2013 sera une année riche en événements à Marseille, désignée ville européenne de la culture par l’Union Européenne : la métropole provençale a voulu associer de nombreuses collectivités locales dans une région où l’accueil des touristes handicapés et l’accessibilité culturelle sont plus que perfectibles.

La Ciotat, la balnéaire populaire.

A une trentaine de kilomètres à l’est de Marseille, La Ciotat marque la limite des Bouches-du-Rhône et le début d’un littoral essentiellement consacré aux bains de mer et aux activités nautiques. Elle fut pourtant une ville ouvrière durant plus de deux siècles, du fait des chantiers navals implantés sous Louis XIV et qui produiront jusqu’aux années 1980. Le lancement de chaque navire de commerce était un spectacle qui rameutait toute la ville. Pourtant, La Ciotat n’était que le port de sa voisine Ceyreste, et appartenait à l’abbaye de Saint-Victor. Port de pêche, elle devint commune au XVe siècle, et créa en 1560 la première prud’homie de pêche en France. Aujourd’hui, La Ciotat est une station balnéaire dont la longue baie est très fréquentée aux beaux jours, et la plage Lumière labellisée pour les baigneurs handicapés moteurs. Lumière, parce que le littoral et 89 hectares de terres aujourd’hui lotis appartenaient aux célèbres frères inventeurs du cinématographe, dont la plus ancienne salle de projection, l’Eden, est en cours de restauration pour une ouverture à l’automne 2013. La Ciotat s’est d’ailleurs positionnée comme « pole cinéma » dans le cadre de Marseille-Provence 2013.

L’histoire pittoresque de La Ciotat n’est pas évidente à découvrir, et une visite au Musée Ciotaden constitue une bonne introduction, même si l’accessibilité se limite au 1er étage (accès par la rue Adolphe Abeille, seuil à franchir). Géré par des bénévoles passionnés, vous découvrirez en les écoutant les grandes et petites histoires, dont celle des « Tétaïres », ces hommes qui venaient des basses-Alpes pour épuiser le lait des femmes, ou encore celle des garnements que l’on enfermait derrière une grille dans un angle du pied du bâtiment, ou la naissance de la pétanque dont quelques boules anciennes sont exposées. On vous racontera les « escas », ces lieux de rangement des bateaux et matériels de pêche devenus bars et restaurants, les grandes heures des chantiers navals modernes quand 6.000 travailleurs entraient soir et matin dans l’enceinte du bout du port. Un plan-relief présente l’état La Ciotat en 1780, dont les marins naviguaient de par le monde. Bien d’autres objets permettent de comprendre l’évolution de « la cité », de la Charte de 1429 aux étendards des sociétés musicales, des amphores, ancres et images du vieux La Ciotat.

Dans la rue du musée, si l’Hôtel Grimaldi de Régusse est fermé au public, la prud’homie de pêche laisse découvrir sa salle du tribunal et son plafond à fresques. Au bout de la rue, vous longerez l’église Notre-Dame de l’Assomption à la porte ouvragée et aux angles à croix janséniste qui, depuis 1620, domine le port. Face au parvis, de l’autre côté du port de pèche et de plaisance, quelques bâtiments rescapés des anciens chantiers navals masquent le bec de l’Aigle, formation rocheuse étonnante qui contribue à protéger la cité du mistral, vent célèbre qui refroidit bien des ardeurs ! Mais pas la convivialité dans ce qui reste du caractère populaire d’une ville en pleine mutation.

L’Office de Tourisme a réalisé une brochure téléchargeable des activités et hébergements plus ou moins accessibles. A l’intérieur du bâtiment, situé à l’extrémité des ports, une borne d’information tactile propose des infos handitourisme. Le parking mitoyen comporte 6 places de stationnement réservé exemptées de paiement, avec sanisette accessible gratuite à proximité et trois autres sur les plages.

Aix, la bourgeoise.

Aix-en-Provence aurait pu demeurer capitale de la Provence si son élite aristocratique puis bourgeoise l’avait voulu. Mais face au développement commercial et industriel de Marseille, les riches Aixois se sont repliés en leurs hôtels particuliers et la ville s’est endormie jusqu’aux années 1970. Avec comme avantage la préservation d’un patrimoine qui témoigne de la longue histoire d’une cité fondée par les Romains sur des sources d’eau thermale… fermées depuis 35 ans car devenues impropres à la consommation.

