Essentiellement rural, le département de la Sarthe appartient à la région Pays de la Loire. Les familiers des autoroutes A11, A28 ou A81 n’en connaissent souvent que les panneaux indicateurs sans se douter des richesses qui passent à leur portée… A commencer par Le Mans, préfecture située au croisement de ces trois autoroutes (et à portée de T.G.V). Le nom évoque immanquablement, au grand agacement des Manceaux, les compagnies d’assurance, la course automobile… et les rillettes. Certes, une dégustation de cette dernière spécialité vaudrait presque à elle seule qu’on s’y arrête mais il serait dommage de réduire ainsi une cité plurimillénaire ! Car l’origine du Mans remonte à l’Antiquité et les vestiges préservés de ses remparts, spectaculaires, donnent encore aujourd’hui une idée de son importance. La célèbre dynastie des Plantagenêt, qui régna sur l’Angleterre, y a vu le jour au XIIe siècle. Capitale tant religieuse qu’économique, elle s’est, au cours de l’Histoire, dotée d’édifices à la mesure de sa puissance : palais, édifices civils et religieux, une cathédrale, bien sûr (qui allie style roman et gothique et dont les anges musiciens ont fait le tour du monde) et, en périphérie, une imposante abbaye, celle de l’Epau, fondée en 1229 par la reine Bérengère, veuve de Richard Coeur de Lion. Expositions et manifestations culturelles y sont régulièrement organisées.

Le centre ancien du Mans, miraculeusement préservé, mérite qu’on prenne le temps d’y flâner : on s’attendrait presque à y croiser gentes dames et gentilshommes en costume d’antan ! Les lieux servent d’ailleurs régulièrement de décors pour des films historiques, et d’écrin, en été, aux magiques Nuits des Chimères, déambulation poétique (et gratuite) servie par le dernier cri en matière audiovisuelle (projection des Anges Musiciens sur la façade de la Cathédrale durant les fêtes de fin d’année). Côté pratique, vu les pentes et les pavés, il vaut mieux « monter » à la vieille ville en voiture et stationner à proximité de la cathédrale. La ville moderne, quant à elle, est résolument plate et bien pourvue en stationnements réservés et commerces accessibles; un tramway accessible tout neuf en parcourt les rues.

Nuits des Chimères. Une création Skertzò pour la ville du Mans. Photo : Gilles Moussé

La ville natale du Premier ministre François Fillon (par ailleurs conseiller municipal à Solesmes et président de la communauté de communes du district de Sablé), comme du pilote automobile Sébastien Bourdais et de la chanteuse Leslie, demeure avant tout célèbre pour son circuit automobile. Les 24 heures du Mans, qui ont fêté leurs 100 ans en 2006, proposent un espace réservé aux visiteurs handicapés ainsi qu’un passionnant musée automobile, accessible toute l’année, dont les collections très diversifiées font un tour d’horizon assez large de l’histoire du genre, et pas uniquement dans la catégorie des sportives. On se souviendra, pour l’occasion, que les Bollée, constructeurs automobiles de la première heure, ont fleuri dans la région et qu’ils ont même apporté leur soutien aux fameux frères Wright dans la mise au point de leur aéronef. Une extension du billet d’entrée du musée permet de pénétrer en voiture dans l’enceinte « sacrée » du circuit : les amateurs apprécieront ! Il faut toutefois savoir que la foule et, surtout, les prix ont tendance à considérablement enfler, à plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde, pendant les compétitions automobiles…

Infiniment moins bruyante et plus calme, la Sarthe, qui traverse le Mans, est navigable. Plusieurs compagnies de location proposent des bateaux sans permis mais hélas aucun qui soit pleinement accessible sans aide. Cela est d’autant plus dommage que le tronçon qui va de Sablé à Malicorne est vraiment charmant (des écluses manuelles ponctuent la navigation) permettant parfois de découvrir des paysages et des demeures invisibles depuis la rive ainsi que d’innombrables oiseaux. Au confluent de la Sarthe et de l’Erve, Sablé est une petite cité fluviale que domine la silhouette imposante d’un château qui appartint à Colbert et à Leroux (celui de la chicorée) mais que l’on ne visite pas. C’est la patrie de Lorànt Deutsch, footballeur contrarié devenu comédien, et d’une pâtisserie mondialement réputée grâce à une ambassadrice de charme (et de lettres) : la marquise de Sablé, qui en fit servir à la Cour au milieu du XVIIe siècle. On mange bien, à Sablé, et le (petit) centre-ville, la nuit, est joliment illuminé, confortant l’impression paisible que l’on y ressent.

Juste à côté, Solesmes rayonne grâce à l’abbaye bénédictine qui s’y est implantée dès le XIe siècle. Elle doit sa renommée internationale au chant grégorien, dont elle est l’un des hauts lieux, et aux « Saints de Solesmes« , spectaculaires groupes de sculptures des XVe et XVIe siècles figurant la mise au tombeau du Christ et la « belle chapelle » de la Vierge. Les lieux sont librement et pleinement accessibles (une rampe est disponible pour accéder au bureau d’accueil) mais leur occupation par une communauté monastique toujours vivante réduit la visite à la seule abbatiale. Que l’on soit ou non croyant, l’expérience d’une messe en grégorien (certains offices, quotidiens, sont plus courts que d’autres) mérite que l’on s’y arrête : les groupes sculptés occupant deux côtés de l’église, on pourra les admirer avant, après ou pendant la célébration. Attention, célébrité oblige, le public est extrêmement nombreux à l’occasion des principales fêtes religieuses. Enfin, il ne faut pas manquer le point de vue inoubliable sur l’abbaye depuis le pont qui traverse la Sarthe.

Coucher de soleil à MalicorneJoli paysage également du côté de Parcé et, plus généralement, dans la plupart des villages qui s'égrènent paisiblement le long de ce tronçon de la Sarthe. On peut également faire un détour par Asnières sur Vègre, lovée sur sa rivière éponyme, pour découvrir un bourg de carte postale et son impressionnante église à fresques, hélas dotée de marches. Les plus pressés se rendront directement à Malicorne, qui offre tout à la fois un site charmant, une base nautique assez bien pourvue côté activités (mais sans plus d'accessibilité qu'ailleurs) et un passionnant, récent et donc parfaitement adapté musée de la faïence, spécialité locale toujours représentée par quelques artisans.

...Quelques raisons supplémentaires pour vous arrêter dans la Sarthe la prochaine fois que vous la traverserez !

Joli paysage également du côté de Parcé et, plus généralement, dans la plupart des villages qui s’égrènent paisiblement le long de ce tronçon de la Sarthe. On peut également faire un détour par Asnières sur Vègre, lovée sur sa rivière éponyme, pour découvrir un bourg de carte postale et son impressionnante église à fresques, hélas dotée de marches. Les plus pressés se rendront directement à Malicorne, qui offre tout à la fois un site charmant, une base nautique assez bien pourvue côté activités (mais sans plus d’accessibilité qu’ailleurs) et un passionnant, récent et donc parfaitement adapté musée de la faïence, spécialité locale toujours représentée par quelques artisans.

…Quelques raisons supplémentaires pour vous arrêter dans la Sarthe la prochaine fois que vous la traverserez !

Jacques Vernes, novembre 2007.

Sur le web, le site Tourisme Sarthe propose, outre des informations généralistes, une liste des sites labellisés Tourisme et handicap.

Partagez !