Le 27 avril dernier avait lieu la réunion du collège des électeurs représentant les associations, afin d’élire celles qui siégeront à la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie. Une grande première en France. Plus de trente associations réunies pour élire douze représentants (six titulaires et six suppléants) amenés à être au plus près de la gestion, entre autres, de la prestation de compensation. Enfin une authentique participation ?

Hélas, le mode de scrutin adopté (vote à la majorité absolue, au premier tour) ne laissait aucune chance aux « petites » associations. Résultat : les douze représentants étaient élus au premier tour sans la moindre once de suspense. Et si les douze premiers comptabiliseront allègrement plus de vingt voix chacun, tous les autres, les « sans- grade », se contenteront de moins de dix voix par association.

Dans cette « démocratie » sans surprise, le seul moment remarquable aura été au crédit de Jean- Claude Cunin (Association Française contre les Myopathies) qui a renoncé à une place assurée de titulaire afin que la représentativité associative soit plus large et plus ouverte. Un geste rare dans ce milieu, comme dans d’autres, trop rare pour ne pas être signalé. À part ça, tout ira bien dans le meilleur des mondes. L’honneur des « grosses cylindrées » (onze d’entre elles sont gestionnaires et parfois en collusion très étroite) est donc sauf, et la fierté d’en être aussi. N’est- ce pas l’essentiel ? Du reste, de quelle ambition, de quelles compétences et de quel poids pouvaient bien se prévaloir toutes ces « petites voiturettes », certes charitables, mais plus oecuméniques qu’hégémoniques ?

Comme le disait jadis un Chef de service peu délicat : « Chaque singe sur sa branche… et les moutons seront bien gardés ! ». Cela étant, s’il faut accepter un vote auquel ces « petites » associations ont participé en toute conscience, sans peut- être forcément se donner les moyens de s’imposer davantage, c’est désormais à elles, à nous, d’être vigilants et de rester fermes sur nos objectifs et sur nos attentes. Car le Conseil d’Administration de la C.N.S.A, aussi important soit-il, n’est qu’un Conseil d’Administration. C’est au- dehors, sur le terrain que se joueront les véritables enjeux de l’autonomisation des personnes handicapées. C’est de la volonté et de la souveraineté du peuple (handicapé) que dépendra la politique en faveur des personnes en situation de dépendance, quel que soit leur âge et leur condition. Car la démocratie, c’est nous. À nous donc de le démontrer, inlassablement.

Marcel Nuss, Président de la Coordination Handicap & Autonomie, mai 2005.


Titulaires au Conseil d’Administration de la C.N.S.A : Marie-Sophie Desaulle (A.P.F) Fernand Tournan (APAJH) Philippe Chazal (C.N.P.S.A.A) Jean Canneva (UNAFAM) Jérémy Boroy (UNISDA) Régis Devoldère (UNAPEI).
Suppléants : Marcel Royer (FNATH) Régine Clément (FAIT 21) Jean-Claude Cunin (A.F.M) Henri Faivre (CLAPEAHA) Brigitte Idziak (GIHP) Michel Laborde (F.F.A.I.M.C).

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