Du passé antique ne subsistent que des fragments d’amphithéâtre, cours des Minimes, mais les amateurs de bande dessinée auront droit cette année à une séance de rattrapage avec un épisode d’Alix à Aqua Sextiae. L’Aix ancienne ceinturée de boulevards est en deux parties, délimitées par l’une des plus belles avenues arborées qui soit, le Cours Mirabeau, jadis réservé à la circulation des carrosses. Au nord, la partie médiévale, au sud le quartier Mazarin construit au XVIIIe siècle sur des marécages asséchés, nouveau quartier pour nouveaux nobles et nouveaux riches…

Ses rues à angles droits sont bordées d’hôtels particuliers et de leurs dépendances devenues des appartements, les jardins qui les séparent étant dissimulés par de hauts murs. Aucune de ces propriétés n’est ouverte au public mais la place des Quatre Dauphins, point convergent du quartier, vaut le détour pour l’harmonie de son agencement: la fontaine en pierre de Calissanne qui en orne le centre est autant emblématique de la ville que celle de la Rotonde.

En suivant la rue Cardinale vers l’est, l’église Saint-Jean de Malte ferme la perspective, longée par le Musée Granet consacré essentiellement aux peintres et sculpteurs aixois et provençaux. A voir également, le Jupiter et Thétis d’Ingres, une galerie de plâtres et un étonnant buste de l’Abbé de l’Epée avec, sur son socle, la dédicace des Sourds aixois qui l’ont financé. Rénové et agrandi il y a quelques années, le musée est accessible en fauteuil roulant par l’entrée du personnel, 18 rue Roux-Alphéran. Prêt de fauteuil roulant et de sièges pliants, boucles magnétiques pour les audioguides et les visites conférences, visites thématiques en LSF, ateliers tactiles pour les groupes, toilettes adaptées. Le musée va s’accroitre, pour l’opération Marseille-Provence 2013, de la chapelle des Pénitents Blancs, qui sera consacrée à des expositions temporaires. Il accueille également deux expositions importantes : Cadavres exquis jusqu’au 13 avril puis le Grand atelier du Midi du 13 juin au 13 octobre.

La rive sud du Cours Mirabeau est bordée de majestueux hôtels particuliers construits en pierre blonde provenant des carrières de Bibemus (peintes et magnifiées par Paul Cézanne) et de Rognes. L’hôtel Maurel de Pontevès (actuel Tribunal de Commerce, ouvert au public et accessible), fraîchement restauré, met en valeur les Atlantes qui soutiennent le balcon, les fenêtres à fronton, et à l’intérieur un escalier « de vanité » en pierre. Dans ces immeubles, l’escalier devait témoigner de la richesse de l’hôte…

Au bout du Cours, le Roi René statufié par David d’Angers veille encore sur « sa » ville. Toute proche, la rue Fabrot est l’une des entrées dans la partie médiévale de la ville, aux rues tortueuses et relativement étroites, certaines piétonnes (détail que livreurs et commerçants oublient régulièrement). A l’angle de cette rue, au-dessus d’une agence bancaire subsiste le lettrage de l’enseigne de la Chapellerie du père du peintre Paul Cézanne. Le passage mitoyen a été percé à travers l’un des innombrables couvents que comptait la ville. Il débouche au pied de la place qui bordait le palais des Comtes de Provence et le Parlement, sur l’emplacement desquels a été construit le Palais de Justice : la tradition judiciaire de la cité aixoise prospère depuis 1501. Ce passage Agard débouche sur des marches que l’on peut éviter en empruntant, sur la gauche, la petite rue des Carmes qui donne sur la rue Marius Reynaud bordée de boutiques de luxe.

En poursuivant cette rue vers la gauche, on débouche sur la rue Espariat, artère principale de l’Aix médiévale. Sur la droite, le bel hôtel Boyer d’Eguilles a été rénové en façade mais ses fenêtres sont restées en l’état, faute de budget y compris pour le rendre accessible… Quelques mètres plus loin sur la gauche, la place d’Albertas est un bel exemple de façadisme du XVIIIe siècle, où comment créer une unité architecturale à partir d’un hôtel particulier en reproduisant sur les autres côtés son élégante façade.

