La semaine qui vient de s’achever a débuté avec la réunion plénière de la Commission nationale Culture et Handicap qui s’est déroulée face au tout- associatif et en présence de trois ministres: Marie- Anne Montchamp, Renaud Donnedieu de Vabres et François Goulard. Ce dernier, Secrétaire d’Etat aux transports, était accompagné de la Charte nationale de l’accessibilité qu’il a fait signer par son collègue en charge de la Culture. François Goulard a pu exprimer sa conception de l’accessibilité; pour lui, elle est étroitement dépendante de la volonté politique au plan national comme local. Il affirme vouloir « prendre enfin au sérieux ce sujet de l’accessibilité. Dans les transports, la tâche est considérable, le sujet est vital. Il faut une impulsion politique face à l’inertie et au conservatisme ».

Le Ministre dresse un constat déjà connu des personnes handicapées : l’accessibilité est encore une exception à la règle, elle n’est pas entrée dans les moeurs, les concepteurs et exploitants ne l’intègrent pas spontanément. On n’y pense pas, au mieux on respecte la réglementation sans tester la solution choisie et s’assurer qu’elle est opérante : si elle fonctionne c’est bien, sinon tant pis ! Pendant de longues années, l’accessibilité n’était censée concerner qu’une partie des personnes handicapées, celles qui sont sur fauteuil roulant et qu’on croise si rarement dans nos villes. Depuis peu, les besoins spécifiques des autres personnes handicapées commencent à émerger, en l’absence de préconisations ou de normes (à l’exception de l’aménagement des feux tricolores). Pourtant, « il est plus simple de faire comme on en a pris l’habitude », semblent penser la plupart des concepteurs et exploitants de services ouverts au public. « L’accessibilité coûte de l’argent, elle prend du temps », constate François Goulard qui ajoute que mettre l’existant en accessibilité n’est possible qu’avec « l’expression nécessaire d’une volonté politique ».

A deux semaines de l’ultime examen, par les Députés, du projet de loi d’égalité des droits et des chances, on sait désormais de qui dépendent les décisions qui engageront la France dans les vingt à trente prochaines années…

Laurent Lejard, décembre 2004.

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