme ailleurs, la découverte de Curremonte se résume à une promenade au gré des vieilles rues (l’église est inaccessible), sans oublier de passer par la splendide halle médiévale à la charpente remarquable, mais la pression touristique est ici moins forte et le panorama tout à fait splendide. Stationnement difficile mais possible sur la place de la Barbacane.

Tout proche, le site de La Chapelle aux Saints, mondialement célèbre, intéressera évidemment les amateurs de préhistoire : c’est là, en effet, que furent découverts, en 1908, les premiers squelettes complets de néandertaliens mis au jour en France. Un musée, passionnant grâce à la visite guidée, y est accessible sans encombre.

Avec la bien-nommée Beaulieu-sur-Dordogne, on atteint les rives d’un cours d’eau de légende qui, venu du Cantal (il prend sa source dans le Puy-de-Dôme) traverse le sud de la Corrèze avant de poursuivre sa course dans le département du Lot. Ses flots argentés, qui forment ici un superbe méandre, ont donné leur nom à l’endroit, fondé par des moines au IXe siècle. De l’époque médiévale subsiste une imposante abbatiale, inaccessible en fauteuil roulant mais dont on peut admirer le tympan finement sculpté, qui représente la Parousie (retour du Christ sur terre), un thème rarement figuré. Le petit centre ancien et les bords de Dordogne, très photogéniques, offrent d’agréables promenades.

Argentat

Les amateurs de sculpture ancienne pourront compléter leurs découvertes à quelques kilomètres de Beaulieu avec une émouvante Mise au tombeau (XVe siècle) exposée dans un local séparé de l’église de Reygade. Accès par rampe, stationnement aisé.

Autre beau site, plus en amont sur la Dordogne, Argentat. Aujourd’hui secrète endormie, la ville a connu son heure de gloire à l’époque de la batellerie (qui a duré plusieurs siècles, jusqu’à l’avènement du chemin de fer), quand son port fluvial en faisait une importante place économique. En témoigne aujourd’hui la réplique de gabare, définitivement ancrée à quai (attention, forte pente pour descendre au port), ainsi que les riches demeures du centre-ancien, donnant sur la rivière, qui font aujourd’hui les beaux jours de riches et discrets propriétaires en quête de qualité de vie.

Car c’est bien de cela qu’il est question en Corrèze: patrimoine, nature, climat et accueil des habitants, que demander de plus?


Jacques Vernes, mai 2013.


Sur le web, le site Vacances en Corrèze permet de préparer tranquillement un séjour sur place, hébergement et activités comprises, sans oublier le label Tourisme et Handicap, qui bénéficie d’une page spécifique.


Nos adresses accessibles.

À Pompadour, face à l’entrée du château, la brasserie Les Remparts propose des plats simples mais de bon aloi mettant en valeur les produits du terroir. Ambiance bon-enfant, toilettes adaptées, stationnement réservé presque devant.

Le Pigeonnier de Lissac-sur-Couze comporte des chambres d’hôte dans un décor de ferme ancienne agencé avec goût. Vaste chambre adaptée (labellisée tourisme et handicap) et table d’hôte aussi généreuse que l’accueil des propriétaires : une adresse précieuse ! Stationnement réservé au plus près de l’entrée.

À Donzenac, le restaurant Le Périgord constitue une étape gourmande de bonne tenue avec, en terrasse, une vue superbe sur le village. Toilettes accessibles, stationnement (standard) à proximité.

À Turenne, rendez-vous à La Vicomté, accessible de plain-pied (mais pas les toilettes) pour une pause-repas aux couleurs locales. La terrasse est également ouverte en journée, pour reprendre son souffle après les visites… Parking conseillé sur l’esplanade en entrée de bourg.

À Puy d’Arnac, le gîte Soleilhet propose de belles maisons contemporaines en bois, vastes, confortables et éco-responsables, dont une labellisée Tourisme et Handicap, à l’ombre de grands arbres. Stationnement aisé au plus près de l’entrée, terrasses avec barbecue, piscine ouverte en été, accueil attentionné et de bon conseil pour visiter la région.

À Beaulieu-sur-DordogneLes Flots Bleus sont un établissement hôtelier idéalement situé en bord de rivière, dont seule la partie restaurant est accessible. Que ce soit à l’intérieur ou en terrasse, décor et assiettes sont du meilleur goût, la carte offrant en outre la possibilité de se régaler des poissons locaux. Toilettes adaptées, stationnement à proximité.

À Argentat, le restaurant Le Saint-Jacques est l’une des meilleures tables de la région, située dans la partie moderne de la ville (parking à proximité). Luxe, calme et volupté sous la houlette d’un chef particulièrement talentueux qui sait réinventer les classiques… et sculpter le sucre ! Accès par rampe amovible (ou deux marches basses), toilettes adaptées, accueil attentionné.

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