En parcourant la rue Aude, l’hôtel Croze-Petronetti, bâti en 1650, serait presque un manifeste architectural: porte à bossage réticulé, frise dorique et bucranes. Le visiteur débouche ensuite sur la place Richelme, marché maraicher bien connu des Aixois, puis à celle de l’Hôtel de Ville, dont la calade de la cour constitue un obstacle infranchissable en fauteuil roulant. Sur la droite, le fronton de la belle Halle aux grains symbolise la rencontre du Rhône avec la Durance, incarnée par la Déesse Mère, Cybèle, dont le pied tombant évoque les débordements de l’impétueuse rivière… Contre l’Hôtel de Ville, le beffroi à horloge astronomique est traversé d’une porte dans l’ancien rempart qui le supporte.

En face, la rue Gaston de Saporta conduit à la cathédrale Saint-Sauveur au portail gothique plaqué sur la façade romane. Lors de visites guidées, les remarquables portes en noyer sculptées en 1508 sont démasquées. Oeuvre majeure, le Triptyque du buisson ardent, commandé par le Roi René au peintre Nicolas Froment, est visible en permanence depuis sa restauration et son installation au fond d’une chapelle fermée par une grille. Mais il est fort dommage que l’accès de plain-pied, en passant par l’émouvant cloitre du XIIe siècle, soit désormais fermé alors que l’entrée tous publics de la cathédrale se fait par des marches : la seule possibilité offerte aux visiteurs en fauteuil roulant consiste à « négocier » avec les guides et agents de la cathédrale…

L’Office de Tourisme d’Aix-en-Provence présente de nombreuses informations sur les sites à visiter, mais pas de page concernant le tourisme accessible. Notre hôtel à Aix-en-Provence : l’hôtel MGallery du Roi René est construit sur l’emplacement d’un fameux palace qui reçut nombre de célébrités, notamment lors du festival d’art lyrique (principale mondanité de l’année). Ils dispose de chambres adaptées décorées dans le style contemporain; cour et piscine sont accessibles : un rêve aixois !

Chez Nostradamus à Salon-de-Provence.

Aux portes de la Crau, Salon-de-Provence est à la fois méconnue et mondialement célèbre : le devin Michel de Nostredame aliasNostradamus y vécut en effet une vingtaine d’années et y mourut en 1566 dans une demeure aujourd’hui transformée en musée et centre documentaire. Elle revient de loin cette maison qui menaçait ruine et dont de nombreux passants grattaient les murs en espérant emporter ainsi un peu de l’esprit de Nostradamus ! Au rez-de-chaussée (gros seuil, accessible avec aide), des expositions temporaires rassemblant des documents aussi intéressants que rares sont organisées, l’étage est inaccessible. Dominant la vieille ville ceinte de boulevards longeant les anciens remparts devenus immeubles (deux portes de ville demeurent, celle de l’Horloge avec semainier et campanile en fer forgé et celle du Bourg Neuf), le château de l’Emperi est hélas inaccessible aux personnes à mobilité réduite, mais il propose aux visiteurs déficients visuels un audioguide descriptif ainsi que deux tables tactiles présentant des oeuvres de son fameux musée militaire.

A ses pieds, le Musée Grévin de la Provence est, lui, accessible aux personnes à mobilité réduite et comporte des toilettes adaptées. 2.600 ans d’histoire provençale réelle ou mythique sont racontés dans un parcours audioguidé de 45 minutes par des statues de cire reproduisant les protagonistes, depuis l’accostage des Phocéens jusqu’au cinéma de Pagnol en passant par les saints locaux. On retient particulièrement la beauté des visages féminins. Quant aux amateurs de Mireille Mathieu, ils trouveront bien grande son effigie qui accueille les visiteurs : la chanteuse a fait ajouter quelques centimètres…

A visiter également, en périphérie du centre-ville, deux savonneries artisanales accessibles pour connaître la spécificité du savon de Marseille : Rampal-Latour et Marius Fabre. Cette dernière comporte un musée et l’usine ancienne se visite, pour une intéressante découverte, y compris olfactive, de la fabrication d’un produit qui fit la fortune des négociants de coprah, à l’époque coloniale.

L’Office de Tourisme de Salon-de-Provence propose une information touristique diversifiée et des brochures téléchargeables… sauf pour l’handitourisme ! Une réflexion est toutefois en cours pour rendre partiellement accessible le GR 2013, double boucle de randonnée conçue par Marseille Provence 2013 dans les espaces naturels, pour une autre découverte des Bouches-du-Rhône. Assez rare pour être signalé, Salon dispose également d’une crèche familiale ouverte à la journée pour les petits touristes. Sachez enfin, pour un autre aperçu de Salon et de la Crau, que le centre de vol à voile de la Crau, sur la route d’Eyguières à partir de la Nationale 113, propose des vols d’initiation en planeurs biplaces aisément accessibles : inoubliable !

La Venise provençale.

Il a suffit d’une île et d’un canal pour que Martigues soit chantée à l’instar d’une cité des Doges locale ! De ce petit village de pécheurs installé au bord de l’étang de Berre sur un site très disputé au fil des siècles, Martigues est devenue le coeur de l’industrie lourde régionale, avec les raffineries de La Mède à l’est, le terminal pétrolier et les usines de Lavéra à l’ouest, le golfe de Fos et sa sidérurgie, Berre et ses raffineries de pétrole. Cernée ainsi, c’est un miracle que Martigues ait conservé un caractère de gros village, une île préservée et une authentique vie locale. On y pêche encore, dans le canal qui relie l’étang à la mer, le mulet dont les oeufs séchés et salés donnent une délicieuse poutargue. La pollution de l’étang et la disparition de sa salinité ont en revanche eu raison des marais salants du Jaï.

le miroir aux oiseaux à Martigues

Les Martigues, comme disaient les anciens, ce sont trois quartiers, trois clochers, trois églises: Ferrières, Jonquières et l’Île, à découvrir à pied ou sur le bateau promenade Mille Sabords (accessible avec aide: consultez l’Office de Tourisme). Du bateau, on aperçoit mieux la prud’homie de pêche, les maisons anciennes d’habitat populaire, jusqu’aux jeux d’eaux de la pointe de l’île. Le bateau longe Jonquières puis pénètre dans le Miroir aux oiseaux, pittoresque port-canal bordé d’anciennes maisons de pêcheurs. En face, l’église Saint-Jean semble fermer le canal: de style baroque provençal, sa nef (accessible) à grandes fenêtres blanches est décorée d’un plafond peint. Plus loin se dresse le bel Hôtel Colla de Pradines, ancienne mairie et actuel tribunal d’instance, sur la place duquel un marché maraicher de producteurs attire Martégaux et visiteurs.

Côté musées, celui qui porte le nom du peintre Félix Ziem, (cet orientaliste s’installa une vingtaine d’années ici) est totalement inaccessible en fauteuil roulant, alors même qu’une exposition consacrée à Raoul Dufy y est prévue dans le cadre de Marseille-Provence 2013… Les visiteurs déficients visuels bénéficient, eux, d’une médiation culturelle sur rendez-vous.

Les amateurs de cinéma ont nettement plus de chances avec l’Espace cinéma créé par un collectionneur de films 16 mm, Prosper Gnidzaz. Pâtissier renommé « aux » Martigues, il s’est intéressé au septième art dès l’enfance, collectionnant pas moins de 90 projecteurs (dont un rarissime Pathé de 1910) et 2.500 films de tous formats, dont des scopitones des années 1960. Au moins 48 films ont été tournés dans la ville, dont des extraits sont projetés.

Accessibles également, les vestiges gaulois restaurés présentés sur une place de l’Île dans une vitrine archéologique, avec reconstitution d’habitat. Avant de quitter la Venise provençale, montez (en voiture) jusqu’à la chapelle Notre-Dame des Marins d’où vous aurez un panorama complet sur les Martigues et les environs, dans tous leurs aspects : spectaculaire !

L’Office de Tourisme propose une brochure téléchargeable recensant l’offre Tourisme et Handicap. La ville, qui accueille chaque mois de juillet un important festival consacré aux danses et musiques du monde, se positionne pour Marseille-Provence 2013 à la fois sur la nature, le patrimoine et l’industrie, avec le GR 2013, Transhumance, et une Nuit industrielle fin août.

Arles, la Romaine de César.

A la pointe du delta du Rhône se situe la ville de France au patrimoine romain le mieux préservé : amphithéâtre complet, théâtre, cryptoportiques, nécropole des Alyscamps (accessible), vestiges intégrés dans les immeubles de toutes époques, etc.

Arles doit tout (ou presque) à Jules César, qui l’a fondée en -46 pour loger les vétérans de la 6e légion. Sur la rive droite du Rhône, la cité et ses immeubles civils et religieux, sur la rive gauche les demeures des patriciens. Et c’est en fouillant le fleuve que César a réapparu 2.000 ans plus tard, sous la forme d’un buste âgé, le seul connu à ce jour. Ce trésor, les arlésiens ont dû batailler ferme pour le conserver dans le riche et moderne Musée de l’Arles antique (dont tous les espaces sont accessibles, avec parcours tactile, visites en LSF), les technocrates de la culture voulant l’exposer à Paris. Cet épisode a réveillé le sentiment des Arlésiens que ce patrimoine leur appartient et qu’il doit être valorisé pour être apprécié de tous… sur place. L’ouverture d’une extension du musée de l’Arles antique constituera l’une des contributions de la cité à Marseille-Provence 2013, et permettra d’exposer une embarcation romaine sortie du Rhône 2.000 ans après son naufrage.

La ville a par ailleurs entrepris de rattraper le retard accumulé en matière d’accessibilité : un circuit adapté permet de visiter l’amphithéâtre romain qui sert également d’arènes pour les corridas et les courses camarguaises (entrée parvis des Arenoises), de même que le théâtre antique (entrée par la rue de la Calade), tous deux avec toilettes adaptées. En revanche, malgré les aménagements, la visite des spectaculaires Thermes de Constantin, dont subsistent caldarium, frigidarium et tepidarium, est un peu frustrante, les passerelles n’offrant qu’une vue d’ensemble que seule une médiation culturelle peut rendre « parlante ».

Joyau de l’art Roman, l’église Saint-Trophime et son portail fin XIIe méritent qu’on s’y attarde : statuaire des apôtres, Paradis et Enfer, pesée des âmes, combat de David et Goliath… L’accès à la nef est à demander par la cour mitoyenne de l’Archevêché (deux seuils à franchir). Le cloître aux colonnes et statues de marbre est fermé pour restauration, et rouvrira avec accessibilité en 2015 par la rue du Cloître, avec une place de stationnement réservé dans cette rue pentue.

A côté de Saint-Trophime, ne manquez pas l’Hôtel de Ville baroque : construit sous Louis XIV, dont le soleil emblématique orne le fronton, il intègre la tour de l’horloge antérieure d’un siècle, elle-même surmontée d’une statue de Mars. Le plafond du vaste hall est d’un appareil de pierre remarquable, à deux voûtes plates qui se rejoignent : les amateurs d’architecture du monde entier se déplacent pour l’admirer et tenter d’en comprendre l’agencement. Dans l’escalier se trouve une copie de la fameuse Venus d’Arles, statue antique découverte au XVIIe siècle, que la municipalité offrit au Roi, ce que nombre d’Arlésiens déplorent encore aujourd’hui ! L’accès à l’étage et à sa salle des mariages richement ornée est possible par Scalamobile sur demande. Sur la place de l’Hôtel de Ville (toilettes publiques adaptées dans la paroi de la chapelle Sainte-Anne), l’obélisque qui orne la fontaine est en granit et provient du cirque romain dont ne subsistent que des fragments.

Non loin, rue de la République, l’Hôtel de la Lauzière expose ses colonnes torses et son fronton baroque maniériste : levez le nez ! En face, le Museon Arlaten, consacré au félibrige, et aux arts et traditions populaires, est en cours de rénovation, avec mise en accessibilité de tous les espaces, y compris les vestiges du Forum romain (cryptoportiques), et accessibilité culturelle. Réouverture prévue courant 2014. Pendant les travaux, le musée propose des activités hors-les-murs, notamment pour les personnes déficientes visuelles.

Face au musée, la rue conduit à l’ancien Hôtel-Dieu, où Vincent Van Gogh a séjourné et dont il peignit le jardin intérieur, reconstitué depuis à l’identique. Tous les espaces sont accessibles, étage compris : outre la médiathèque, des salles accueillent des expositions, notamment lors des Rencontres Internationales de la Photographie, en été. Arles offre aussi le plaisir de la déambulation, tous les sens à l’affut, pour chercher la curiosité architecturale de l’empilement des époques, malgré quelques rues pentues et étroites parcourues par des voitures encore trop présentes.

L’Office de Tourisme dispose d’une brochure tourisme et handicap, avec hébergements, restaurants, sites à visiter, services et transports publics, document non encore téléchargeable. Outre l’extension du musée de l’Arles antique, Marseille Provence 2013 est l’occasion d’installer cet été la Fondation Van Gogh dans de nouveaux locaux rénovés et accessibles, ceux de l’ancienne Banque de France.

Jacques Vernes, février 2013.

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